François Bayrou sur le point de quitter le gouvernement ? Son avenir à Matignon compromis
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François Bayrou, déjà poussé dehors après seulement 3 mois comme premier ministre ? Voilà le scénario qui se dessine en France alors que le monde est actuellement en crise géopolitique. Va-t-on assister à la création d’un nouveau gouvernement ? Certains députés semblent bien décidés.
La France, face à une crise géopolitique
Actuellement, la situation politique et économique du pays est très compliquée, vous le savez très bien. Premièrement, comme vous avez dû le voir dans les médias, la France fait face à de graves menaces de guerre.
Depuis 2022, la Russie tente d’envahir l’Ukraine, faisant de très nombreux dégâts. Dans ce contexte, la France a pris parti pour l’Ukraine, évoquant même parfois la possibilité d’envoyer des troupes sur place.
Cette prise de position n’a pas du tout été appréciée par Vladimir Poutine. Avant, la France et la Russie avaient une entente cordiale et échangeaient régulièrement. Cependant, depuis qu’Emmanuel Macron a affirmé son soutien à l’Ukraine, les relations entre Macron et Poutine se sont détériorées.
Régulièrement, Vladimir Poutine essaie alors de dissuader l’occident d’aider l’Ukraine. Avec le meilleur arsenal nucléaire du monde (5 889 pour la Russie, 5 244 aux USA, 410 en Chine et 290 en France, ce sont les quatre puissances nucléaires), la Russie fait pâlir.
Les risques d’une guerre sont si intenses qu’Emmanuel Macron a annoncé qu’il voulait augmenter le budget de la Défense et des armées.
Et, de son côté, le premier ministre François Bayrou a assuré que la guerre pouvait effectivement arriver en Europe. La crise est donc politique, internationale et militaire.
Bien que nous n’ayons pas beaucoup de soldats pour nous défendre, la France peut cependant compter sur l’Union européenne et sur ses alliés de l’OTAN. Mais, la menace est bien présente.
La France, également face à une crise économique
En parallèle, la crise est également financière en France. Comme vous le savez, le pays est endetté. La France a une dette nationale de plus de 3000 milliards d’euros. Une dette qui se creuse de plus en plus depuis les années 70.
Même si le budget de la Défense est augmenté à cause de la guerre, plusieurs budgets ont alors été baissés pour faire des économies, comme celui pour le Sport ou la Culture. C’est d’ailleurs pour cela que le Pass Culture pour les jeunes a baissé.
Mais, globalement, de très nombreuses mesures sont prévues pour cette année 2025 (et dans le futur) pour faire des économies et trouver de l’argent. La France doit effectivement redresser la barre rapidement et rembourser sa dette.
Si elle ne le fait pas, elle risque de voir son économie plonger et d’avoir une grosse amende de la part de l’Union européenne. Pour rappel, la France est actuellement le troisième pays le plus endetté d’Union européenne, après la Grèce et l’Italie.
Pour faire des économies, l’ex-premier ministre Michel Barnier avait proposé un budget pour 2025 permettant de faire environ 60 milliards d’économies.
Mais, comme vous le savez, son budget n’a pas été accepté par les députés. Alors qu’il tentait de passer le budget au 49.3, il a été frappé par la censure.
La motion de censure a été votée et le gouvernement a été renversé. C’est finalement son successeur, François Bayrou, qui a proposé un nouveau budget, adopté cette fois.
Une crise politique interne pour le pays
Le renversement du gouvernement de Michel Barnier nous amène à un autre aspect de la crise : la crise politique interne. La France fait face à la guerre, à ses problèmes d’argent, mais aussi à ses soucis de politique interne.
Emmanuel Macron a été élu pour la première fois en 2017. D’abord, il a été élu par un public désireux de découvrir la nouveauté. Car oui, l’ex-ministre de l’Économie a créé son propre parti centriste pour se présenter aux Présidentielles de 2017 : En Marche (devenu Renaissance).
C’était nouveau, il était jeune, il était le rival de Marine Le Pen : il fallait donc qu’il gagne. C’est ce qu’il a fait. Mais, dès 2017, de nombreuses crises ont frappé le président. Les Gilets Jaunes, le Covid-19… tant de choses à gérer et qui ont contribué à son instabilité politique.
En 2022, il est réélu, toujours face à Marine Le Pen. Cette fois, devenu impopulaire, le président a gagné principalement pour faire barrage au Rassemblement National. Cela se vérifie, car, aujourd’hui, le président est passé sous la barre des 30 % de satisfaction chez les citoyens.
Puis, il y a eu la réforme des retraites, très critiquée, passée en force par le 49.3. C’était la goutte d’eau. D’ailleurs, le 49.3, article de loi qui permet d’adopter une loi sans vote à l’Assemblée, a été utilisé de multiples fois durant ces deux mandats.
Jugée anti-démocratique, cette pratique a été utilisée pour la réforme des retraites, mais pour plein d’autres lois, y compris pour le budget 2025 par François Bayrou.
Une Assemblée divisée et de nombreux 49.3
Pourquoi autant de 49.3 d’ailleurs ? Le nombre de 49.3 et la multiplication des gouvernements sous Macron sont intimement liés. Depuis 2017, il faut rappeler qu’il a eu six premiers ministres. C’est un record en seulement 8 ans. Et il y a encore plus de gouvernements différents.
Six premiers ministres en 8 ans
Edouard Philippe, Jean Castex, Elisabeth Borne, Gabriel Attal, Michel Barnier et François Bayrou. Ils sont tous restés très peu de temps en fonction. Edouard Philippe est resté 3 ans. Jean Castex est resté presque 2 ans. Elisabeth Borne est restée 1 an et demi.
Gabriel Attal est resté 7 mois. Michel Barnier est resté 3 mois. Et François Bayrou est en fonction depuis le 13 décembre 2024, cela fait donc 3 mois.
Le problème avec « Renaissance »
Pourquoi cette instabilité ? Concrètement, le véritable problème réside dans la discorde entre l’Assemblée nationale et le gouvernement macroniste.
Lorsqu’une loi controversée s’apprête à être votée par les députés élus par le peuple, le gouvernement peine à avoir une unanimité. Cela entraîne des débats très longs, des refontes et des 49.3 pour tenter le passage en force.
Mais pourquoi l’Assemblée et le gouvernement ne sont pas en phase ? On peut imaginer que c’est à cause du parti d’Emmanuel Macron : En Marche / Renaissance.
C’est un nouveau parti. Depuis des décennies, seulement deux partis gagnaient aux Présidentielles. Les Républicains avaient souvent l’appui de toute la droite lorsqu’il s’agissait de voter des lois. Tandis que les gouvernements socialistes avaient souvent l’appui de la gauche.
Aujourd’hui, avec un parti totalement centriste et nouveau, Emmanuel Macron n’arrive pas à ce résultat. Ainsi, l’Assemblée est de plus en plus divisée, ce qui a d’ailleurs conduit à sa dissolution en 2024.
François Bayrou, déjà sur la sellette ?
L’horloge semble donc tourner pour Bayrou. Le temps passé à Matignon des premiers ministres semble de moins en moins long. Michel Barnier a tenu 3 mois, François Bayrou en est à 3 mois. Va-t-il se faire évincer à son tour ?
Le gouvernement de Bayrou va-t-il être dissous ? Pour le moment, nous ne pouvons pas le dire. Bayrou semble un peu plus populaire que Barnier, mais la menace d’une censure plane toujours.
Notamment, plusieurs décisions et affaires récentes ont contribué à le faire baisser dans les estimes. Par exemple, cette proposition qui a beaucoup choqué le peuple.
Il y a aussi eu l’histoire des chaussures commandées à Matignon pour une grosse somme d’argent, ou encore cette affaire d’agressions qui a fait baisser sa popularité.
Le premier ministre, qui a dû entamer un régime, a également beaucoup choqué avec ses propos récents sur l’euthanasie.
Bayrou ne veut pas repasser l’âge de départ à la retraite à 62 ans
Et, encore plus récemment, de nouveaux sujets étaient sur la table et ont remué le couteau dans la plaie. Certains députés ont François Bayrou dans le viseur. Pour certains, à la moindre frasque, il pourrait se faire censurer.
Si le sujet de l’augmentation du SMIC a fait polémique, c’est le sujet de la réforme des retraites qui a le plus fait parler.
Initialement, les députés, notamment à gauche, pensaient que Bayrou allait revenir sur l’âge de départ à la retraite. L’idée était de proposer un abaissement de l’âge de 65 à 62 ans.
Mais, finalement, le premier ministre a complètement fermer la porte à cette éventualité. Pour lui, pas question de passer l’âge de départ à la retraite de 65 à 62 ans.
C’est en tout cas ce qu’il a laissé entendre ce 16 mars 2025, sur France Inter. Dans ce cadre, le premier ministre peut-il s’attendre à des représailles ? Pour certains députés de gauche, revoir l’âge de départ était une priorité absolue.
« C’est scandaleux », ont réagi certains négociateurs de la CGT et de la CFDT, selon Linternaute. Et, du côté des partis de gauche, le goût est également très amer.
Les députés socialistes, prêts à le censurer ?
Vraisemblablement, le premier ministre a jusqu’au mois de mai 2025 pour trouver une solution et un accord sur ce sujet. Mais, sa déclaration semble avoir jeté un froid.
Du côté des Socialistes, par exemple, la nouvelle n’a pas été bien prise. « On nous prend pour des idiots. Ce n’est pas du tout ce qui avait été promis », a déclaré Dieynaba Diop à BFMTV.
« À la brutalité sociale de la réforme, François Bayrou compte-t-il ajouter la brutalité de la trahison de la parole donnée… et écrite ? », a aussi ajouté le député socialiste Boris Vallaud.
Pour rappel, c’est un peu grâce aux Socialistes que François Bayrou n’a pas été censuré lors du 49.3 qu’il a prononcé pour le budget 2025. Pour eux, il y a donc comme une sensation d’avoir été trahis.
Désormais, une question se pose : si Bayrou était censuré, les Socialistes voteraient-ils « pour » ? Après cet événement, cela devient possible.
