Emmanuel Macron, « c’est fini » : Une élection présidentielle anticipée attendue
Depuis plusieurs mois, Emmanuel Macron fait face à une crise politique dont il peine à sortir. Après la censure de Michel Barnier, c’est François Bayrou qui a été nommé à Matignon. Face à une telle situation, certains y voient la fin du règne du chef de l’État et se préparent à une élection présidentielle anticipée.
Emmanuel Macron sans issue face à la crise politique
À l’issue des élections européennes durant lesquelles les Français ont placé le Rassemblement national en tête des votes, Emmanuel Macron a pris une décision à laquelle personne ne s’attendait. Reconnaissant sa défaite, le président de la République a fait le choix de dissoudre l’Assemblée nationale.
Une décision qui a mené à la tenue de nouvelles élections législatives anticipées. Un choix qui a conduit le président à être vivement critiqué par son entourage. Il faut dire que la décision était particulièrement risquée puisqu’il y avait de fortes chances que le camp présidentiel perde sa majorité à l’Assemblée nationale.
C’est en effet ce qui s’est passé puisque c’est l’alliance des partis de gauches (Nouveau Front populaire) qui est arrivée en tête des suffrages. À la suite de ce résultat, Gabriel Attal a déposé sa démission comme le veut la tradition. Alors que tout le monde espérait un changement rapide de gouvernement, il a fallu patienter près de deux mois.
C’est en effet ce qui s’est passé puisque c’est l’alliance des partis de gauches (Nouveau Front populaire) qui est arrivée en tête des suffrages. À la suite de ce résultat, Gabriel Attal a déposé sa démission comme le veut la tradition. Alors que tout le monde espérait un changement rapide de gouvernement, il a fallu patienter près de deux mois.
Le 5 septembre dernier, Emmanuel Macron a finalement fait son choix et a nommé Michel Barnier à ce poste. Un nouveau Premier ministre qui ne fait pas l’unanimité en raison de certaines polémiques, mais aussi de ses premières mesures politiques.
Michel Barnier censuré après trois mois à Matignon
Alors que la France est le troisième pays le plus endetté de l’Union européenne, Michel Barnier a proposé un budget qui prévoyait 60 milliards d’euros d’économies. Pour parvenir à ces économies, le Premier ministre a proposé de nombreuses mesures qui n’ont pas fait l’unanimité du côté des oppositions comme la hausse des taxes sur l’énergie ou encore une augmentation des impôts.
Le lundi 2 décembre, les députés devaient voter le budget de la Sécurité sociale. Face aux nombreux désaccords entre les différences politiques, Michel Barnier a voté ce texte à l’aide du 49.3 comme on s’y attendait.
L’utilisation du 49.3 par Michel Barnier a entrainé le dépôt d’une motion de censure de la gauche. Marine Le Pen a rapidement déclaré que son parti comptait non seulement déposer sa propre censure, mais aussi qu’il comptait voter pour la motion de censure de la gauche.
Résultat, le gouvernement de Michel Barnier est tombé ce mercredi 4 décembre. Ce n’était pas arrivé depuis 1962. Après deux heures de discours par les présidents de chacun des 11 groupes de l’Assemblée et une prise de parole du Premier ministre, les députés ont exprimé leurs votes.
331 députés sur 577 ont décidé de mettre fin au gouvernement, constituant une majorité absolue. Une censure qui entraine la démission automatique du gouvernement selon la Constitution Michel Barnier a donc remis sa démission ce jeudi 5 décembre à Emmanuel Macron qui a eu du mal à lui trouver un remplaçant.
Ce coup de pression de François Bayrou au président
Après plusieurs jours de suspens, Emmanuel Macron a choisi le successeur de Michel Barnier le 13 décembre. Il a nommé François Bayrou au poste de Premier ministre. Une nomination qui n’aurait pas été simple puisque d’importantes tensions auraient vu le jour entre les deux hommes.
En moins d’une journée, ils se sont entretenus trois fois. Si lors de leur première réunion, Emmanuel Macron a laissé entendre qu’il nommerait le président du MoDem, il a changé d’avis lors de leur second entretien. Ce qui a conduit François Bayrou à se rendre à l’Élysée vers 8 h 30 très furieux.
Le maire de Pau aurait alors quitté l’entretien très en colère, menant à des négociations particulièrement tendues avec le président. François Bayrou menace le chef de l’État de quitter la majorité et de retirer ses députés. Face à ce coup de pression, Emmanuel Macron aurait changé d’avis et se résout à le nommer Premier ministre.
La relation professionnelle entre Emmanuel Macron et son Premier ministre est donc plutôt mal partie. Alors que François Bayrou s’est déjà retrouvé en pleine polémique après l’utilisation d’un jet privé pour aller à Pau, le nouveau locataire de Matignon est loin de faire l’unanimité.
Reste à voir s’il parviendra à mettre tout le monde d’accord avec les membres de son nouveau gouvernement…
Un départ imminent d’Emmanuel Macron ?
La désignation de François Bayrou au poste de Premier ministre n’a pas fait l’unanimité du côté de l’opposition. Marine Le Pen considère notamment qu’Emmanuel Macron « a perdu son pouvoir de nomination du Premier ministre, qui s’est nommé lui-même« .
Dans une interview accordée au Parisien, la cheffe de file des députés RN a indiqué « se préparer à une présidentielle anticipée ». « Par précaution, compte tenu de la fragilité d’Emmanuel Macron, du peu de leviers institutionnels qu’il lui reste », précise-t-elle.
Une élection présidentielle anticipée arrangerait bien Marine Le Pen qui est actuellement en tête dans les sondages et qui pourrait être inéligible dès le mois de mars, l’empêchant de se présenter une quatrième fois en 2027.
Lors de sa dernière allocution télévisée, Emmanuel Macron avait écarté toute possibilité de démission, assurant qu’il irait au terme de son mandat. Son ancienne adversaire de 2017 et 2022 juge cependant qu’il « y a beaucoup de raisons qui pourraient pousser Emmanuel Macron à mettre fin à son mandat ».
L’ancienne présidente du RN considère que sur la base de la « réalité institutionnelle », « il ne reste pas grand-chose » au président de la République. Marine Le Pen ne ménage pas le chef de l’État qui a selon elle « perdu la main partout à l’international, s’étant fâché avec tout le monde ». En résumé, « Emmanuel Macron, c’est fini ou presque. »