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Emmanuel Macron sur le point de dissoudre l’Assemblée national « cet automne » ?

Publié par Fanny Jacob le 23 Avr 2025 à 16:16
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Depuis plusieurs heures, la toile s’enflamme et une rumeur surgit : Emmanuel Macron aurait prévu de dissoudre à nouveau l’Assemblée nationale, dès « cet automne ». Mais, est-ce vrai ? Nous avons enfin une réponse officielle du palais.

emmanuel macron television @creative commons
emmanuel macron television @creative commons

Emmanuel Macron : sa bataille sans fin avec l’Assemblée nationale

Il faut le dire, la France traverse actuellement une crise politique compliquée. En fait, cela fait depuis 2017. En 2017, le système politique a changé et a été bouleversé. Auparavant, seuls les partis Socialiste et Républicain dominaient les suffrages. Mais, ça a changé avec Emmanuel Macron.

S’il travaillait dans la finance avant, il adhérait au parti socialiste et était même ministre de l’Économie. Mais, en 2016, Emmanuel Macron a voulu viser plus haut. Il a alors décidé de fonder son propre parti, ni à gauche et ni à droite, bien au centre. En Marche, puis Renaissance, était une nouveauté.

Séduits par ce changement (et par la jeunesse du candidat), de nombreux Français ont voté pour lui. Finalement, en 2017 et en 2022 (plus pour faire barrage pour 2022), il gagne face au Rassemblement National de Marine Le Pen. Mais, en bouleversant les codes, il a aussi engendré une crise.

emmanuel macron discours europe @creative commons
emmanuel macron discours europe @creative commons

En fait, depuis qu’Emmanuel Macron est au pouvoir, nous pouvons ressentir une forme d’instabilité. Et, surtout, de profondes discordes entre le gouvernement et les députés élus à l’Assemblée nationale. Avant, les gouvernements Républicains avaient souvent le soutien de la droite.

Et, les gouvernements Socialistes avaient souvent le soutien de la gauche. Mais, ici, en dehors de ces deux camps, Emmanuel Macron n’a (bien souvent) le soutien d’aucun des deux bords. Ainsi, les gouvernements en place ont eu du mal à faire voter leurs lois et réformes.

photo emmanuel macron @creative commons
photo emmanuel macron @creative commons

Instabilité politique, crises diverses et impopularité croissante

Comme pour la réforme des retraites, c’est le 49.3 qui est prononcé en vague, pour faire passer les textes en force. Parallèlement, les gouvernements se succèdent : Emmanuel Macron connait six premiers ministres en huit ans seulement (Castex, Edouard Philippe, Elisabeth Borne, Attal, Barnier, Bayrou).

Ajoutez à cela plusieurs crises. Par exemple, la gestion du Covid-19, les Gilets Jaunes, les diverses grèves et manifestations, la réforme des retraites adoptée en force alors que le peuple n’en voulait pas… Au fil du temps, Emmanuel Macron est devenu impopulaire, passant même sous la barre des 30 % de satisfaction.

emmanuel macron et donald trump @creative commons
emmanuel macron et donald trump @creative commons

La dissolution de l’Assemblée nationale, un coup de grâce

Le coup de grâce fut sans doute la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin 2024. Les citoyens avaient donc dû voter pour de nouveaux députés les 30 juin et 7 juillet 2024. Le président, n’arrivant pas à faire voter ses lois sans discordes à l’Assemblée, avait décidé de la dissoudre.

Cela faisait aussi suite à la victoire du camp Rassemblement National aux élections européennes. Mais, cette dissolution a empiré les choses. Non seulement le président a perdu beaucoup d’alliés, mais son parti a également perdu la majorité à l’Assemblée, la divisant en trois blocs (droite, centre et gauche).

Désormais, le président est même sommé de partir du pouvoir par de nombreux citoyens et politiciens. Certains demandent notamment sa destitution et d’autres demandent sa démission. Mais, Emmanuel Macron ne compte pas partir. Il compte mener à bien son mandat jusqu’en 2027.

emmanuel macron plus jeune @creative commons
emmanuel macron plus jeune @creative commons

Le Rassemblement National se prépare à la dissolution

Sauf que, le problème initial n’est pas réglé : l’Assemblée est toujours divisée et peine à faire confiance au gouvernement. Emmanuel Macron pourrait-il encore la dissoudre jusqu’à ce que sa composition lui plaise ? Actuellement, c’est la crainte de beaucoup de gens.

Par exemple, c’est une crainte pour Jordan Bardella, actuel chef de file du Rassemblement National. Il sera probablement aussi le nouveau candidat à la présidentielle pour le RN si Marine Le Pen demeure inéligible à cause de sa condamnation récente.

En janvier dernier, Jordan Bardella s’était exprimé sur la question. « Pour lui, cette situation de blocage est une véritable menace pour le pays et empêche toute avancée concrète », avions-nous commenté à ce moment-là.

dissolution @assemblee nationale
dissolution @assemblee nationale

« Il a alors insisté sur la nécessité de renouer le lien avec le peuple et a évoqué la solution qu’il juge indispensable : de nouvelles élections législatives. Selon lui, seule une consultation directe du peuple pourra permettre de dégager une majorité claire et stable », avions-nous expliqué.

Pareil du côté de Marine Le Pen qui avait avait jugé « la dissolution inévitable ». En janvier, elle avait même dit qu’elle voulait en faire la demande « dès l’été ou à l’automne ».

« Je pense qu’un grand pays comme la France, dans la situation qu’il vit aujourd’hui avec l’ensemble des dangers qui pèsent sur lui, ne peut pas indéfiniment vivre sans majorité », avait-elle déclaré.

dissolution assemblee @vie publique
dissolution assemblee @vie publique

Le président va-t-il dissoudre l’Assemblée nationale cet automne ?

Cependant, en décembre 2024, Emmanuel Macron avait assuré qu’il ne voulait pas « dissoudre l’Assemblée nationale d’ici à 2027″, comme nous le citions dans le même article. Mais, le débat est relancé ce 22 avril 2025.

Pour cause, depuis quelques heures, une rumeur se répand sur le net. Elle viendrait d’un tweet posté sur X (anciennement Twitter) dans lequel nous apprenons la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron à l’automne prochain. Cette information viendrait du site Bloomberg.

« Bloomberg, un média américain, révèle que cette hypothèse n’est peut-être pas qu’une simple illusion », commente La Dépêche. « Néanmoins, Bloomberg indique qu’aucune source officielle n’a confirmé cette pensée », ajoute le site.

tweet rumeur dissolution

« L’entourage du chef de l’État dément »

Eh, oui : ce serait effectivement une fake news. D’après ce que nous pouvons voir sur TF1, « l’entourage du chef de l’État dément formellement cette information ». Mais, ce n’est pas tout. Le compte officiel de l’Élysée a également posté un tweet sur X après la publication de cette information.

L’Élysée a également démenti cette information. Dans le tweet, nous pouvons voir la capture d’écran d’un tweet relayé d’information. Sur cette capture, un tampon « faux » est alors apposé.

fake news dissolution tweet elysee

Dans l’article de Bloomberg, il n’est cependant pas dit que le président allait dissoudre l’Assemblée, mais que Macron « étudiait » cette possibilité. Néanmoins, pour le moment, absolument aucune information officielle du genre n’a été communiquée.

Comme pour cette histoire de justificatifs pour retirer de l’argent au distributeur, c’est donc une fake news. Pareil pour cette fake news sur la disparition de Jean-Luc Reichmann.

macron @creative commons
macron @creative commons

Le président aura le droit de dissoudre à nouveau l’Assemblée dès juillet 2025

Cependant, sachez qu’Emmanuel Macron a le droit de dissoudre l’Assemblée cet automne. Selon l’article 12 de la Constitution, le président « ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l’année qui suit ces élections ». Les élections législatives dernières ont eu lieu en juin et juillet 2024.

Ainsi, si Emmanuel Macron veut dissoudre l’Assemblée nationale, il peut le faire à partir de juillet 2025. Autrement dit, s’il décide effectivement de dissoudre l’Assemblée cet automne, cela reste possible. D’ailleurs, d’après plusieurs médias, les partis politiques connus en France se préparent déjà.

emmanuel macron meeting @creative commons
emmanuel macron meeting @creative commons

« Les partis politiques se préparent à l’hypothèse de nouvelles législatives anticipées »

D’après cet article, « à partir de juillet, Emmanuel Macron aura de nouveau le pouvoir de dissoudre. Face à l’instabilité politique, et pour ne pas encore être ‘pris de court’, les partis politiques se préparent à l’hypothèse de nouvelles législatives anticipées ».

« Certains ont déjà commencé le travail d’investiture, comme le RN ou les LR. Tous assurent qu’ils seront ‘prêts’, si Emmanuel Macron appuie sur le bouton », peut-on aussi lire dans ce billet. « Nous nous préparons depuis l’été dernier à de potentielles législatives anticipées a minima », déclarait Bardella.

Emmanuel Macron dissout l'Assemblée nationale après la victoire de l'extrême droite aux européennes
Emmanuel Macron dissout l'Assemblée nationale après la victoire de l'extrême droite aux européennes

« La commission nationale d’investiture se réunit chaque semaine, chaque jour, ces derniers jours. Nous pré-investissons des candidats aux législatives, mais aussi aux municipales », pouvait-on aussi lire.

« On se prépare, sans empressement, mais avec méthode, avec la possibilité d’identifier dans chaque circonscription de potentiels candidats », avait aussi déclaré Franck Riester, secrétaire général délégué aux élections de Renaissance.

Jacques Chirac
Jacques Chirac

Une dissolution très coûteuse en 2024

Une nouvelle dissolution possible, mais démentie par le palais. Dans tous les cas, si elle devait avoir lieu, ce ne serait sans doute pas la meilleure idée pour renflouer les caisses. Actuellement endettée à hauteur de 3000 milliards d’euros, la France n’a pas vraiment besoin de cette nouvelle dépense.

D’autant que, la dernière dissolution de l’Assemblée avait coûté très cher. « La dissolution a coûté plus de 28 millions d’euros à l’Assemblée nationale », avait titré France Info.

emmanuel macron @creative commons
emmanuel macron @creative commons

« Après la dissolution de l’Assemblée nationale provoquée par Emmanuel Macron et les élections législatives anticipées du début de l’été, 133 députés n’ont pas été réélus. Leurs collaborateurs parlementaires ont donc tous été licenciés dans la foulée », lit-on.

« Les frais liés à ces départs forcés grimpent à 23,5 millions d’euros. C’est ce qui a coûté le plus cher à l’Assemblée », ajoute le site. Parallèlement, beaucoup se demandent si une nouvelle dissolution est réellement utile ou s’il ne s’agirait pas juste de remuer le couteau dans la plaie.