Emmanuel Macron contraint de quitter ses fonctions : il sort du silence
Après plusieurs mois d’instabilité politique, la crise se poursuit puisque les jours du gouvernement Barnier sont comptés. Face au risque de censure du gouvernement, des rumeurs de démission d’Emmanuel Macron ont vu le jour. Le chef de l’État a répondu sans détour à cette hypothèse.
Le gouvernement de Michel Barnier en sursis
Depuis plusieurs mois, la France est touchée par une crise politique profonde. Cette dernière a débuté après l’annonce d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale. Une décision qui a mené à la tenue de nouvelles élections législatives. Mais le résultat de ces élections a encore plus plongé la France dans l’inconnue.
Le parti du président a perdu sa majorité, conduisant à la démission de Gabriel Attal. Alors que le pays est resté plusieurs mois sans gouvernement, le chef de l’État a nommé Michel Barnier au poste de Premier ministre. Un choix qui n’a pas fait l’unanimité et son impopularité s’est rapidement confirmée avec plusieurs de ses annonces qui ont fait polémique comme la hausse des impôts et des taxes.
Le vote du budget de 2025 pourrait bien faire tomber Michel Barnier après seulement quelques mois à Matignon. Ce lundi 2 décembre, comme on s’y attendait, le Premier ministre a utilisé le 49.3 pour adopter le budget de la Sécurité sociale. Ce qui a conduit le Rassemblement national et La France insoumise à déposer chacun une motion de censure.
Le dépôt de ces motions de censure pourrait bien conduire à la chute du Premier ministre et de son gouvernement dès cette semaine. Marine Le Pen a en effet annoncé que son parti votera les motions de censure « d’où qu’elles viennent », y compris la gauche.
La sombre prédiction d’Emmanuel Macron
L’avenir du gouvernement repose donc majoritairement sur le vote de la motion de censure par les députés RN. Il est certain que la gauche votera la motion de censure, mais Michel Barnier espère que les députés d’extrême droite changeront d’avis.
Si certains espèrent encore éviter la censure, Emmanuel Macron avait fait une sombre prédiction à ce sujet il y a déjà plusieurs jours. Le lundi 25 novembre, après avoir remis les insignes de la médaille de commandeur de la Légion d’honneur à Élisabeth Borne, le président aurait fait de surprenantes confidences.
Dans le jardin de l’Élysée, le chef de l’État a échangé avec plusieurs personnalités politiques. Emmanuel Macron aurait alors déclaré : « Le gouvernement va tomber. Elle (Marine Le Pen, ndlr) va le censurer à un moment donné et plus tôt qu’on ne le pense ».
Dès le lendemain, l’Élysée a démenti l’information dans un communiqué. « L’Élysée dément que de tels propos rapportés ici entre guillemets aient été tenus », réagit la présidence de la République, précisant que le président n’est pas « un commentateur de l’actualité ».
Un démenti qui a rapidement fait réagir Le Parisien, qui « maintient ses informations ». La rédactrice en chef du service politique assure qu’elles « ont été recoupées et confirmées par plusieurs sources ». Une version confirmée par un des participants à la cérémonie qui s’est confié à RMC.
Cette prédiction va-t-elle être vérifiée ? Réponse dans quelques heures… Mais dans l’hypothèse où la censure est votée, quelles en seront les conséquences politiques ?
Quel avenir politique en cas de censure du gouvernement ?
Si le gouvernement tombe, Emmanuel Macron devra nommer un nouveau Premier ministre. À noter qu‘il ne peut pas dissoudre l’Assemblée et convoquer de nouvelles élections législatives avant juillet 2025.
Plusieurs options s’offrent donc au chef de l’État. Il pourrait choisir de renommer Michel Barnier, mais cela parait inenvisageable. En l’absence de majorité, le chef de l’État a aussi la possibilité de nommer un Premier ministre « technique ». Il s’agirait d’une personnalité extérieure à la sphère politique chargée d’expédier les affaires courantes.
Autre possibilité : choisir une nouvelle majorité politique. Le président pourrait tenter de créer une nouvelle majorité du centre, et non plus à droite, en essayant de rallier des soutiens socialistes. La rumeur d’une nomination de Bernard Cazeneuve est toujours sur la table.
Mais d’après des proches d’Emmanuel Macron, l’alliance avec la gauche semble peu probable. Ces derniers jours, plusieurs noms ont circulé et ce sont tous des personnalités politiques proches du parti du président.
Le dernier choix possible serait une démission du chef de l’État, qui mènerait alors à la tenue d’une élection présidentielle anticipée. Une option peu probable, mais qu’espèrent certains français et certains membres de l’opposition depuis déjà plusieurs mois.
Le 29 novembre dernier, CNews a d’ailleurs dévoilé un sondage CSA selon lequel 62% des Français souhaitent la démission d’Emmanuel Macron si le gouvernement du Premier ministre était censuré. Le président va-t-il écouter les Français ?
Emmanuel Macron sans détour au sujet de sa démission
Afin de sortir de la crise politique profonde, plusieurs partis mettent la pression sur Emmanuel Macron pour qu’il quitte ses fonctions. En déplacement en Arabie Saoudite, le président a réagi à cette rumeur auprès de CNews, ce mardi 3 décembre.
« Je serai là jusqu’à la dernière seconde. Je ne fais pas dans la politique fiction », a-t-il déclaré, coupant court à l’hypothèse d’une démission. Le chef de l’État a par ailleurs jugé inconcevable le vote de la censure de Michel Barnier par l’Assemblée nationale ce mercredi.
« Je ne peux pas croire que le RN vote une motion de censure du Nouveau Front populaire, qui, dans les motivations, insulte son programme et ses électeurs », explique-t-il.
Alors que le Rassemblement national et la gauche semblent faire front commun contre l’actuel Premier ministre, Emmanuel Macron a appelé les responsables politiques à « faire preuve de responsabilité et de cohérence ». Son message sera-t-il entendu ?