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Emmanuel Macron au plus mal : le Président lâché par son camp

Publié par Killian Ravon le 26 Juin 2024 à 8:03
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Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale, Emmanuel Macron semble incapable de se tenir en retrait de la campagne législative. Une présence écrasante qui, loin de séduire, irrite jusque dans ses propres rangs. Retour sur les répercussions de cette stratégie présidentielle controversée.

Découvrez la lettre aux Français d’Emmanuel Macron Découvrez la lettre aux Français d’Emmanuel Macron

Une omniprésence irritante même pour les proches du président

Emmanuel Macron multiplie les interventions depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale, et ce, malgré les appels de son camp à plus de retenue. Le président a choisi de s’adresser directement aux Français, par le biais d’une lettre publiée dans la presse et d’interviews longues et détaillées. Son passage remarqué sur le podcast « Génération Do It Yourself » en est un exemple frappant.

Un lieutenant de la campagne législative a confié à Gala : « Il ne peut pas s’en empêcher », soulignant l’omniprésence de Macron, notamment lorsqu’il a pris le micro à la Fête de la musique à l’Élysée. Cette surmédiatisation agace, surtout à un moment où la campagne nécessite une stratégie plus collective et discrète​.

La vidéo du jour

Pourquoi cette omniprésence ? Emmanuel Macron cherche incurablement à convaincre les électeurs de voter pour son camp lors des prochaines législatives. Il tente également de contrer l’image de plus en plus négative qui lui colle à la peau. Le dirigeant a même reconnu être l’objet d’une « colère » et d’un certain « rejet » parmi la population. « C’est rare, chez lui », souligne un proche du président dans Gala. En admettant cela, Macron espère désamorcer une partie des critiques. Mais en étant aussi présent sur le devant de la scène, il risque de renforcer les tensions plutôt que de les apaiser​.

Le rejet de la base et les critiques ouvertes

La colère gronde non seulement chez les électeurs, mais aussi dans les rangs de ceux qui sont censés soutenir le président. Des figures comme Édouard Philippe n’hésitent plus à exprimer à visage découvert leur mécontentement. « C’est le président de la République qui a tué la majorité présidentielle, » a-t-il affirmé sur TF1, critiquant fort la décision de dissolution de l’Assemblée nationale. L’ancien Premier ministre, désormais à la tête du parti Horizons, ne mâche pas ses mots et accuse Macron d’avoir délibérément détruit la majorité en place.​

Les reproches fusent également de la part de ministres et de parlementaires sortants qui jugent la stratégie présidentielle contreproductive. Un député résume ainsi la situation dans l’Opinion : « Il faut qu’il ait conscience de la réalité des choses : la colère est tellement forte que ça devient contreproductif qu’il parle trop. » Même Gabriel Attal, fidèle dès le début, a refusé de reprendre les termes polémiques d’Emmanuel Macron concernant une supposée « guerre civile ». Ce refus en dit long sur le malaise qui règne au sein de la majorité Ensemble​.

hollande macron « C’est terminé » : Emmanuel Macron flingué par François Hollande « C’est terminé » : Emmanuel Macron flingué par François Hollande

Les tensions internes sont palpables. Un ancien ministre déplore dans l’Opinion : « C’est insupportable ». Les membres du parti expriment leur désarroi face à ce qu’ils perçoivent comme une dérive de la stratégie présidentielle. Un cadre de Renaissance évoque même une « perte de boussole politique ». Cette frustration se traduit par un manque de confiance en la direction actuelle et une peur croissante d’égarer le soutien de l’électorat traditionnel. Certains pensent que la surenchère de Macron vise à inquiéter les votants âgés pour les ramener dans le giron macroniste, mais cette stratégie semble de plus en plus hasardeuse​.

Une dissolution aux conséquences incertaines

La dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron suite à la victoire du Rassemblement national aux Européennes a été un acte audacieux, mais risqué. En reconnaissant être l’objet d’une « colère » et d’un « rejet » profond, le président tente de justifier son choix. Cependant, cette reconnaissance ne suffit pas à apaiser les tensions ni à convaincre ses détracteurs, tant internes qu’externes​.

Les appels à « démacroniser » à la campagne se multiplient. François Bayrou a notamment suggéré cette approche lors d’une réunion à l’Élysée, proposition balayée d’un revers de main par Macron lui-même. Pourtant, cette stratégie pourrait s’avérer nécessaire pour éviter une débâcle électorale et ressouder une majorité éclatée​.

Les conséquences de cette révocation sont encore incertaines. Dans les sondages, les Français encouragent en grande partie la décision de dissoudre l’Assemblée, mais ceux qui ne comprennent pas ou sont mécontents viennent principalement du camp présidentiel. « Le rejet est très fort. On me dit : “Je vote pour vous, mais pas pour lui” », raconte un parlementaire sortant à l’Opinion. Cette distinction entre le soutien aux prétendants et le refus de Macron complique la tâche de sa faction​.

Edouard Philippe dézingue Emmanuel Macron « Il a tué la majorité présidentielle » : Edouard Philippe critique vivement Emmanuel […] « Il a tué la majorité présidentielle » : Edouard Philippe critique vivement Emmanuel Macron

Les postulants de la majorité cherchent à se démarquer de l’image jupitérienne de Macron pour mieux défendre leurs propres chances. « Continuons ensemble ! » proclame ainsi, auprès d’autres, le député Renaissance sortant Christophe Marion sur son affiche de campagne, où il se présente comme le « candidat de Gabriel Attal, Premier ministre ». Cette stratégie de distanciation révèle l’ampleur du rejet du président, même parmi ses partisans les plus fidèles​.

emmanuel macron contesté

Un leadeurship contesté et un avenir incertain

En multipliant les interventions et en refusant de se tenir en retrait, Emmanuel Macron s’expose à des critiques virulentes, même au sein de son propre camp. Sa stratégie de surmédiatisation, bien que visant à rassurer et mobiliser les électeurs, semble au contraire aggraver les tensions et le ressentiment. Les appels à « démacroniser » à la campagne reflètent un désir croissant de retrouver une cohésion politique et de dissocier l’image du président de celle de ses candidats aux législatives.

L’avenir s’annonce complexe pour Macron, qui devra naviguer entre une opposition renforcée et des soutiens de plus en plus critiques. La question reste ouverte : le chef de l’état saura-t-il ajuster sa stratégie à temps pour éviter une défaite électorale majeure et sauver ce qui subsiste de son mandat ? Le scrutin à venir sera décisif non seulement pour le président, mais aussi pour l’ensemble de son camp politique, confronté à un véritable test de résilience.

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