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Emmanuel Macron « féministe » : Son mandat a-t-il été en faveur des droits des femmes ?

Publié par Fanny Jacob le 08 Mar 2022 à 18:36
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Dans le cadre de la journée des droits des femmes, un rapport a été publié pour faire le bilan du quinquennat d’Emmanuel Macron. Ce document, rédigé par Oxfam France, Equipop, et CARE France, a été fait avec la participation d’associations expertes des droits des femmes. Parmi elles, Fondation des Femmes, le Planning familial et ONE France.

Interrogée par le Huffpost, l’experte et autrice de ce rapport, Sandra Lhote-Fernandes revient sur les mesures faites durant ces 5 dernières années pour les femmes. Selon elle, nous sommes face à un bilan « insuffisant pour un Président qui se déclarait ‘candidat féministe’ en 2017 »  . Voici, en résumé, le contenu de ce rapport.

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Emmanuel Macron : un budget « dérisoire » alloué aux droits des femmes

Voilà que le premier mandat d’Emmanuel Macron se termine. A-t-il amélioré la vie des Françaises durant ce quinquennat ? Ce bilan concernant le droit des femmes au sein de la société en France fait état de plusieurs manquements. D’après l’experte, l’égalité homme-femme était une mesure phare d’Emmanuel Macron.

La vidéo du jour

Cependant, les associations féministes déplorent un manque de mesures considérable pour un candidat présenté lui-même comme « féministe » . Selon les autrices de ce rapport, le gouvernement aurait alloué un budget « dérisoire » pour les droits des femmes sur ces 5 années. Un budget qui a pourtant doublé entre 2016 et 2022.

Selon Sandra Lhote-Fernandes, ceci n’est absolument pas suffisant compte tenu de la situation de certaines femmes dans le pays. « On partait d’extrêmement loin. C’est vrai qu’en partant d’aussi loin, c’est moins dur de doubler le budget du ministère. Mais quand on le met en perspective avec l’ensemble du budget de l’État, ça représente 0,01 % du budget. Ça n’englobe pas l’ensemble des moyens alloués aux droits des femmes, mais c’est caractéristique. Quand on regarde l’ensemble des moyens labellisés égalité femme-homme de la France, c’est assez dérisoire : c’est 0,25 % du budget général en 2022 » , a-t-elle déclaré à nos confrères.

Les organisations féministes rapportent des « demi-mesures »

D’ailleurs, d’après les organisations féministes en charge de ce bilan, Emmanuel Macron n’aurait qu’accumuler les « demi-mesures » pour les droits des femmes. Des promesses dans le vent, pour certaines militantes. En réalité, on observe très peu de réformes ou de nouvelles lois pour protéger les femmes au quotidien. Très peu de mesures ont été mises en place pour améliorer nettement la vie de la gent féminine. Comme l’experte l’a dit elle-même, nous partions de loin, et donc le chemin est long.

D’autant que nous avons observé une augmentation des violences faites aux femmes durant ces 5 ans. En tout cas, cette hausse est aussi accompagnée d’une augmentation des plaintes. Plus de femmes osent enfin s’exprimer sur les violences subies. Pas grâce au gouvernement d’Emmanuel Macron, mais bien grâce à internet et aux mouvements tels que « Me Too ». « Des choses ont été faites, mais ce sont souvent des demi-mesures et beaucoup de communication. Le nerf de la guerre étant l’argent, ce n’est pas suffisant » , a déclaré Sandra Lhote-Fernandes à ce sujet.

« Les dispositifs de renforcement du téléphone grand danger (TGD) ou du bracelet rapprochement en sont un bon exemple. Le nombre d’infractions pour violences conjugales constatées par le ministère est de 140 000 par an en France. L’estimation plus large des cas de violences conjugales est de 213 000 par an » .

« Aujourd’hui, il y a 500 bracelets actifs, un peu moins de 3000 téléphones grave danger. Ces dispositifs ont bien évidemment évité des cas de violences, mais c’est beaucoup trop limité et pas suffisant pour protéger les femmes qui en sont victimes. Les associations spécialistes de l’accueil et de la protection des femmes n’ont cessé d’alerter sur le sujet des places d’hébergement. Et là encore, on est loin du compte. Il faudrait augmenter le budget de 300 à 600 millions d’euros par an pour répondre à la demande » .

Qu’en est-il des droits des femmes au niveau professionnel ?

Pour ce qui est de la parité au travail, Emmanuel Macron avait présenté « l’index de l’égalité professionnelle » comme la mesure-phare pour lutter contre les inégalités professionnelles. Pourtant, est-ce que cela a changé quelque chose ? D’après cette experte, les mesures ne sont toujours pas suffisantes : « Quatre ans plus tard, quand on regarde les résultats de l’index, la moyenne des entreprises françaises est de 85 points/100. On est un peu loin du name and shame et la plupart des entreprises ont un très bon score. Pourquoi ? Parce qu’en fait, le paramétrage de cet outil a été façonné pour ne pas bousculer le patronat » .

« Il s’agit de 4 à 5 indicateurs en fonction de la taille des entreprises. L’un des indicateurs, c’est le nombre d’augmentations pour les femmes et pour les hommes. Donc une entreprise peut augmenter toutes les femmes de 5 euros et tous les hommes de 100 euros et elle aura tous les points de l’indicateur. Et c’est pareil pour tout. Ça permet aux entreprises d’avoir des notes positives et de faire du gender washing » .

On peut quand même souligner quelques mesures qui font avancer les choses. Emmanuel Macron a, par exemple, montré sa faveur pour un « droit à la garde d’enfant » . Mais aussi, il pense allonger encore le congé paternité. Aujourd’hui, le congé maternité est d’ailleurs un des éléments qui encourage les entreprises à moins payer les femmes… malheureusement.

PMA, IVG… De vraies avancées pour les droits des femmes par Emmanuel Macron ?

Pour ce qui est des droits sexuels et à la reproduction chez les femmes, le gouvernement aurait par contre fait de meilleures mesures. En effet, Emmanuel Macron a ici pensé aux droits des femmes. Il a notamment allongement de la durée du délai pour l’IVG, mis en place une juste reconnaissance de l’endométriose et touché à la lutte contre la précarité menstruelle.

Des « demi-mesures » encore, selon les organisations féministes : « Pour nous, cela reste encourageant et pas bien. L’exemple révélateur de cela est l’IVG : cette victoire est à mettre au crédit de parlementaires qui se sont mobilisés à l’Assemblée nationale, mais sans le soutien du gouvernement. Dans une interview à Elle l’année dernière, Emmanuel Macron se disait peu favorable à allonger les délais de l’IVG car c’était un trop gros traumatisme pour les femmes… C’était un vrai affront pour les droits des femmes et ce n’était pas du tout cohérent avec un positionnement soi-disant féministe. Sur la PMA pour toutes, la principale réserve c’est que cela fait des années que ça traînait. C’est une avancée majeure pour les femmes et les couples lesbiens, mais cela aurait dû être fait de manière bien plus rapide et bien plus assumée » .

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