« Vous pouvez vriller » : Alcool, drogues… Une députée balance sur l’Assemblée nationale
C’est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur. Des hommes et des femmes politiques sont touchés par des problèmes d’alcool et de drogue au sein de l’Assemblée nationale. Certains d’entre eux ont accepté de se confier à coeur ouvert sur le sujet.
Des députés face à la drogue
Les addictions à l’Assemblée nationale, c’est un sujet dont on parle peu, mais qui refait surface avec des affaires comme celle du député LFI Andy Kerbrat. Pris en octobre en train d’acheter de la 3MMC, une drogue utilisée notamment dans le cadre du chemsex, il a relancé les débats sur les comportements à risque chez les parlementaires.
Pourtant, ce genre d’histoire est loin d’être une première. Pour certains élus, ces dérives sont le résultat d’une pression constante. Dieynaba Diop, députée socialiste, confie qu’une addiction reflète souvent la fragilité d’une personne, ce qui est amplifié dans un métier où tout est passé au crible.
Entre les horaires intenables, les allers-retours incessants et un climat social souvent tendu, il n’est pas rare que certains s’appuient sur des stimulants, qu’il s’agisse de caféine ou, parfois, de substances bien plus inquiétantes, comme le confirme Bernard Jomier, sénateur et médecin.
L’alcool également très présent à l’Assemblée
L’abus d’alcool, lui aussi, est courant. Certains députés arrivent en séance complètement éméchés, comme Aurélien Taché, condamné en 2022 pour outrage alors qu’il était sous l’emprise de l’alcool. Nicolas Sansu, un élu communiste, a lui été pincé pour conduite en état d’ivresse.
Même l’Assemblée a connu ses débordements, avec une fête en 2018 qui s’est terminée en tapage nocturne, les gendarmes ayant dû intervenir pour calmer les choses.
Et malgré ces incidents, ce sujet reste hyper tabou. Quand un élu ose évoquer des comportements déplacés ou la circulation de drogue, il est souvent conseillé de se taire. « Tout le monde le sait, mais personne n’ose en parler », regrette Dieynaba Diop, qui propose de mettre en place un suivi médical en interne pour mieux gérer ces situations.
De leur côté, les responsables parlementaires préfèrent renvoyer chaque parti à ses responsabilités. Mais clairement, le problème mérite d’être pris au sérieux.