Dissolution de l’Assemblée nationale : qu’est-ce que ça implique réellement ?
Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée suite aux élections européennes. Une décision inédite dans la Vᵉ république. Qu’est-ce que ça signifie pour les français et le gouvernement ?
Des élections législatives anticipées
Ça aura décidément été une soirée compliquée. Les élections européennes sont terminées et les résultats placent le RN de Jordan Bardella en tête (31,16%). Le parti présidentiel est loin derrière (14,6%), le PS/ place publique est juste derrière (13,83%).
C’est une montée historique de l’extrême droite qui avait déjà fait 23,31% en 2019. À la suite de cela, le président de la République s’est exprimé.
Entre deux phrases sur les résultats, l’annonce a fait le plus grand bruit est la dissolution de l’Assemblée nationale. « J’ai confiance en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures » a dit le président sur Twitter (X). En effet, cette possibilité de la constitution permet au président de mettre fin aux mandats des députés pour organiser une nouvelle élection.
Cette annonce signifie une chose pour les Français. Il va falloir revoter le 30 juin et le 7 juillet. Ce qui veut dire que les élections présidentielles seront maintenant désynchronisées par rapport aux élections législatives. Les prochaines élections présidentielles se tiendront en 2027 et les législatives en 2029 sauf en cas de dissolution là aussi.
Dissolution et cohabitation
Tout d’abord, une campagne de 20 jours se tiendra pour tous les partis. Ce qui signifie qu’ils auront jusqu’au 29 juin pour faire campagne.
Ensuite, un premier tour aura lieu le 30 juin pour déterminer les deux partis qui pourront accéder au second tour. Pour finir, après le vote du 7 juillet, le président devra choisir un Premier ministre venant du parti qui aura obtenu une majorité de voix.
Cette dissolution est donc aussi un risque pour le président qui la prononce. En effet, suite au vote, il peut donc entrer en cohabitation.
C’est le cas où le parti présidentiel doit choisir un premier ou une première ministre qui n’est pas de son parti. D’ailleurs, ce cas de figure n’est pas le premier en France.
En 1986, Une cohabitation arrive en réponse à la défaite de François Mitterrand aux législatives. Deux ans plus tard, Mitterrand demande la dissolution de l’Assemblée et retrouve une majorité relative.
En 1993, une nouvelle cohabitation a lieu, plus cordiale, entre les deux têtes de l’exécutif François Mitterrand et Édouard Balladur. Elle sera surnommée plus tard « la cohabitation de velours ».
La dernière cohabitation en date, pour l’instant, était en 1997. La Gauche remporte les élections législatives anticipées. Le président Jacques Chirac avait ordonné la dissolution de l’Assemblée nationale.
Les cas de cohabitation ont été plus rares depuis 2002. En raison de la tenue des élections législatives juste après la présidentielle. Le parti élu avait la plupart du temps, jusqu’en 2022, une majorité absolue.