Serge Lama : comment va-t-il vraiment ?
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On ne présente plus Serge Lama. D’abord, ses fans reconnaissent sa voix entre mille. Ensuite, toutes ses chansons sont ancrées dans le cœur de ses admirateurs. Hélas, les catastrophes se suivent et ne ressemblent pas. S’il devait définir sa personnalité, Serge Lama dirait. « Je suis un mec sombre et mélancolique, un écorché vif qui tente d’être un joyeux pessimiste. Je suis très sensible et le monde me fait peur. » Interrogé par nos confrères, l’interprète de « Je suis malade » évoque souvent ses nombreux soucis de santé. On va vous expliquer dans les moindres détails
Une enfance en dents de scie
Des parents au caractère très différents
Même s’ils ne chantaient pas le même style, Serge Lama et son père ont une passion infinie pour la musique. En effet, ce dernier a une affection particulière pour l’opéra. Malgré son premier prix obtenu au Conservatoire, il ne parvient pas à « intégrer la troupe » et donc à percer dans ce métier. Forcément, cela laisse des stigmates. Bien des décennies plus tard, son fils va avoir comme objectif de « réparer cette injustice.» De son côté, sa mère a une personnalité « très forte et difficile à vivre. À cause d’elle, je me suis longtemps méfié des femmes. Dès qu’elles devenaient possessives à mon égard, je m’en éloignais. »
Las par ses vaines tentatives dans la région bordelaise, ses parents décident de tenter leur chance dans la capitale. Hélas, comme ils n’ont pas les moyens de subvenir aux besoins de leur petit garçon de sept ans, ils le confient à sa grand-mère pendant six longs mois.
Une fois arrivé dans cette minuscule chambre d’hôtel du septième arrondissement, rien ne se déroule comme prévu. « On se lavait dans une cuvette, et pas entièrement tous les jours, (seulement) une fois par semaine pour aller à la messe. » De nature positive, le jeune Serge Lama adore déambuler du côté du théâtre des Capucines. Il ignore encore que ce quartier va devenir son principal terrain de jeu, mais également, une source d’inspiration. D’ailleurs, juste en face, il y a la salle mythique de l’Olympia !
À la maison, pour apaiser les esprits, ses parents écoutent en boucle les disques de Georges Brassens, Gilbert Bécaud, Édith Piaf, et Maurice Chevalier. A peine entré au collège, il rédige en secret sa première chanson. Grâce au soutien et aux conseils avisés d’un ami de la famille, il parvient à apprendre les bases. Reconnaissant à jamais de ce soutien indéfectible, il va lui dédier par la suite une magnifique chanson.
Un parcours semé d’embûches
Agacée et faisant une obsession sur l’argent, la génitrice de Serge Lama pose un ultimatum à son époux. Il doit tirer un trait sur sa vie de chanteur lyrique et trouver de quoi nourrir sa famille. C’est pourquoi, contre toute attente, il devient commercial dans la bière. Lors de ses études au lycée Michelet, Serge Lama se renferme dans sa carapace. Or, une fois inscrit aux cours de théâtre de son établissement, il semble retrouver enfin le sourire.
Hélas, comme elle en a désormais l’habitude, sa mère tente de détourner son fils d’une potentielle carrière artistique. Elle se réfugie derrière les échecs de son père. On l’a compris, à la maison, les débats sont animés. En le forçant presque à devenir avocat, elle s’obstine à ne pas comprendre que son enfant unique veut faire autre chose. C’est pourquoi, contre son avis, mais surtout pour se sortir de cet enfer, il commence à prendre des cours de dessin. Vu qu’il doit financer le prix exorbitant de l’école Corvisart, il multiplie les petits boulots, comme guichetier à la banque.
À l’époque, sitôt atteint leur majorité, les garçons n’ont pas le choix de faire leur service militaire. Contrairement à Johnny qui fut affecté dans une base en Allemagne, Serge Lama part en Algérie. Son bilan sans appel. « J’ai été protégé des horreurs, je n’ai jamais été pris dans une embuscade ».
Des débuts prometteurs
Une décennie plus tard, il va écrire d’une traite une chanson au sujet « totalement autobiographique» De son rôle de standardiste au «central téléphonique des rampes de lancement», il retient les nuits de stress lors des tirs. « Il fallait être rapide, ça sonnait de tous les côtés. Mais, j’étais assez bon dans cette manœuvre » De ces dix-huit mois dans le désert du Saraha, il persiste et signe. Sa seule « gloire, c’était d’avoir 20 ans.»
Au début de l’année 64, Serge Lama est de retour en France. Grâce au virtuose du piano Jcki Byard, il met enfin des notes, et même une mélodie, sur tous les textes de son adolescence tourmentée, mais aussi de son récent périple en Algérie.
Enfin célèbre !
Revelé par l’émission le Petit Conservatoire de la chanson de Mireille, Serge Lama tire son épingle du jeu. Il décroche plusieurs auditions et même un contrat dans le cabaret l’Écluse à Paris. Cerise sur le gâteau, le jour de ses 21 printemps, la génialissime chanteuse Barbara lui fait l’honneur d’assister à son spectacle. Aux côtés de l’interprète de la dame en noir, il y sa pianiste, Liliane. C‘est un coup de foudre !
De plus, grâce au soutien de Renée Lebas, son premier disque sort et fait un tabac auprès des Français. Devenue une référence en un temps record, Serge Lama ne cache pas sa joie. Hélas, comme toujours sa mère le critique. Y compris quand il sera la tête d’affiche de Bobino, elle s’attribuera tous les mérités du succès de son enfant. « Elle est venue dans ma loge et m’a dit : ‘Tu devrais nous remercier, c’est grâce à nous que tu as écrit Les Ballons rouges.’ Je crois que j’ai dû être un peu interdit»
Sans conteste, son passage dans « Discorama » va contribuer à mettre un visage sur ce chanteur à voix. Hélas, quelque temps plus tard, un terrible drame va tout remettre en question. On l’a compris, à cause de sa mère toxique, Serge Lama qui a mis si longtemps à avoir confiance en lui. En une fraction de seconde, tous ses efforts réduits à néant, à cause d’un accident de la route. On va tout vous raconter dans les moindres détails !
Un accident aux multiples conséquences
Mi-août 1965, le jeune virtuose s’apprête est sur un petit nuage. De surcroit, il s’apprête à faire la première partie de Marcel Amont dans le sud de la France. Pour l’accompagner, il demande à deux personnes indispensables.
QUID des passagers
D’abord, au volant, il y a son régisseur Jean-Claude Ghrenassia. Ce dernier est loin d’être inconnu de la profession et du public puisqu’il s’agit du frère du chanteur Enrico Macias.
Ensuite, il y a la pianiste de Barbara et la future femme de sa vie, Liliane. « Ils m’ont caché sa mort. Et quand ils me l’ont dit, un mois et demi après à Paris, j’ai poussé un cri de bête. Toute la nuit, comme une bête j’ai crié et je lui ordonnais de revenir. Et depuis, écoutez mes chansons ! Elles lui sont toutes consacrées»
Sur la nationale 7 d’Aix-en-Provence, Serge Lama n’est pas vraiment rassuré. Ému, il souligne que son ami « venait juste d’avoir son permis de conduire. Il faisait deux tournées en même temps. »
Dans leur malheur, les trois victimes ont pu compter sur la réactivité de vacanciers d’un camping situé à proximité du drame.
Un long parcours du combattant
Des trois passagers, Serge Lama est le seul survivant. C’est le début d’un long périple cauchemardesque. Au cours de son année à hôpital, il est d’abord plongé dans le coma puis subit 14 opérations. Après une rééducation de 18 mois, il parvient enfin à remarcher. Hélas, des douleurs éparses partant « du bas du dos et allant dans la jambe gauche » ne lui laissent pas une seconde de répit.
Rongé par les remords, il peine à remonte la pente. Contre toute attente, Enrico Macias va le prendre sous son aile. Malgré la tristesse liée à la perte de ce membre de la famille, il n’en veut pas une seconde à Serge Lama. Et la réciproque est vraie. « Je ne pouvais pas le soigner, mais au moins, je pouvais l’aider dans sa carrière. »
Quant à Serge Lama, il a une dette ad vitam æternam envers Enrico Macias. « Les deux tournées après l’accident, c’est grâce à lui que je me suis payé en 1968 un succès extraordinaire à Bobino. J’ai pu réapprendre à m’intégrer à une scène. Je sortais de mon lit ! »
Les fantômes de son passé
Cinq ans après, Serge Lama recolle les morceaux de son cœur brisé. Grâce à Michèle Chauvier, il reprend peu à peu confiance en lui. De son propre aveu, même s’il reconnait avoir été volage, il la considère comme « sa femme, sa mère et ma meilleure amie.» Hélas, en 2016, elle est victime d’un AVC foudroyant.
Un an après la pandémie et à presque 80 printemps, Serge Lama fait ses adieux à son public. Sur les ondes de RTL, il dresse un bilan sans appel. « Il faut savoir qu’on vieillit, que mon corps me fait beaucoup souffrir (…) il y a un moment, il faut savoir s’arrêter. Alors j’ai décidé que c’était fini. C’est mon dernier album (…)»
Quelques jours plus tard, il répond avec franchise à toutes les questions d’Anne-Elisabeth Lemoine. « Aujourd’hui, j’ai souffert toute la journée. Il y a des jours avec mais là, c’est plutôt sans. ». Question médicaments, rien ne l’apaise à part une quantité astronomique d’Aspégic. Et pour cause, il explique aux téléspectateurs de l’émission de C à Vous quelque chose d’étonnant. Malgré leurs efforts, « les docteurs n’ont pas trouvé ce qu’il fallait. »
Au début de l’année 2023, l’académie des Victoires de la Musique décide de lui attribuer un prix honorifique. Touché, mais gêné, il précise qu’il ne pourra pas se lever la récupère sur scène. Afin de se justifier, il décrit son calvaire quotidien. « Cela fait bientôt soixante ans que je vis sur une seule jambe. L’autre ne m’obéit pas et c’est celle-ci qui porte tout. Maintenant, elle en a marre ! »
Ce projet qui n’a pas pu aboutir à cause de sa santé
Sur le plateau de Telematin, l’acteur Clovis Cornillac fait la promotion de la pièce de théâtre « Mur Mure ». Il y campe un fan de Serge Lama. Est-ce que la réciproque est vraie ? « Ce n’est pas ce qui me définit, mais je l’aime énormément Serge Lama, ça représente quelque chose. Puis, je l’ai rencontré. C’est quelqu’un qui me touche et il y a une bonne dizaine de morceaux de (lui) qui font partie de ma vie. »
En coulisses, une surprise se trame. Du reste, en acceptant de saluer le comédien, Serge Lama brise le silence. Depuis l’annonce de son départ, les rumeurs les plus folles envahissent les réseaux sociaux. Ne voulant pas se lamenter sur son sort, le chanteur fait la plus belle des déclarations. « Clovis ! On se connaît un peu beaucoup, merci de me représenter un peu dans cette pièce de théâtre à laquelle je souhaite le plus grand succès bien sûr. »
Des yeux les yeux, Clovis Cornillac balance un scoop. Quand il lui propose de le rejoindre sur le plateau de tournage de son prochain film, il prend des pincettes avant de se jeter à l’eau. Donc, il le fait avec toute la bienveillance et le respect.
Hélas, vu son bilan de santé chaotique, Serge Lama préfère « décliner ». Pour clore ce sujet douloureux, le comédien persiste et signe. « C’est un beau monsieur ». On aurait pas pu mieux résumer le courage dont cet homme a fait preuve une bonne partie de son existence ! Chapeau, l’artiste !
Un dernier projet de taille
Comme vous l’avez compris, les chansons de Serge Lama ont accompagné les mélomanes, sur plusieurs générations. Pour lui faire honneur, France Télévisions serait en train de préparer le plus beau des hommages. Organisé au théâtre Marigny, des noms ont fuité pour ce spectacle. Selon nos amis de public, Lara Fabian, Nana Mouskouri, Zaz, Julien Clerc, ou encore Pascal Obispo auraient d’ores et déjà confirmé leur présence sur scène. On a hâte de voir ça !
