Pierre Palmade : son ex Patrick Juvet l’avait mis en garde
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Depuis un an et demi, Pierre Palmade vit un cauchemar éveillé. En effet, sous l’emprise de stupéfiants, il commet un accident de voiture.
Même s’il est déterminé à se soigner mais aussi à purger sa peine de prison, des flashs de sa relation avec Patrick Juvet le hantent. Et pour cause, depuis son décès, il regrette de ne pas l’avoir suffisamment écouté. On va tout vous raconter dans les moindres détails !
Jamais sans sa famille et la musique
Même s’il a vécu en France, aux Etats-Unis ou en Espagne, Patrick Juvet n’a jamais caché ses origines suisses. D’abord, il assume totalement son accent. Ensuite, il est extrêmement proche de sa famille. Du reste, grâce au matériel vendu (radio et télévision) par son géniteur, il découvre l’univers des shows à l’américaine. Quant à sa mère, elle n’a pas à rougir de sa brillante carrière politique. Cette femme engagée a été députée, conseillère communale et présidente de parti.
Enfin, le chanteur peut également compter sur le soutien d’un an son frère aîné, Daniel, mais aussi de la petite dernière de la tribu Juvet, Nancy.
Tandis que les autres enfants de six ans apprennent à lire et à écrire, Patrick Juvet se focalise sur les partitions de piano. D’ailleurs, grâce à ce premier prix, il rentre à jamais dans l’histoire du conservatoire de Lausanne. Du reste, pas encore majeur, ce féru de jazz, passe de la théorie à la pratique. De surcroit, en intégrant un groupe, le mélomane donne libre court à sa passion.
Des concours à la pelle
A la fin des années 60, il s’inscrit à un concours local. Cette fois, il ne parvient pas à remporter les faveurs du jury. Par contre, un journaliste présent à l’événement tient à saluer sa performance. « Pourtant quelques-uns ressortaient du lot. Patrick Juvet de la Tour-de-Peilz a présenté une chanson de sa composition (…) Si la mélodie est très « accrocheuse », les paroles paraissent un peu trop faciles, dommage.. »
Quelques années plus tard, en 1973, à l’instar d’une certaine Céline Dion, il fait partie de l’équipe Suisse pour l’Eurovision. Sur les 17 candidats, « Je vais me marier, Marie » se hisse à la douzième place. Malgré sa déception, il reconnaît que cette opportunité débloque les choses. Et pour cause, quelque mois après, son premier opus est dans les bacs.
Entre 1957 et 1975, l’Olympia organise un événement pas comme les autres. Retransmis sur les ondes d’Europe 1, le spectacle « Musicorama » titille la curiosité des producteurs, mais aussi les auditeurs, Une fois sur place, Patrick Juvet va bluffer l’assistance. Maquillé comme son idole David Bowie, il prouve son talent au chant, et au piano.
Des rencontres déterminantes
Florence et Eddy
Convaincu qu’il va pouvoir percer à Paris, Patrick Juvet fait ses valises. D’autant plus que son chéri l’attend de pied ferme. Or, sa rencontre avec une attachée de presse va être déterminante pour la suite de la carrière de Patrick Juvet. Grâce à son répertoire bien garni, elle lui présente un certain Eddy Barclay.
Hélas, son 45 tours « Romantiques pas morts » ne remplit pas sa part du contrat. Furieux, « Eddy Barclay le convoque sur la terrasse de sa villa tropézienne et l’avertit. « Le prochain disque, si tu n’en vends pas, tu rentres en Suisse!«
Bien que déstabilisé par la colère de l’éditeur et producteur, Patrick Juvet met pourtant les bouchées doubles. De nature impatiente, il prend une décision étonnante. « On devait rapporter de l’argent. Je suis devenu un chanteur à minettes contre mon gré. »
Aussi, lorsque son amie Florence Aboulker écoute les premières notes de « La musica », elle fait un résumé sans appel. « C’est de la m*rd*, mais ça va vendre à millions!« Force est de constater qu’elle a eu du flair !
Le cas particulier de Daniel Balavoine
Dès lors, Patrick Juvet n’est plus seul sur scène. Grâce à l’argent récolté, il engage une troupe de choristes. Parmi les jeunes recrues, il y a Daniel Balavoine. Hélas, entre les deux prodiges, rien ne se déroule comme prévu. Un jour, en pleine répétition, le futur interprète de « SOS d’un terrien en détresse » menace de claquer la porte. De surcroit, il ne gère pas du tout la présence des danseurs. Malgré les remontrances de Patrick Juvet, Daniel Balavoine s’entête, boude et ne chante pas.
Fort heureusement, la magie va opérer entre eux un peu plus tard. Entier et un ptantinet capricieux », Daniel Bavaloine n’hésite pas à recadrer Patrick Juvet. Affligé par les paroles de certaine tubes, il le somme d' »écouter » plus attentivement les textes.
Jean-Michel Jarre
C’est l’évidence, Jean-Michel Jarre titille la curiosité de Patrick Juvet. Lorsqu’il croise son chemin, il vient de composer « Les mots bleus » de Christophe. Subjugué par sa beauté, mais aussi son univers, il va tout faire pour le convaincre de s’engager à ses côtés, du moins artistiquement parlant. La suite, on la connait. Une vingtaine de chansons naissent de cette précieuse collaboration, dont le cultissime « Où sont les femmes » .
Quand Patrick Juvet s’exile aux États-Unis
A l’époque des premiers succès, Patrick Juvet est inclassable. En effet, le compositeur est à la croisée des chemins. Comment faire pour allier l’admiration des idoles américaines de son adolescence et la vague yéyé qui déferle sur la France ? Pour y parvenir, il va rendre hommage à Alice Cooper en adaptant « Only women bleed ».
A la fin des années 70, il prend ses distances avec la France ou sa Suisse natale. Le cœur brisé par les sentiments non réciproques de Jean Michel jarre, il s’exile aux Etats-Unis. Sur place, il passe ses nuits au Studio 54. Heureusement, il échange avec les directeurs du label Casablanca. En pleine vague disco, sa déclaration d’amour à l’Amérique se propage sur toute la planète.
Ayant pris conscience que ses sonorités plaisent, Patrick Juvet sort tout un album de cet acabit. Parmi les titres, « Lady Night » résonne à jamais dans les oreilles de ses admirateurs de la première heure.
Les années 80 – 90 : le début de la fin
Lors du passage à la décennie 80, Patrick Juvet entame une pénible traversée du désert. Et pour cause, malgré tous ses efforts, ses fans français n’adhèrent pas à son album anglais et rock.
Hélas, la malédiction continue durant toutes les années 90. Vu que ses nouveautés sont un échec cuisant, Patrick Juvet décide de recycler ses plus grands tubes. Best of et remixes sont désormais ses seules sources de revenus.
C’est à cette période qu’il comprend l’intérêt des galas. Au début, il commence par chanter des boîtes de nuit. Ensuite, il donne son accord pour participer à la troisième saison de « Âge tendre ». A l’instar de Stone et Charden, de Richard Anthony, d’Annie Cordy ou de Catherine Lara, il va à la rencontre de tous les irréductibles. Plus que de la motivation, ce projet devient une « raison de vivre« .
Du propre aveu du producteur du concept Christophe Dechavanne, Patrick Juvet semble s’en sortir à merveille. « J’ai eu le plaisir de le voir reprendre un immense goût pour la vie et la scène (…) J’ai assisté avec bonheur à tout ça. » Or, la vérité est beaucoup plus complexe.
La santé de Patrick Juvet vacille
En effet, quand le téléphone ne sonne pas, Patrick Juvet sombre. En écrivant sa biographie « Les Bleus au cœur« , il met des mots sur ses maux de l’âme. Ce court extrait de la quatrième de couverture ne laisse personne indifférent. « On dit que, pour toute une génération, j’incarnais l’esprit de fête et de liberté qui marqua l’ère disco et ses nsoiréesendiablées. Oui, je me suis amusé, mais j’ai aussi beaucoup travaillé en dépit d’un penchant avéré pour la nuit et ses excès. »
La chirurgie esthétique
Dans un premier temps, Patrick Juvet regrette d’avoir succombé à la chirurgie esthétique. Critiquée à cause de ses lèvres, il persiste et signe. « C’est raté ! On ne voit que ça ! » D’ailleurs, il en veut beaucoup aux experts. « À l’époque on utilisait du silicone, (…) c’est irrattrapable. »
Comme toujours, sa petite sœur tente de le redorer sa réputation. Plus que le rejet de sa musique, il « vivait mal le fait de vieillir, le changement physique. Il ne supportait plus de se voir dans les miroirs.«
L’alcool
Parmi tous les artistes, celle qui le connaît le mieux, c’est Nicoletta. Selon elle, le déménagement aux Etats-Unis a un lien avec son seconde addiction. « L’Amérique, il faut y être préparé surtout quand on est fait un tube de club. Ça te fait beaucoup aller dans les clubs (…) Il a fait un peu n’importe quoi car il n’y avait personne pour le retenir. Donc, il a pris des choses plus pénibles tels des cachets et il buvait par-dessus
De son côté, quand il n’est pas sous emprise, Patrick Juvet est lucide. Invité sur le plateau de Jean-Luc Delarue, il déclare. « Lorsqu’on commence à trembler dès le réveil, à avoir besoin d’une bière ou n’importe quelle boisson alcoolisée pour que ça passe, on a le choix entre continuer et sombrer ou se soigner et vivre.«
La dépression
En 2018, la mort de sa mère va tout faire voler en éclat. La chanteuse de « Mami Blues » ne prend pas de pincettes. Selon elle, « ça a été le couperet. Il n’a pas pu se relever.«
Un an plus tard, en plein confinement, son frère aîné Daniel rejoint leur adorable génitrice. Revenu en urgence de Barcelone, lildevient le chef de famille. Désormais, il doit veiller sur sa belle-sœur Tina, ses nièces et ses neveux, mais aussi et surtout sur sa cadette, Nancy. Hélas, il ne va pas du tout parvenir à gérer cette mission.
Tout comme ses collègues, la pandémie de Covid-19 assomme Patrick Juvet. Moins d’un an après, il décède d’une « crise cardiaque« . Traumatisé par la découverte de son corps sans vie, son agent remet les pendules à l’heure avec les détracteurs. « Il essayait de s’en sortir. Je l’avais eu au téléphone il y a trois jours, je l’avais trouvé bien« .
Patrick Juvet, un éternel romantique
Tout au long de sa carrière, Patrick Juvet a toujours été sincère. Dès lors, il ne tient pas à cacher son penchant pour les hommes, mais aussi pour la gent féminine. « Je suis surpris que ce sujet reste un tabou. Depuis quarante ans, les mentalités n’ont pas évolué.«
Les femmes
Parmi toutes ses conquêtes, Florence tire son épingle du jeu. EÉu, il précise qu’elle a plusieurs rôles à la fois. Fiancée, « amie, sœur« , elle est irremplaçable. Hélas, son caractère volage va provoquer la rupture. « Un soir, j’ai eu une aventure avec une jeune fille. Je l’ai mise enceinte, elle n’a pas pu garder l’enfant et Florence m’a quitté«
En évoquant son histoire avec Melanie Griffith, Patrick Juvet est plus sceptique. « Elle avait 19 ans et un petit côté garçon manqué. » A l’époque au sommet de sa gloire, il ne veut surtout pas s’engager devant monsieur le maire. « Elle tenait à tout prix à se marier. Sauf que ça ne m’intéresse pas. Quand je le lui ai dit, elle est allée se jeter sous une voiture…«
Les hommes
Comme nous l’avons évoqué dans l’introduction, Pierre Palmade et Patrick Juvet ont eu une belle romance. Sollicité pour lui rendre hommage, l’humoriste tombe le masque et partage son chagrin. « J’ai vraiment du mal à savoir que physiquement il n’est plus nulle part. C’est un choc sa mort. Je ne m’en remets pas trop. » Après leur rupture, ils ne perdent pas contact. « C’est fort quand l’une de vos idoles de jeunesse devient votre meilleur ami (…)Tant pis pour moi « .
Enfin, Pierre Palmade en profite pour faire un drôle de bilan. « Quand je l’ai rencontré, il ne buvait plus une goutte d’alcool. C’était moi d’ailleurs qui tombaitsun peu dans ces excès. Il me faisait un peu la leçon car il avait peur pour moi. » Qu’il regrette de ne pas l’avoir pris assez au sérieux !
