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Dalida : retour sur la vie tragique de cette éternelle romantique

Publié par Déborah Attias le 31 Mar 2025 à 10:03
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Dalida. Plus qu’une simple chanteuse, cette femme est une légende. En effet, peu importe l’endroit où l’on se trouve sur la planète, l’évocation de son prénom suffit à émouvoir les admirateurs de la première heure. Du reste, ses chansons n’ont pas pris une ride.

En analysant plus attentivement le texte de ses tubes, on y perçoit une certaine fragilité. Et pour cause, avant de se donner la mort en 1987, cette hypersensible a fait plusieurs tentatives. Son objectif ? Rejoindre les hommes de sa vie partis trop tôt ! On va tout vous expliquer dans les moindres détails.

Une famille pas comme les autres

Début 1933, dans un faubourg du Caire, la petite Iolanda Cristina Gigliotti arrive dans cette famille modeste d’origine italienne. Du reste, la musique a presque toujours bercé la petite fille puisque son géniteur avait le statut prestigieux de premier violon à l’Opéra du Caire. Dès qu’elle en avait l’occasion, elle l’accompagnait pendant les répétitions et disséquer ses mouvements à la loupe.

Concernant sa mère, elle fait des travaux de couture. Aucun doute possible, Dalida devait régulièrement une pensée pour elle en portant ses magnifiques tenues de scène.

Qu’on se le dise, être la seule fille de sa famille ne devait pas être facile. Heureusement, tout le long de sa vie, mais également de sa carrière, elle a pu compter sur le soutien de ses deux frères. Six ans la séparent d’Orlando, le premier de ce beau trio qui s’appelle. Avec le cadet s’appelle Bruno, elle a trois ans de différence. Du reste, à la mort de l’ainé, le cadet va changer de prénom et utiliser celui du défunt.

Juste avant de souffler sa seconde bougie, Dalida souffre d’une maladie oculaire, l’ophtamie. À l’instar d’Edith Piaf, elle n’a pas le choix que de «porter un bandage sur les yeux ». Hélas, ce remède médical sommaire va avoir l’effet inverse. D’abord, il va provoquer de violentes céphalées. Ensuite, dès le retrait des pansements, un strabisme divergent se déclenche. Forcée de porter des lunettes jusqu’à ses 16 ans, elle va tenter tant bien que mal de corriger ce défaut qui la complexe. Hélas, aucun médecin ne sera en mesure d’y parvenir.

À ses 5 ans, Dalida va avoir le premier traumatisme de son existence. En effet, étant un immigré italien, son père est arrêté et déporté dans le camp de Fayed. Autorisée à lui rendre visite tous les deux mois, la petite fille se rend à l’évidence. Plus le temps passe, plus son géniteur est à l’agonie. Il souffre de malnutrition et subit la torture de ses bourreaux.

 À la fin de la guerre, il est autorisé à rentrer chez lui. Or, son caractère a changé. Traumatisé et épuisé, il fait malgré tout vivre un enfer à sa femme et à ses trois enfants. À peine un an plus tard, son décès crée un tsunami dans l’esprit de cette jeune adolescente. Dès lors, elle n’aura de cesse que de chercher « ce père qu’elle n’a plus. Elle va tout faire pour exister, être la plus forte possible. […] Sans jamais cesser d’espérer que, un jour, son prince viendra»

Les débuts de carrière de Dalida

À l’époque, Rita Hayworth fascine les hommes et devient le modèle de toutes les femmes De son côté, Dalida a un seul leitmotiv. Lui ressembler et faire la même profession. C’est pourquoi, à l’école, elle va s’inscrire à des cours de théâtre. Et dès qu’elle a l’âge légal, elle se présente également à l’élection Miss Ondine du Caire.

À Noël 1954, elle fait sa valise en direction de la France. Sur place, elle comprend qu’elle va devoir jouer des coudes si elle veut s’en sortir sans y laisser des plumes. Du reste, installée dans un petit appartement niché non loin de la plus belle avenue du monde, elle fait connaissance de son magnifique voisin. Comme elle, Alain Delon porte en lui les stigmates de la guerre d’Indochine et a des envies de grandeur. Plus qu’une simple camaraderie, il devient un soutien de tous les instants.

Deux ans plus tard, elle va se présenter à un concours pas comme les autres. Organisé chaque année pour les débutants, le producteur de la maison de disques Eddie Barclay, le responsable des programmes de la station de Radio Europe 1 et le directeur de la salle l’Olympia Bruno Coquatrix. Le trio va tellement adorer sa prestation qu’elle va remporter tous les suffrages.

Quelques mois plus tard, grâce à l’intervention de Lucien Morisse, elle enregistre son premier disque, Bambino. Diffusé plusieurs fois par jour sur les ondes, sa voix subjugue les mélomanes. Dans le même temps, le disque se vend à des milliers d’exemplaires.

Qui sont les hommes de la vie de Dalida ?

Son premier et seul mari, Lucien Morisse

En avril 1961, elle accepte de s’engager aux côtés de son mentor. Or, en son for intérieur, elle sent bien qu’elle n’est pas amoureuse. Plus le temps passe, plus le fossé se creuse avec son époux. Preuve étant, elle va entamer une liaison avec un artiste. Quand il le découvre, son mari est fou de rage et décide de leur mettre des bâtons dans les roues. Un an plus tard, ne pouvant pas gérer cette double vie, elle divorce.

Presque une décennie plus tard, le chef d’orchestre d’Europe 1 se suicide. Comble de l’horreur, il n’a pas choisi les lieux par hasard puisqu’il s’agit de leur ancien nid d’amour. Cependant, encore aujourd’hui, deux versions s’affrontent. Est-ce que Dalida est responsable ou bien a-t-il commis ce geste irréparable pour d’autres raisons ?

Alain Delon

Presque une décennie après leur rencontre, Dalida et Alain Delon se croisent. Du reste, à cette période, le Guépard vient de se séparer de Romy. Quant à Dalida, elle a obtenu le divorce et est libre comme l’air. Selon nos confrères du Point, « ils vont vivre une brève liaison, sous le soleil d’Italie, quelques nuits d’amour et d’insouciance. »

Il faudra attendre encore dix longues années pour que le duo se reforme…mais cette fois en studio ! « Dalida pense immédiatement à Alain pour lui donner la réplique, lequel accepte immédiatement » La suite, on la connaît ! Devenue culte, la chanson Paroles paroles semble écrite sur mesure pour eux.

Quelque temps avant son AVC, Alain Delon accorde un entretien exceptionnel à Pascal Praud. En écoutant les premières notes, les larmes montent aux yeux. « Dalida, ça me bouleverse, parce que j’ai aimé cette femme terriblement. J’ai tellement souffert quand elle s’est fait partir.» On l’a compris, tout comme Romy, il se sent en partie coupable de son départ. Plus que jamais, ile regrette de ne pas avoir répondu à ou pris assez au sérieux ses appels à l’aide.

Luigi Tenco

Tout comme L’Eurovision, le festival de San Remo est un rendez-vous incontournable pour les mélomanes. Aussi, lorsque son fiancé Luigi Tenco lui propose de chanter Ciao Amore, la sœur d’Orlando accepte sans la moindre once d’hésitation. Hélas, malgré l’investissement de Dalida, la mélodie ne parvient pas à convaincre le jury.

Dépité, le compositeur se rend dans sa chambre d’hôtel et va se tirer une balle dans la tête. En rentrant, Dalida va être la première à découvrir son corps couvert de sang. Dévastée, elle va garder cette image dans son esprit. À son tour, elle culpabilise et se demande sans cesse pourquoi elle l’a laissé rentrer seul. Du reste, en guise d’hommage, elle va inclure la fameuse chanson dans son répertoire.

Un mois plus tard, elle échafaude un scénario macabre. Évoquant un voyage en Italie, elle fait demi-tour à la dernière minute. Sous un faux nom, prend une chambre dans un palace parisien et avale une dose massive de cachet. Résultat des courses, au lieu de s’envoler puis rejoindre cet homme qu’elle a tant aimé, elle reste plusieurs jours dans le coma. Dans la presse, la nouvelle se répand comme une trainée de poudre. Une fois remise sur pied, elle promet à son staff et à ses fans de ne plus jamais recommencer.

Lucio

Lorsqu’elle croise le regard de cet Apollon de 22 ans, Dalida a un coup de foudre. Elle va s’investir totalement dans cette relation. Si bien que quand il décide de rompre, elle s’effondre. D’autant plus qu’elle va découvrir qu’elle attend un enfant de lui. Dans le plus grand secret, elle décide d’avorter, mais ignore encore que cela va la rendre stérile.

Encore une fois, la musique va lui permettre de mettre des mots sur ses maux de l’âme. Grâce à la complicité de son ami Pascal Sevran, elle enregistre l’un de ses plus grands tubes « Il venait d’avoir 18 ans ».

Arnaud Desjardins

Toute sa vie, Dalida a eu envie d‘impressionner autrement que par le biais de ses disques. Aussi, quand elle tombe amoureuse de ce philosophe, elle a à cœur de découvrir son univers. Dès qu’elle a une seconde de répit, elle se met donc à dévorer des livres. Hélas, ce statut de maitresse d’un homme marié ne lui convient pas. Même si cela la brise de l’intérieur, elle décide de rompre.

Richard Chanfray

Au début des années 70, elle tombe sous le charme d‘un drôle de personnage. D’un part, il se définit comme « aventurier alchimiste« . De l’autre, il dit à qui veut l’entendre qu’il est « immortel » et se fait surnommer « le comte de Saint-Germain ». Jusqu’aux premières heures de 1981, elle va partager sa vie, mais aussi ses délires.

Or, deux ans après leur rupture, il meurt dans des circonstances tragiques avec la remplaçante de Dalida. Terrassée par les trois suicides de ses ex, elle fait un constant sans appel. Convaincue qu’elle « porte malheur aux hommes de sa vie », elle se ferme et sombre dans la dépression.

Une étrange rumeur : Dalida était-elle l’amie ou l’amante de François Mitterrand ?

La rencontre entre le socialiste et Dalida se fait bien avant sa candidature à l’Élysée. Très vite, ils sympathisent et deviennent amis. De son propre aveu, elle a eu un coup de cœur pour l’homme et non pas pas le politique. Cependant, quelque temps après son décès, les langues se délient. Notamment son frère et agent Orlando. Estimant qu’il y a prescription, il va raconter les coulisses de leurs rendez-vous top secret. « Il venait sans garde du corps, il traversait la rue qui était toute petite, serrée, il n’y avait pas de lumière du tout » Juste après son élection, il prend de sérieuses distances avec la chanteuse.

En 1983, soit deux ans après l’élection de François Mitterand, grâce à Line Renaud, elle fait connaissance et sympathise avec le maire de Paris, Jacques Chirac. Et à tous ceux qui se demandent pourquoi elle ne s’engage plus dans ce domaine, elle répond juste qu’elle est « apolitique ». Autrement dit, qu’on ne compte pas sur elle pour donner sa voix à un parti ou à des idées.

La mort de Dalida crée un séisme

L’ultime tour de chant de Dalida a lieu du 28 au 29 avril 1987, à Antalya, au théâtre antique d’Aspendos. En coulisses, elle fume plusieurs paquets de cigarettes, ne dort plus et semble inconsolable.

Le 2 mai, tout bascule. Dans un premier temps, elle dit à son équipe qu’elle est de sortie et qu’elle a eu une place pour voir une pièce de son ami Jérôme Savary, au théâtre Mogador. Ensuite, elle compte dîner avec son compagnon de l’époque François Naudy. Or, à la dernière minute, ce dernier annule encore leur sortie.

https://www.letribunaldunet.fr/people/orlando-son-frere-revele-raison-suicide-dalida.htmlTriste et ayant l’impression d’être abandonnée par l’homme qu’elle aime et qui refuse de quitter sa femme, elle mélange plusieurs boites de barbituriques avec du whisky. Le lendemain, en fin d’après-midi son habilleuse découverte son corps sans vie. Pour justifier son acte, elle laisse une lettre de six mots à son entourage, mais aussi sans doute à tous ces anonymes qui l’apprécient. « La vie m’est insupportable. Pardonnez-moi. »