Charlotte Gainsbourg : victime d’un enlèvement, ce que l’on sait
Cela ne doit pas être facile d’être l’enfant de deux immenses stars de la chanson française. En effet, comme David Hallyday, la musique est omniprésente chez Charlotte Gainsbourg. Pour autant, malgré quelques albums, cette dernière va s’épanouir beaucoup plus sur les écrans de cinéma que dans les studios d’enregistrement ou les maisons de disque.
C’est simple, de l’avis de ses confrères, dès qu’elle est sur un plateau, elle illumine leur chemin. C’est l’évidence, cachée au fond de sa mémoire, ce drame hante son esprit à jamais. On va tout vous expliquer dans les moindres détails.
Un drôle de tribu recomposée
Après trois ans de romance avec Jane Birkin, Serge Gainsbourg découvre à nouveau les joies de la paternité. De surcroit, durant l’ensemble de sa carrière, le poète a séduit les plus belles femmes de l’hexagone. Grâce aux refrains de ses tubes, il a su apaiser leurs maux, sans toutefois parvenir à calmer totalement les siens. Néanmoins, presque quatre décennies après sa naissance, la concernée s’amuse à se décrire ainsi. « Ma mâchoire prognathe vient de mon père alcoolique et ma taille, de ma mère mannequin »
Qu’on se le dise, malgré les apparences, Charlotte Gainsbourg va devoir gérer la séparation de ses parents, mais également, l’arrivée de quatre aux personnes. D’abord, elle avoue avoir encore un peu d’amertume quand elle pense à deux demi-soeurs, Kate Barry et Lou Doillon. « Je me suis construite avec la jalousie , j’ai eu besoin de vérifier qu’on était traitées de façon équitable. Alors c’est vrai qu’il y a eu plein de malentendus entre nous.»
À tort ou à raison, il faudra attendre l’ouverture au public de la maison de Serge Gainsbourg pour qu’elle ose enfin parler de sa complicité avec ses deux demi-frères. Malgré la différence d’âge, il semblerait que l’émotion, ainsi que la discrétion, aient été au rendez-vous.
Le cinéma, la véritable passion de Charlotte Gainsbourg
Après avoir tenté le cursus classique, Charlotte Gainsbourg demande une faveur à ses parents. Celle d’intégrer un pensionnat. « J’ai voulu m’éloigner de Paris et de ma famille, être loin de tout le monde. Mon père a accepté (mais il) était triste de me voir partir. » De son côté, la jeune collégienne semble plus à l’aise en Suisse qu’à Paris. Cerise sur le gâteau, elle en profite pour apprendre à faire du ski.
Après deux apparitions dans Paroles et Musique et La Tentation d’Isabelle, Charlotte Gainsbourg titille la curiosité du réalisateur Claude Miller. N’écoutant que son intuition, et malgré la timidité maladive de cette adolescente, il va lui confier son premier grand rôle dans L’Effrontée. Pour ce faire, il a d’abord dû convaincre Jane Birkin du bien-fondé de sa démarche. Devenu culte pour toute une génération, ce long-métrage va avoir un impact sur sa carrière. Du reste, en décrochant le César du meilleur espoir féminin en 1986, elle sort enfin de sa coquille.
Après de belles retrouvailles sur le tournage de la petite Voleuse, Charlotte Gainsbourg enchaine avec Merci la vie de Bertrand Blier. De son propre aveu, elle a eu un déclic. « C’est vraiment là que j’ai décidé de continuer à faire ce métier. Avant, je me cachais derrière des prétextes. Je voulais faire bonne figure. Et si on n’allait plus me proposer de rôles ? Cela me terrifiait. Alors je préférais raconter (à la presse) que je ne savais pas si j’allais poursuivre dans cette voie. »
Au milieu des années 90, elle tente de percer sur les planches. Malgré sa peur d’affronter le regard des spectateurs quasiment en direct, elle réussit de nouveau ce pari. Or, aussi étrange que cela puisse paraître, elle se sent mieux devant les caméras.
Qu’à cela ne tienne, trois ans plus tard, ses pairs vont lui donner raison de s’être accrochée à sa bonne étoile. Et pour cause, juste avant le passage à l’an 2000, elle obtient le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Du reste, en lisant le scénario de La Bûche, elle a un air de déjà-vu. Les relations compliquées entre sœurs, elle connait ça par cœur !
Découvrez les coulisses de ses collaborations avec son chéri
Rien de tel que le résumé de Charlotte Gainbourg pour comprendre sa belle histoire d’amour. « À 18 ans, quand je l’ai rencontré, il m’a portée après la mort de mon père. Puis il y a eu le rebond, les enfants, les films, les nouveaux lieux de vie, les tragédies qui soudent. Et, aujourd’hui, nous avons la chance de nous souvenir de ce qui nous unit, du chemin accompli ensemble. »
En écrivant les réplique de Ma femme est une actrice, Yvan Attal prend soin de « brouiller les pistes. Quand on fait un film, on fait tout pour faire croire aux spectateurs que l’histoire qu’on leur raconte est vraie. J’ai donc utilisé tous les moyens que je pouvais pour rendre cette histoire la plus crédible possible.»
Bien d’avant de commencer à tourner Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants, le stress envahit Charlotte Gainsbourg. « Un couple qui défaille, ça me faisait peur, je voulais y voir une réalité et j’avais du mal à faire la part des choses. J’ai changé de point de vue lorsque Yvan m’a fait lire le scénario. Le plaisir que j’ai eu à la lecture, l’humour, la structure du film et le point de vue de mon personnage ont (tout) effacé»
Quand il obtient l’accord pour faire le remake de Do not disturb, Yvan Attal choisit son casting avec soin. Cependant, même si Charlotte Gainsbourg n’est pas au premier plan, elle accepte de faire partie de l’équipe.
Pour l’adaptation de Mon chien stupide, Yvan Attal va encore plus loin. Du reste, en réunissant sa muse Charlotte Gainsbourg et leur fils Ben sur le même plateau, le réalisateur se met la pression. Fort heureusement, la magie opère dès les essais. « « Je l’ai trouvé juste, je l’ai même adoré. Je suis parti de lui pour ensuite construire la fratrie. »
Ses projets à l’international
Ce serait réducteur de croire Charlotte Gainsbourg va se reposer sur ses lauriers. En effet, investie comme jamais dans 21 grammes, elle va raconter l’envers du décor. « Cette femme (…) qui veut croire qu’avoir un enfant va résoudre tous ses problèmes alors qu’elle est au bord de la rupture, j’avais envie de l’incarner (..) J’ai passé (l’audition) en étant enceinte de sept mois, et j’ai tourné le film un mois après avoir accouché. Je me suis sentie très proche d’elle»
Sa petite apparition dans le premier biopic consacré à Bob Dylan défraie la chronique. Et pour cause, bien des années plus tard, le réalisateur de I’m not there va confier avoir pensé à elle immédiatement ! Ce qui était loin d’être gagné pour tous les autres membres de la distribution.
Lors de sa diffusion au Festival de Cannes, Antichrist provoque un tsunami médiatique. Malgré tout, Charlotte Gainsbourg parvient à tirer son épingle du jeu et repart de la Croisette avc un prix. Néamoins, le report de sa sortie dans les salles obscures, les scènes coupées, créent un sentiment de malaise et divise la grande famille du cinéma.
Consciente d’avoir la chance de donner la réplique à une pointure du cinéma, Anthony Hopkins, Charlotte Gainsbourg redouble d’efforts. « Il y avait une scène où son personnage était ivre, et elle jouait l’ivresse d’un coup, c’était totalement assumé. Moi, je n’assume pas le faux. Si je dois pleurer, alors je (le fais) pour de vrai. » Hélas, l’histoire ne réussit pas à captiver les férus de septième art.
A deux reprises, Charlotte Gainsbourg va accepter les scénarii « bizarres » et parfois en dessous de la ceinture de Lars Von Trier. Malgré tout, curieuse de nature, elle va aller à chaque fois aller au-delà de ses propres limites. Chaque seconde de ces différents tournages, elle les grave et ne les oubliera jamais.
Presque 20 ans après le premier épisode, Independance Day fait son grand retour sur les écrans. Et pour incarner le docteur Catherine Marceaux, le cinéaste ne cache pas son admiration pour Charlotte Gainbourg. « J’ai été très heureux qu’elle accepte le rôle. Gamin, j’étais déjà fou de son père et de sa mère. J’écoutais leur musique quand je venais dans le sud de la France. Je l’ai trouvée fascinante dans plusieurs films.» Motivée, Roland Emmerich utilise son réseau pour l’approcher. « J’ai eu de la chance parce qu’on a le même avocat, qui est un de ses amis. Il lui a expliqué qui j’étais, il a fait ma publicité en quelque sorte.»
Un projet pas comme les autres
Comme nous l’avons évoqué dans l’introduction de cet article, son caractère pudique, Charlotte Gainsbourg le partage avec sa mère. C’est pourquoi, la sachant malade, elle décide de lui consacrer un documentaire. À nos confrères, elle dévoile au compte-goutte des indices sur son état d’esprit. « J’ai fait tout ça de manière égoïste. Je cherchais une excuse pour me rapprocher d’elle (…) et distinguer le personnage public de la mère que j’aime. » Traumatisées par le suicide de Kate, les deux femmes vont mettre cartes sur table.
Un passage par la case musique
Quand elle accepte de chanter en duo avec son père, Charlotte Gainsbourg ignore encore que la presse va pas lui faire de cadeau. C’est l’évidence, même plusieurs décennies après, les images du clip de Lemon Incest dérangent. De son côté, la fille de l’artiste fait un curieux bilan de cette aventure. « Et lui, tel que je le connaissais dans la vie, ne correspondait pas à ce que je découvrais sur un tournage. Sur un plateau. Il n’était plus le même. […] Mon père avait plusieurs facettes et je le connaissais, mais devoir au quotidien faire cela et être moi-même dans cette spirale, c’était dur à vivre. »
Qu’à cela ne tienne, voulant à tout prix briller dans les yeux de son géniteur, elle renouvelle l’expérience avec Charlotte for ever. Voici comment le grand Serge réagissait aux nombreuses polémiques. « J’ai fait ce film shooté par le stress, mon propos m’a dépassé. J’ai l’air d’un garçon calme, mais j’ai une violence terrible. C’est mon subconscient qui a fait ce film, je l’ai compris après en analysant les images. »
Deux ans après son accident de jet-ski, elle sort un album qui évoque son cauchemar sanitaire. D’ailleurs, de sa collaboration avec Beck semble parfaite à tous les plans. « Il a une facilité à utiliser plein de styles différents et je ne souhaitais pas m’enfermer dans un son. Avec lui, je comptais tout essayer. On a par exemple tenté un rap qui était très mauvais, j’étais assez nulle ! Sur certains titres, je ne me reconnais pas. On s’est beaucoup amusés. »
Au moment de la sortie de Antichrist, elle fait également la promo de cet opus. Plus qu’un disque, c’est le moment ou jamais de prouver ce dont elle est capable !
À l’heure où nous écrivons des lignes, cet album est sans doute le plus abouti. En effet, elle va faire participer sa famille et ses amis artistes. Par ailleurs, elle va jeter à l’eau et composer les textes.
Et là, tout bascule, pour Charlotte Gainsbourg
A la rentrée 2007, Charles Gainsbourg frôle la mort. « Tirée par un jetski qui allait trop vite, j’ai chuté et frappé l’eau qui, à partir d’une certaine vitesse, est aussi dure que du béton (…) Un vaisseau sanguin de mon cerveau avait rompu. J’ai saigné pendant un mois et demi sans le savoir. J’avais 150 ml de sang dans la tête. »
Sur le plateau du Papotin, elle évoque les causes de son déménagement en 2013. «Je suis partie parce que ma sœur Kate est morte et je n’arrivais pas à m’en sortir à Paris. Je faisais une grosse dépression. Mes enfants et Yvan était d’accord, mais je suis partie avec une grosse culpabilité parce que ma mère était malade, je l’ai abandonnée. Mais c’était nécessaire : Il fallait que je sauve ma peau.»,
Au printemps 1987, Charlotte Gainsbourg a seize ans. Un jour, elle découvre des agents de police à son domicile. Peu à peu, elle comprend qu’elle a failli être kidnappé par quatre parisiens à peine majeurs. Leur objectif ? Demander un joli pactole de 4 millions de francs à Serge Gainsbourg. Or, leur plan va tomber à l’eau. De son côté, malgré le sentiment de panique de ses parents, elle concède avoir « trouvé ça très excitant parce que je ne me suis pas rendue compte. »