« Je ne bougeais pas, il m’en voulait de ne pas consentir ». Adèle Heanel accuse un réalisateur français de « harcèlement sexuel » et d’ « attouchements » alors qu’elle était mineure
Nouvelles révélations grâce au mouvement #MeToo ! L’actrice française Adèle Haenel accuse le réalisateur Christophe Ruggia d’ « attouchements » et de « harcèlement sexuel ». À l’époque, elle avait entre 12 et 15 ans et lui âgé entre 36 et 39 ans. Retour sur les faits.
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Les accusations d’Adèle Haenel contestées par Christophe Ruggia
#MeToo est devenu un mouvement de libération pour les femmes. C’est dans ce contexte qu’Adèle Haenel a décidé de se confier à Mediapart. Toutes ses révélations ont été publiées dans un article disponible sur le site du média, mais uniquement visible du début à la fin pour les abonnés.
Cette dénonciation fait l’effet d’une bombe dans le cinéma français. En effet, la jeune Adèle fait ses débuts au cinéma en 2002 dans Les Diables de Christophe Ruggia. 17 ans après, elle décide de parler, montrant ainsi que le silence sur ces horribles actes a été soigneusement gardé. Après la publication de l’article, les avocats de Ruggia annoncent qu’il « réfute catégoriquement avoir exercé un harcèlement quelconque ou toute espèce d’attouchement sur cette jeune fille alors mineure ». Il se considère plutôt comme le « découvreur du grand talent d’Adèle ». Ce n’est pas ce que disent les témoins et Adèle elle-même…
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Adèle Haenel peut compter sur les témoins de l’époque pour la soutenir
Le refus des accusations par Christophe Ruggia paraît extrêmement douteux compte tenu des témoins de l’époque. La régisseuse générale du film, Laëtitia affirme : « Les rapports qu’entretenait Christophe avec Adèle n’étaient pas normaux. On avait l’impression que c’était sa fiancée. On n’avait quasiment pas le droit de l’approcher ou de parler avec elle, parce qu’il voulait qu’elle reste dans son rôle en permanence. Lui seul avait le droit d’être vraiment en contact avec elle. On était très mal à l’aise dans l’équipe. »
Adèle Haenel décrit certaines scènes pour appuyer ses propos : il « m’embrassait dans le cou, sentait mes cheveux, me caressait la cuisse en descendant vers mon sexe, commençait à passer sa main sous mon t-shirt vers la poitrine ». Elle décrit un homme « excité », amoureux d’elle qui ne voulait pas entendre son refus catégorique.
Finalement, Adèle Haenel ne porte pas plainte. Elle souhaite juste que « les bourreaux cessent de se pavaner et qu’ils regardent les choses en face ». La honte est parfois la meilleure punition.
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