Pretty Little Things, synonyme d’esclavagisme des temps modernes ?
Un tee-shirt à 4,99 euros, ou une robe à 9 euros ? C’est ce que propose la fast-fashion. Plus rapide, moins cher : Une tendance qui fait fureur auprès des jeunes. Une telle production a sans surprise, des inconvénients… Et le premier est forcément, le rythme effréné imposé aux travailleurs du textile. Des informations obtenues au travers de l’enquête de Gilles Bovon et Édouard Perrin.
L’esclavagisme des temps modernes
Certaines villes de pays sont connues pour l’exploitation d’humain pour la main d’œuvre. D’autres, un peu moins, et c’est le cas pour Leicester, au cœur du Royaume-Uni.
Cette ancienne capitale de la bonneterie anglaise, compte pas loin de 300 000 habitants. Un grand nombre de sous-traitants courent après les commandes des grandes marques : c’est donc ici, que sont confectionnées les pièces vendues pour un prix très faible sur le site de Pretty Little Thing, notamment.
Le Parkistanais Saeed Khilji a accepté d’ouvrir les portes de son atelier : l’un des plus gros ateliers de Leicester, Figure 8 Fashion, avec plus de 92 personnes qui travaillent quotidiennement, derrière des machines à coudre.
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Des conditions de travails déplorables
Lorsque les travailleurs cherchent des emplois, il n’y a aucune formalité ou qualification requise pour travailler en usine. Le travail doit immédiatement commencer pour perdre le moins de temps possible. Une journaliste du reportage « Fast Fashion, les dessous de la mode à bas prix » sur Arte.TV, nommée Tania, s’est infiltré dans un atelier de Leicester, en tant que demandeuse d’emploi.
Dès son arrivée, le programme s’enchaîne : deux semaines d’essai non rémunérées. Mais après cette période, elle ne gagnera que 3 livres de l’heure. L’équivalent d’un salaire nettement inférieur de moitié au minimum légal. Elle recevra une brève formation sur le fonctionnement de la machine à coudre plus tard, et ça commence.
Les fenêtres de l’usine sont obstruées, et la pièce n’est pas chauffée en plein hiver : des conditions de travail qui ne sont pas favorables aux employés. En sachant que les journées sont longues – entre 10 à 14 heures par jour -.
Une absence de discussion de la part de Pretty Little Thing
Pretty Little Thing n’accepte pas d’entrevue : l’enquête se poursuit alors à l’ouverture du showroom parisien de la marque. Lorsque le sujet se porte sur les prix aussi dérisoires soit-ils, le PDG de la marque change très vite de ton. Car, oui, c’est très compliqué d’obtenir des vêtements à un tel prix si ils sont fabriqués en Angleterre. Même plus besoin de faire la langue de bois, c’est clairement du mutisme de sa part.
La marque a malgré tout donné réponse peu de temps après « notre entreprise garantit que tous les ouvriers textiles qui produisent nos vêtements sont traités équitablement et payés au moins le salaire minimum« , affirme cette dernière. L’enquête semble contredire ce propos. Mais pas seulement. En juillet 2020, une association de défense des droits des travailleurs avait déjà dénoncé les pratiques presque esclavagistes du groupe Boohoo – qui comprend, par logique, Pretty Little Thing -. Ce genre de polémique dissuade les partenaires à travailler en collaboration avec : c’est déjà le cas pour ASOS et Zalando, qui n’indique plus le site Boohoo sur leurs sites internet.
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