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No bra : en 2020, les femmes tombent le soutien-gorge !

Publié par Elodie le 01 Août 2020 à 6:33
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Depuis quelques années vous avez sans doute remarqué un petit changement de tendance chez les femmes. Ou peut-être que non, si vos yeux ne s’attardent pas sur les poitrines de ces dames. Eh bien en 2017 a émergé une nouveau mouvement appelé le « no bra ». Il consiste à pousser les femmes à ne plus mettre de soutien-gorge. Il trouve sa source dans le mouvement féministe qui connaît une ascension sans précédents ces dernières années.

le no bra prend de plus en plus d'ampleur en France

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Le « no bra » et les raisons qui poussent les femmes à le pratiquer

Si aujourd’hui les femmes se disent de plus en plus féministes, elles ne s’arrêtent plus à de simples discours et mettent aussi en pratique leurs idéologies. Ainsi en 2018 le hashtag #nobrachallenge est devenu viral sur les réseaux sociaux. Il a été suivi par des milliers de jeunes femmes, qui dénonçaient le regard très sexualisé que la société porte sur le corps de la femme. Mais 2 ans plus tard, où en est le mouvement « no bra »? Étais-ce une tendance de fond ou un phénomène de mode? Afin de répondre à cette question, l’institut de sondage Ifop a réalisé une étude pour Xcam au mois de juin 2020 auprès de 3018 femmes, visant à estimer où en était la pratique aujourd’hui. Elle se base sur la population résidant en France métropolitaine âgée de 18 ans plus.

A l’époque, les femmes pratiquaient surtout le « no bra » pour une question de confort. En effet, nombreuses sont celles qui considèrent le port du soutien gorge comme un véritable calvaire. Ses brettelles et ses armatures se sont révélées être des engins de torture avec le temps. Les brettelles parfois trop serrées provoquent une douleurs persistantes au niveau des épaules, tandis que les armatures percent parfois le tissu et provoquent des blessures au niveau du torse. Aujourd’hui cependant, les raisons du non-port de soutien gorge peuvent varier.

Ainsi, 53% des femmes de plus de 18 ans évoquent l’inconfort que provoque le soutien gorge comme raison première de la pratique du « no bra ». En deuxième position vient la question de l’impact négatif que peut avoir le port du soutien gorge sur les seins. On remarque cependant que cette préoccupation concerne notamment les femmes de moins de 25 ans qui sont 42% à s’inquiéter de cet impact. Dans cette même tranche d’âge, elle sont 32% à vouloir lutter contre la sexualisation à outrance des seins de la femme. Viennent ensuite le désir de s’affranchir des normes esthétiques établies par la société (24% des femme de moins de 25 ans) et le manque d’effet du soutien sur le maintien des seins (23% des femmes de plus de 18 ans).

La vidéo du jour

Les craintes de celles qui n’osent pas

Force est de constater qu’une bonne partie des jeunes femmes n’osent pas se lancer et suivre la tendance. Mais quelles sont les raisons qui les en empêchent? Deux raisons reviennent quand l’Ifop questionne ces femmes. La première relève, sans étonnement, d’une peur d’exposer ses tétons. Malgré les années qui passent, le corps de la femme reste un tabou social. Ainsi dans le spots publicitaires, sur les affiches ou plus largement sur le web, les tétons féminins sont systématiquement floutés. Si vous êtes attentifs, il est d’ailleurs moins commun de voir une femme nue face à la caméra au cours d’un film alors que les hommes sont plus facilement montrés. Face caméra, les appareils génitaux bien en évidence, ils n’ont peur de rien. Ce mystère entretenu autour des organes génitaux féminins maintiennent cette idée que les tétons de la femme doivent restés cachés.

La deuxième raison serait la peur des agressions sexuelles. En effet, les femmes sont de plus en plus nombreuses à dénoncer le harcèlement de rue. Les témoignages pullulent sur les réseaux sociaux. Ici, une jeune femme dénonce l’homme qui se masturbe devant elle vidéo à l’appui. Une autre pousse un coup de gueule contre celui qui s’est permis de lui mettre une mains aux fesses juste parce qu’elle portait une jupe. Ce climat où règne la domination masculine, pousse les femmes à se rendre invisibles. Certaines vont même jusqu’à porter des vêtements informes pour éviter de se faire importuner dans les lieux publics. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui, une grande partie des femmes jeunes et moins jeunes n’osent pas abandonner le soutien gorge. Elles craignent que les plus pervers n ‘arrivent à deviner la forme de leurs seins sous leurs habits et ne commettent le pire, incapables de maîtriser leurs pulsions.

Tous ces comportements et témoignages montrent clairement que la culture du viol reste profondément ancrée dans notre société actuelle. La femme est toujours érigée en tant qu’objet des désirs et des fantasmes masculins. De plus, tout comme dans le cas de la pratique du topless sur la plage, une injection à la pudeur semble pousser les femmes à se couvrir. En effet, les regards désapprobateurs émanant en particulier des autres femmes, pousseraient certaines à ne pas réitérer l’expérience « no bra ». Plusieurs femmes de moins de 25 ans affirment d’ailleurs avoir été victimes de harcèlement à cause de leurs poitrines selon l’Ifop. Parmi elles, 55% parlent de regards concupiscents, 40% dénoncent de remarques gênantes ou d’insultes racistes et 25% des attouchements sans leur consentement.

Un mouvement tout de même en légère hausse

A contrario, depuis le confinement la tendance du « no bra » a connu une légère hausse. Les femmes confinées, ont fait pour la plupart, le choix de ne plus s’embarrasser du soutien gorge. Certaines ont même gardé cette habitude même une fois le confinement terminé. Ainsi, selon l’Ifop 18% des femmes de moins de 25 ans ne portent plus de soutien gorge. Ce chiffre peut vous paraître dérisoire, mais c’est pourtant 4% de plus qu’avant la période de confinement. Pour justifier leur gestes, la plupart évoquent la question du confort. Les autres revendiquent une cause féministe.

On constate cependant que cette tendance concerne une tranche d’âge bien précise: les moins de 25 ans (18%). De plus, les femmes qui pratiquent le « no bra » ont des point communs. Celles qui se sont familiarisées avec la pratique durant le confinement sont par exemple très largement célibataires (11%), de plus elles étaient généralement seules pendant le confinement. Ce qui explique pourquoi elles ont moins de mal à ne plus porter de soutien gorge sans craindre le regard des autres. Parmi elle 11% affirment être inactives sexuellement. La question de la morphologie joue aussi beaucoup dans la pratique du « no bra ».

En effet, parmi les femmes interrogées pratiquant le « no bra », 11% se disent « maigres » et 8% se qualifient de « normales ». Les femmes portant habituellement des petits bonnets se disent d’ailleurs plus à l’aise que celles qui ont de plus fortes poitrines. La tendance varie d’ailleurs entre le bonnet A pour lequel 18% des femmes disent avoir adopté cette tendance, et le bonnet B ou on passe déjà à la moitié, soit 9%.  Fait étrange, les femmes qui pratiquent le « no bra » sont certes majoritairement féministes (10%), mais tout de même 8% affirment ne pas l’être.

Où les femmes se sentent-elles à l’aise?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il y a des lieux dans lesquels les femmes se sentent moins à l’aise pour pratiquer régulièrement le « no bra ». C’est le cas par exemple des lieux où l’on exerce des activités physiques qui se trouvent en dernière position (7%) avec les établissement scolaires (fac, collège lycée, université). Viennent ensuite les transports en commun où là encore les femmes se montrent très réticentes (12%). Les parcs, les squares et les jardins suivent de près avec 14%. Après analyse, c’est dans la rue (21%) et sur la plage et au bord des rivières (19%) que les femmes osent le pratiquer le « no bra ».

Comme indiqué auparavant, certaines femmes craignent que leurs tétons ne soient perceptibles quand elles s’adonnent à la pratique du « no bra ». Mais là encore tout dépend du lieu dans lequel elle se trouvent. On remarque notamment que certaines préfèrent dissimuler leurs tétons sous leurs vêtements. Mais elles restent cependant moins nombreuses que les autres. Seules les femmes ne portant pas de soutien gorge sur leur lieu de travail dérogent à la règle que ce soit en présence de leur hiérarchie ou d’un collègue (sexe féminin ou masculin).

Quel œil porte la société sur la tendance du « no bra »

Au cours du sondage, l’Ifop a tenu à relever le taux d’approbation que rencontrait la pratique. Il a ainsi posé des questions concernant plusieurs situations différentes et a classé les réponses en allant du taux d’approbation le plus élevé au taux le plus bas. Ainsi, les personnes interrogées approuvent largement le « no bra » dehors en vacances (77%). Quoique moins nombreux, ils sont toujours plus de la moitié (65%) à approuver le « no bra » pour sortir. Cependant, quand il est question du lieu de travail, les avis sont tout autres. Ainsi seules 44% des personnes interrogées affirment qu’il s’agit d’un lieu où le « no bra » peut être pratiqué sans problème.

Mais le non-port du soutien gorge est-il la seule situation face à laquelle les Français se sentent gênés. Afin d’avoir une idée précise l’Ifop a estimé le taux de gêne que ressentaient les gens face à certaines situations. Ainsi, 52% des personnes se disent dérangées à l’idée de voir un homme marcher torse nu dans l’espace public. 32% se disent dérangées si elles voient une femme qui ne porte pas de soutien sur son lieu de travail. On descend ensuite à 29% quand il s’agit d’une affiche publicitaire sur laquelle on peut apercevoir une poitrine féminine, puis à 28% quand on voit les tétons d’une femme sous son vêtement.

On peut ainsi déduire que quoique critiqué, le « no bra » n’est pas totalement stigmatisé par la population. En effet, selon les statistiques, un homme torse nu dérange plus qu’une femme dont les tétons sont apparents. Cependant il est important de noter que dans ce pourcentage, les femmes s’avèrent être plus dérangées à la vue de la poitrine d’autres femmes. Cependant quand on aborde la question du changement elles se montrent favorable à une évolution. En effet, plus de 63% des femmes sont favorables à l’idée que les seins ne soient plus considérés comme un organe sexuel. De la même manière 54% souhaitent que les réseaux sociaux cessent de censurer les tétons des femmes au risque se voir écoper d’une amende.

La poitrine féminine vue à travers les yeux des autres

Selon les hommes et les femmes, les seins, les fesses et les jambes sont les principaux atouts de séduction chez la femme. Mais les seins arrivent largement en tête avec 87% de hommes et 84% des femmes estimant qu’il s’agit d’un atout de séduction majeur. D’ailleurs les seins sont indéniablement au cœur des fantasmes puisque selon un sondage de l’Ifop, au cours d’échanges un peu hot… 22% des femmes ont déjà eu affaire à un partenaire qui réclamait une photo de leurs seins. 19% ont déjà envoyé des photos et des vidéos de leurs seins à des partenaires et 9% ont déjà exhibé leurs seins face à une webcam. On peut par conséquent en déduire que la poitrine de la femme fait l’objet d’une hypersexualisation, même de la part des femmes.

Malgré cette vision quelque peu biaisée de la poitrine de la femme, le mouvement du « no bra » est en train de gagner du terrain. Et que ce soit pour des raisons de confort ou de fortes convictions féministes, les femmes sont de plus en plus nombreuses à prendre la décision d’abandonner le soutien gorge. Le mouvement est d’ailleurs porté par de nouvelles icônes largement suivies par les jeunes femmes qui ont moins de mal à se reconnaître à travers elle. Le « no bra » n’est d’ailleurs pas la seule pratique a avoir été boostée par le confinement. De nombreux actes féministes comme celui de ne pas s’épiler ou encore de ne pas se maquiller ont largement été suivis durant cette période. Cependant beaucoup restent toujours réticentes à sauter le pas du « no bra », car il n’est pas si simple de s’affranchir d’une idée profondément ancrée dans la société.

Étude Ifop pour Xcams réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 9 au 12 juin 2020 auprès d’un échantillon de 3 018 Français âgés de 18 ans et plus.

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Source: Ifop

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