Le témoignage glaçant d’une jeune femme ayant assisté à une agression sexuelle dans un train de banlieue indigne les internautes…
La toile pouvait-elle réagir autrement ? Ce témoignage a été publié dans un premier temps par la page Facebook « Paye Ta Shnek ». Il est glaçant et soulève plusieurs problèmes majeures à savoir, l’insécurité permanente dans les transports, l’individualisme des personnes assistant à des agressions et le laxisme de tous les dispositifs de sécurité desquels nous devrions pouvoir bénéficier.
La jeune femme qui a assisté à l’agression s’appelle Debbie et elle raconte :
C’est pas mon genre d’étaler ma vie ici mais il faut que je vous dise ce qu’il s’est passé dans mon train vendredi soir. Le 24 octobre, dans le train en direction de Mantes-la-jolie vers 20h40, dans l’avant dernier wagon décoré de camélias, une femme s’est faite agressée sexuellement sous mes yeux. Et je n’ai rien vu. Rien vu avant qu’un homme, à l’accent italien s’énerve, se lève, et interpelle les gens de mon wagon blindé. Si c’est homme me lit, je veux lui dire merci. Merci de m’avoir sortie de mon livre et d’avoir essayé d’aider cette femme. Merci de s’être levé pour une femme. Cette femme, qui, 4 rangs devant moi, depuis le départ du train, subissait les attouchements de l’homme qui s’était assis à coté d’elle. On avait bien entendu quelqu’un dire avec force « Ne me touchez pas, je vous dis de ne pas me toucher ». Mais on ne savait pas qui. On avait cru à un malentendu, une maladresse, on était sur de rien, on n’avait rien vu. Puis plus rien entendu. On était reparti dans nos bouquins, sur nos smartphones. Et puis cet homme s’est levé après avoir plusieurs fois demandé à l’agresseur d’arrêter et nous à tous pris à partie en criant : « Et vous, vous ne faites rien. Une femme se fait agresser devant vous et vous ne dites rien ? Il la touche depuis tout à l heure et personne ne fait rien ? Ça pourrait être votre femme ou votre mère et vous ne faites rien ? » j’aimerais vous dire que tout le wagon s’est levé d’une seule et même voix pour protéger cette femme. J’aimerais aussi vous dire que la police est intervenue, que l’agresseur est actuellement au poste et que cette femme a porté plainte. Qu’elle va avoir un soutien psychologique pour apaiser le traumatisme subi mais ce n’est pas le cas. Trois hommes se sont levés, d’autres ont accouru puis sont repartis, les gens ont changé de place, d’autres sont descendus de l’étage parce qu’ils arrivaient à leur station. Et cette femme était toujours seule, figée entre la vitre et l’agresseur. Après avoir sans succès, essayé de joindre le conducteur par interphone pour demander de l’aide contre cet homme qui ne reculait visiblement devant rien, et le ton qui commençait à monter je suis partie chercher de l’aide. Remontant chaque wagon blindé aussi vite que possible, passant de passerelle en passerelle, en quête d’un interphone qui fonctionne, bousculant certains, prévenant d’autres sur mon passage. Quand, une station plus loin, j’ai cogné à la vitre du conducteur, celui-ci a immédiatement signalé le problème au personnel de gare. A la demande d’intervention suivante : « Une femme se fait agresser sexuellement dans mon train », la voix masculine au bout du talkie-walkie a ri et répondue « Bah elle est pas morte ! ». Toi, dont le rôle est de prêter secours et assistance aux voyageurs, si tu me lis, j’espère que tu as honte. Tellement honte que la prochaine fois tu n’hésiteras pas une seule seconde à prêter ton aide à ceux qui en ont besoin, quelque soit leur sexe ou je ne sais quoi d’autre encore qui te semblerait différent… Je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans le wagon pendant ce temps. Personne n’est intervenu ni allait intervenir en gare alors le conducteur a arrêté son train et est sorti pour prêter son aide. Nous avons remonté le train, wagon après wagon, avec deux hommes qui avaient réagi devant ma détresse lors de mon passage dans les voitures. Une fois arrivés dans l’avant dernier wagon, la femme n’était plus là. On nous a dit qu’elle était partie. Dans quel état on ne sait pas. Quant à l’homme, il n’était plus là non plus. J’ai entendu des gens dire avec dédain « on a arrêté le train pour ça ?! ». J’aurai préféré ne rien entendre. Madame, vous qui avez subi cette agression, si vous portez plainte, et que vous avez besoin d’un témoin, contactez moi, je témoignerai. Je n’ai pas vu grand chose, vous étiez 4 rangs devant, de dos, mais je sais que votre agresseur portait une doudoune, qu’il était grand, et j’ai entendu sa voix. Les caméras sur le quai ont filmé sa descente du train. Je suis désolée de n’avoir pas pu vous apporter de l’aide plus vite. Je suis révoltée de ce que j’ai vu et entendu ce soir là. Je voudrais dire aux gens qui me lisent qu’une agression, quelle qu’elle soit est suffisante pour tirer le système d’alarme. Que cela doit devenir un réflexe, réflexe qui m’a fait défaut. Et je demande à la SNCF comment protège-t-elle ses voyageurs ? Je suis une jeune femme, pas bien grande ni bien carrée qui prend vos trains deux fois par jour. Ca aurait pu être moi. Ça aurait pu être vous qui me lisez maintenant. Votre femme, votre mère, ou votre soeur. Votre cousine ou votre tante, votre amie ou votre collègue. Une inconnue. Nous sommes tous et toutes concernés. Et ça pourrait se reproduire demain, dans un autre wagon, sur une autre ligne, ou dans une autre rame. Sncf c’est bien plus grave que lorsque tu me fais arriver en retard au boulot, ou quand je mets 300 ans pour rentrer chez moi parce que tu n’es pas fichue d’assurer ton service. Il en va de notre sécurité SNCF. Celle des femmes qui voyagent dans tes trains. Si on ne paie pas pour être en retard, on te paie encore moins pour se faire agresser. Il est l’heure de réagir SNCF. De protéger tes voyageurs des agressions du quotidien. D’inculquer à ton personnel qu’une femme qu’on agresse n’est pas matière à rire. Qu’une femme n’est pas synonyme de mépris et qu’elle mérite, comme tout être humain qu’on la respecte et la protège quand elle en a besoin. Je savais qu’on ne pouvait pas compter sur toi pour être à l’heure, je sais désormais que tu te fiches de l état dans lequel on arrive. Tes trains n’ont jamais été moins surs SNCF. // Merci à l’homme à l’accent italien qui s’est levé et a donné l’alerte, merci aux deux hommes que j’ai croisé et qui ont réagi tout de suite pour apporter leur aide, merci au conducteur qui a su devenir Homme devant les rires misogynes. Quant à ceux qui n’ont pas réagi ni su comment réagir, la prochaine fois, je vous en prie, portez secours de quelque manière que ce soit. Appelez le 17, actionnez le signal d’alarme, ou faites le 3117 (numéro d’urgence sncf). Et faisons face ensemble pour que d’autres n’aient plus jamais à revivre ça.
Les réactions à ce témoignage ont été nombreuses et bien évidemment, la SNCF a été prise à partie… Leur réponse évasive n’est que peu rassurante :