Le saviez-vous : pourquoi les poils sont mal vus chez les femmes ?
Tous les jours, le Tribunal du Net vous propose une information insolite sur une question que vous vous posez sûrement au quotidien. Vous pourrez ensuite partager votre connaissance avec vos proches lors d’un dîner de famille par exemple.
Après s’être questionné sur la raison pour laquelle les poils pubiens sont toujours bouclés, restons dans le thème en évoquant un tabou de la féminité. Selon vous, pourquoi les poils sont mal vus chez les femmes ?
Pourquoi les poils sont mal vus chez les femmes ?
Notre corps est recouvert de poils. Ils servent à protéger la peau des effets néfastes de la chaleur, du froid, des frottements ou de la poussière. La nature est quand même bien faite ! Pourtant, la norme voudrait que les femmes se débarrassent de cet élément disgracieux, alors que les hommes peuvent se pavaner librement avec des poils partout.
Le tabou de la pilosité féminine ne date pas d’hier. Dans l’Antiquité, les nobles égyptiens considéraient que seuls les corps dépourvus de poils étaient purs. Les femmes utilisaient des coquillages, une pierre ponce et de la cire d’abeille pour s’épiler, cheveux y compris. Par la suite, les poils ont pris une dimension sociale. Les gens poilus étaient considérés comme pauvres et incivilisés. Les zones visibles du corps, en particulier les sourcils, étaient dépourvues de poils durant la Renaissance. Toute technique était bonne à prendre, y compris celle du sang de chauve-souris. Oui, vous avez bien lu.
Lorsque les femmes commencent à se vêtir de jupes courtes sans collants, montrer des jambes poilues devient impensable. Cette façon de penser a voyagé à travers le temps, jusqu’à aujourd’hui. Mais pourquoi les femmes préfèrent risquer des infections ou des poils incarnés douloureux plutôt que de garder leurs poils ?
La représentation de la femme dans l’imaginaire collectif y est pour beaucoup. Pendant longtemps, les femmes sont représentées imberbes dans la peinture et la publicité. Pour vendre n’importe quel produit, même le plus futile, elles ont toujours la peau lisse. D’après la professeure de mode québécoise Mariette Julien, l’industrie de la pornographie « a grandement contribué à la popularité – ou non – du poil » . De leur côté, les marques de produits d’épilation ont fait leur business sans jamais montrer ce côté-là de la féminité. À force, la pilosité féminine est devenue marginale, voire sale. On l’associe à l’animalité et au manque d’hygiène.
Dès l’adolescence, les jeunes filles sont tentées de s’épiler les aisselles, les poils pubiens ou les jambes, car elles pendant que c’est la norme. L’ethnologue Christian Bromberger confirme cette différence avec les garçons.
« Chez l’Homme, la pilosité symbolise les différences entre les sexes. Ces différences que la nature a posées, nos cultures – et les cultures en général – ont eu tendance à les creuser. Chez nous, les adolescents guettent ainsi avec fébrilité l’apparition de leurs premiers poils, la transformation de leur duvet en moustache, tandis que les jeunes filles les traquent sur leurs jambes et sur leur visage pour les faire disparaître » .
D’après un sondage de l’IFOP réalisé en 2021, 85% des femmes s’épilent avant de partir en vacances sous le soleil. Pourtant, les chiffres démontrent une baisse de l’obstination pour les poils depuis le confinement. Aujourd’hui, les femmes veulent reprendre ce que la nature leur a donné. De plus en plus refusent de s’épiler. Certaines se sont même trouvé une nouvelle passion : teindre les poils de leurs aisselles. Même les célébrités s’y mettent, à l’instar de Madonna ou Miley Cyrus.