« Les gens sur les réseaux veulent juste blesser » : Stormy raconte son vécu en tant qu’influenceuse transgenre
Même si le harcèlement en ligne et la haine sur les réseaux sociaux sont de plus en plus surveillés, il y a encore du travail. Le TDN a accueilli Inès alias Stormy qui est venue nous raconter son parcours d’influenceuse transgenre. Comme pour beaucoup d’autres membres de la communauté LGBTQIA+, elle a rencontré des difficultés lors de sa transition et doit faire face à la transphobie.
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Transition et parcours d’une femme transgenre
Évidemment, il n’est pas toujours simple de se comprendre et de s’analyser. L’adolescence est souvent une période d’énorme remise en question où on a tous et toutes du mal à s’assumer. Stormy a eu besoin de plusieurs étapes et surtout de temps pour accepter qui elle était vraiment.
« Ça a commencé il y a deux ans, j’ai eu beaucoup de mal parce que sur les réseaux, j’ai commencé en étant un homme cisgenre gay. Il a fallu du temps pour que je puisse me trouver et comprendre réellement qui j’étais. Lorsque j’ai eu ce déclic et la force de me lancer… Je me suis lancée et j’ai assumé que j’étais une personne transgenre sur les réseaux. »
Les réseaux sociaux lui ont permis de partager ses changements de vie et de s’assumer. Pour sa transition physique, Stormy a choisi de prendre des hormones. Très surveillée, cela nécessite habituellement l’aide d’un médecin. Toutefois, l’influenceuse a tenté de suivre sa propre voie.
« J’ai fait du hors parcours, j’ai commencé les hormones sans suivi médical »
Si Stormy a pris un gros risque en commençant les hormones seules, elle s’est rapidement rendu compte des risques qu’elle prenait. Une fois suivie par une équipe médicale, la jeune femme a pu voir et ressentir beaucoup de changements physiques et psychologiques.
« Ça fait pousser les seins, ça modifie le visage pour affiner les traits féminins, ça répartit les graisses aussi et ça change beaucoup les humeurs. J’ai mes humeurs qui vont du tout au tout, je peux pleurer le soir et me lever tout d’un coup et faire ‘aller on fait la fiesta’. C’est pas facile à vivre tous les jours. »
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L’insécurité sur les réseaux et dans le quotidien
L’insécurité des personnes transgenres peut être ressentie sur plusieurs niveaux. Tant sur les réseaux sociaux, particulièrement lorsqu’on s’expose publiquement comme Stormy, mais également dans les relations amoureuses. Notre invitée s’est confiée sur les expériences malheureuses qu’elle avait traversées avec certains hommes.
« Il y a encore beaucoup trop de tabous et les hommes n’ont pas forcément l’envie ni la force de nous assumer parce qu’il y assez d’a priori. Et moi en l’occurrence j’ai eu beaucoup d’expériences négatives et péjoratives (…) Une fois j’ai déjà annoncé à un homme que j’étais transgenre (…) ça part sur des crises de colère, de l’énervement et beaucoup de transphobie »
Le web et les réseaux sociaux sont également des vecteurs de haine. Au cours de notre entretien, Stormy s’est également confiée sur certaines rencontres malaisantes. La transphobie est partout, même lorsqu’elle rencontre des abonnés dans la rue.
« On faisait notre petite vie jusqu’à ce que deux filles nous reconnaissent des réseaux, qu’elles s’approchent, (…) elle sont venues vers nous, elles nous ont dit : ‘Vous êtes des hommes’ (…) les gens sur les réseaux veulent juste blesser et attaquer par manque de confiance ou je ne sais pas. »
Pour terminer, Stormy a simplement conclu cet entretien en nous donnant sa définition de la féminité en 2023. Une notion qui varie encore selon les gens. Pour cette influenceuse transgenre, être une femme va au-delà du physique : « On s’identifie en tant que femme parce qu’on s’est toujours sentie femme ». À méditer pour les haters.
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