« Je n’en suis pas sorti indemne » : Francis Nachbar, ancien procureur, dévoile les dessous de la terrible affaire Fourniret
Michel Fourniret est l’un des plus grands tueurs en série que la France ait jamais connu. Avec sa femme Monique Olivier, ils s’en sont pris à de nombreuses jeunes filles. Francis Nachbar connait bien ce dossier puisqu’il était à cette époque procureur de la République. Pour le TDN, il a livré les dessous de cette terrible affaire et a partagé son ressenti de l’époque. Découvrez son interview exclusive dans la vidéo ci-dessous.
À lire aussi : « Je perds ma vue chaque jour » : Jessica Hugues, championne de karaté bientôt aveugle, nous raconte son combat (vidéo)
Ma rencontre avec le Mal, l’affaire Fourniret racontée par le procureur de l’époque
C’est sans aucun doute l’affaire qui l’a le plus marqué. Francis Nachbar était procureur de la République à Charleville-Mézières et a notamment été en charge de l’affaire Fourniret. 15 ans après, il a décidé de revenir sur ce dossier dans son livre Ma rencontre avec le mal. Un temps nécessaire car comme l’avait prédit Michel Fourniret à l’époque, l’ancien procureur « n’en est pas sorti indemne » .
Pour rappel, Michel Fourniret était accusé d’avoir, avec l’aide de son épouse Monique Olivier, tué plusieurs jeunes filles dans les années 1990. « C’est le couple assassin tel que la France n’en avait jamais connu » , décrit l’ancien procureur.
Pour ce dernier, les victimes avaient un profil particulier. « Les victimes se ressemblaient. C’était toujours des jeunes filles qui symbolisaient une certaine pureté, une certaine innocence, une certaine grâce, plutôt mignonnes » . L’ancien procureur précise que Monique Olivier aidait son mari à repérer les victimes et à les enlever. « Toutes ces jeunes filles qui sont pures, innocentes, élégantes, jolies, tout ce qu’elle n’est pas Monique Olivier. Elle se venge. Elle alimente ses propres fantasmes par les souffrances que ces jeunes victimes endurent » .
Une monstruosité sans nom
Michel Fourniret pouvait aller jusqu’à torturer ces jeunes filles pendant des heures avant de s’en débarrasser : « Il s’amusait avec ses gamines, il les enlevait leur expliquait qu’il allait les violer et qu’ensuite il allait les tuer. Ça durait des heures et des heures. Il leur jetait de l’acide dans les yeux pour les rendre aveugle et qu’elles ne le reconnaissent pas » .
Condamné en 2008 aux assises « à la perpétuité incompressible » , Michel Fourniret a avoué 11 de ces crimes même si selon Francis Nachbar, il en a sûrement commis bien plus. Le meurtrier lui aurait d’ailleurs avoué à demi-mot : « Quand je partais à la chasse, c’était très rare que je ne ramène rien. J’en faisais en moyenne deux par an. Le calcul est assez rapide à faire, je suis persuadé qu’il y a encore 15 ou 20 victimes » .
Le tueur en série s’est finalement éteint en 2021 en prison : « C’était pas une très grosse perte. J’étais un peu triste de sa mort, non pas pour lui mais pour les familles des victimes car c’était le seul des deux qui, dans sa mégalomanie, pouvait aider à retrouver d’autres corps ou identifier d’autres victimes » .
Un nouveau procès en approche
Si de son côté elle est toujours en vie, Monique Olivier « n’aidera pas la justice et n’aura pas une quelconque empathie pour les familles des victimes » . Pour l’ancien procureur, « c’est un monstre de cruauté, un monstre froid, une coquille vide » .
Son procès s’ouvrant fin novembre, pour Francis Nachbar, il n’en sortira donc pas grand-chose : « Je crains que du bout des lèvres elle ne confirme ses aveux et puis point » . Pourtant, elle saurait bien où sont enterrées certaines victimes telles Estelle Mouzin.