« J’ai fait croire que j’ai fait de la fornication » : Esther Taillifet raconte comment elle est sortie des Témoins de Jéhovah (vidéo)
Esther Taillifet a grandi dans un groupement religieux à dérive sectaire Les Témoins de Jéhovah. Elle est venue nous parler plus en détails de ce groupement mais aussi de comment elle en est sortie. Cette période de sa vie est donc aujourd’hui révolue et la jeune femme s’est lancé dans des contenus en ligne autour de la féminité. Découvrez son interview exclusive au TDN dans la vidéo ci-dessous.
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Esther Taillifet : une enfance dans les Témoins de Jéhovah
Esther Taillifet a grandi auprès de sa mère qui était membre du groupement des Témoins de Jéhovah. Elle a donc été élevée au milieu des rituels de ce groupement à dérive sectaire : les dimanches à la salle du royaume, le lieux de culte, aller prêcher aux portes… A 16 ans, elle se convertit sous la pression de l’ensemble de sa congrégation.
Toutefois, dès le collège, la jeune femme s’interrogeait sur son engagement. Elle observait une grande différence entre elle et les jeunes de son âge : « Je n’écoutais pas tellement de musique, les films c’était la même chose, les lectures, (…) Il y a un gros décalage au niveau de la pop culture et au niveau de l’expérience de la vie qu’on est en train d’avoir » . Elle n’a alors pas connu les premiers amours, les soirées et ne pouvait pas s’épanouir dans un groupe d’amis. Esther aurait pourtant aimé connaître le premier amour un peu « naïf » : « J’ai de la tristesse de ne pas avoir vécu ça. Tu pensais vraiment que tu allais faire toute ta vie ensemble. Moi je l’ai pas connu parce que j’ai commencé à m’intéresser aux relations j’avais déjà 19 ans j’avais déjà grandi, muri » .
Même niveau étude, ses envies ne pouvaient pas être comblées. Esther voulait travailler dans l’astrophysique : « C’était pas tellement bien vu de dire tiens et si on allait étudier le Big Bang au lieu d’étudier Adam et Eve » .
Une sortie difficile du groupement
Esther a finalement décidé de quitter le groupement progressivement. Pour ses études, elle a changé de région et a décidé de ne pas reprendre contact avec sa nouvelle congrégation. Toutefois, les Témoins de Jéhovah venaient frapper à sa porte tous les week-ends.
Un jour, un de ses amis a décidé de l’aider à sortir définitivement du mouvement. Il lui a permis de provoquer son exclusion : « Je leur ai fait croire que j’avais fait de la fornication, de la sexualité en dehors du mariage. C’est considéré comme une faute grave, motif d’exclusion. J’ai un ami de la Fac qui a juste dit Ok samedi quand ils viendront, je leur ouvre en caleçon. Et en fait c’est ce qu’il a fait, il est venu et puis il a fait non elle est occupé là » .
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Heureuse de sortir, Esther a toutefois eu besoin de temps pour s’adapter à sa nouvelle vie. Culpabilité et peur l’ont hanté pendant des mois face au « monde » . Elle s’est finalement réapproprié ses choix notamment en se faisant un piercing à la langue. Toutefois, le processus a été de longue haleine : « J’ai mis du temps avant de mettre des jupes au-dessus du genou » .
Une nouvelle vocation sur les réseaux sociaux
C’est bien plus tard qu’elle va trouver sa nouvelle voie et s’accomplir. Elle se lance dans des contenus sur les réseaux sociaux notamment autour de la féminité et de la sexualité : « Le fait d’avoir déconstruit un truc aussi intime que l’éducation qu’on a reçue par ses parents, bah ça donne la place de déconstruire plein de choses » .
Elle a notamment lancé les Pillow Talk, une émission de dix épisodes autour de la sexualité. De plus, elle tient un podcast Se Sentir bien. Pour la suite, Esther Taillifet va sortir un livre sur l’identité.
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