Suicide assisté : L’utilisation d’une capsule d’assistance provoque la colère en Suisse
L’existence de cette capsule divise. Mise à disposition par l’association The Las Resort, elle pourrait être utilisée d’ici à la fin de l’année.
« Sarco », une capsule à la finalité très spéciale
La Suisse a dépassé un stade en ce qui concerne la fin de vie. Seulement, si certains organismes sont autorisés à pratiquer le suicide médicalement assisté, l’arrivée de « Sarco » (pour sarcophage) divise. Pour cause, il s’agit d’une capsule pas comme les autres. Une fois placé à l’intérieur, il ne reste plus qu’à appuyer sur un bouton, et le processus se déclenche.
Interrogée au sujet de cet intrigant dispositif, l’association The Las Resort assure qu’il devrait être utilisé « très bientôt », sans donner plus de précisions. Comme le dit Fiona Stewart, sociologue spécialisée dans les questions de santé publique et membre consultative du conseil d’administration : « Nous ne voulons vraiment pas que le désir d’une personne de s’éteindre paisiblement en Suisse tourne au cirque médiatique ». Ainsi, toutes les précautions sont prises en ce sens.
Mais comment ça marche ?
Quels-sont les arguments des opposants ?
La personne souhaitant mettre fin à ses jours devra actionner elle-même le bouton. Ce, après avoir répondu à une série de questions pour s’assurer qu’elle prend la mesure de son geste. Après quoi, de l’azote est libéré dans la capsule et endort le sujet. « Après deux ou trois respirations, elle perdra conscience et mourra quelques minutes plus tard », décrit la sociologue.
Un examen psychiatrique sera réalisé au préalable afin de prouver que la personne est en pleine possession de ses moyens. Il sera obligatoire.
Sans surprise, l’annonce d’un tel dispositif scandalise. Aux éternels opposants, s’ajoutent désormais ceux qui accompagnent les personnes dans leur démarche relative au suicide assisté. « C’est totalement surréaliste », s’indigne Jean-Jacques Bise, coprésident d’Exit, organisme suisse qui fournit une assistance médicalisée au suicide. Pour lui, ces derniers fournissent une aide à « mourir dans la dignité ». Or, il assure que la capsule ternit le concept et soulève des inquiétudes : « S’il y a des dérapages, les politiciens envisageront de faire une législation qui sera certainement beaucoup plus stricte », analyse-t-il. Affaire à suivre.