Cette héroïne de la Shoah vient de disparaitre à 100 ans : Qui était vraiment Geulen-Herscovici ?
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Alors qu’un enfant a tiré dans la tête de sa petite sœur en Belgique, une autre perte tragique est survenue dans le plat pays. Geulen-Herscovici, ancienne enseignante de Bruxelles, âgée de 100 ans, est décédée le 1er juin dernier. Elle était notamment célèbre pour avoir sauvé la vie de 300 enfants juifs pendant la Shoah.
Cette enseignante a résisté face à la menace
Geulen-Herscovici a agi en véritable héroïne lors de la Seconde Guerre mondiale. En 1943, elle était enseignante dans une école de Bruxelles lorsque les troupes allemandes ont commencé à rassembler des familles juives afin qu’elles puissent être déportées vers des camps de la mort. Membre du Comité de défense des Juifs (CDJ), Geulen-Herscovici était chargée de contacter les familles concernées et de les confier à la résistance Belge. Si beaucoup sont parvenus à recevoir de fausses identités, 12 enfants ont été « cachés » dans l’enceinte de l’établissement. Malheureusement, ils seront arrêtés suite à une perquisition, de même pour la directrice de l’école et son mari, et seront déportés vers des camps de concentration en Allemagne.
De son côté, Geulen-Herscovici, a été interrogée ainsi que ses collègues par les partisans d’Hitler, qui continuent encore de sévir aujourd’hui. Lorsqu’un soldat allemand lui a demandé si elle n’avait pas honte d’enseigner aux Juifs, elle a répondu : « N’avez-vous pas honte de faire la guerre aux enfants juifs ? » . Malgré sa résistance, la jeune enseignante a pu échapper à l’arrestation.
Andrée Geulen-Herscovici, a Belgian teacher who rescued 1000 Jewish children during the Holocaust, passed away at age 101.
When asked by the Nazis if she wasn’t ashamed to teach Jews, she said: ‘Aren’t you ashamed to make war on Jewish children?’
📸 Yad Vashem pic.twitter.com/yNbYezYeaa
— Yonatan Gonen (@GonenYonatan) June 2, 2022
« J’ai dû enlever des enfants à leurs parents »
Afin de ne pas revivre le même cauchemar, Geulen-Herscovici a demandé aux élèves juifs de ne pas retourner à l’école. Elle a loué par la même occasion, un appartement sous un faux nom, avec l’assistante sociale Ida Sterno, elle aussi membre du CDJ. Pendant deux ans, elles vont recueillir des enfants et vont les transférer dans des familles et des monastères chrétiens, où ils seront à l’abri des nazis. Elle déclare un peu plus tard :
Ida et moi sommes allés chercher les enfants des parents qui se sont tournés vers nous pour obtenir de l’aide. Nous avons dit aux parents de préparer une valise, et que nous reviendrions dans un jour ou deux… Je pleure encore quand je pense aux fois où j’ai dû enlever des enfants à leurs parents, surtout des enfants de 2-3 ans, sans pouvoir dire aux parents où j’emmenais leurs enfants.
Si elle notait les noms de tous les enfants dans un carnet secret, ils ont été nombreux à ne jamais revoir leurs parents. Geulen-Herscovici a toujours gardé un lien avec les rescapés, à la fin de la guerre. Elle en a même aidé certains à retrouver leurs proches. En 1989, elle reçoit la distinction « Juste parmi les nations » par Israël. Cet honneur est rendu aux non-juifs qui ont risqué leur vie pendant l’Holocauste pour sauver les Juifs de l’extermination.
C’est donc une très grande femme qui s’est éteinte, le 1er juin dernier. Elle avait notamment deux enfants, et son mari, Charles Herscovici, était un survivant des camps de concentration juifs. L’ambassadeur de la Belgique, Botschafter Martin Kotthaus, lui a rendu hommage sur Twitter.
C‘est avec la plus grande tristesse que j’ai appris le décès d’Andrée Geulen-Herscovici. Het was een eer haar gekend te mogen hebben. Jamais je n’oublierai son engagement envers les enfants et son courage. Je pense à sa famille et ses proches. https://t.co/qYkpAmqoBV
— Botschafter Martin Kotthaus (@DBoBruessel) June 2, 2022
Boris Romantschenko, un Ukrainien âgé de 96 ans, était lui aussi un ancien survivant des camps de concentration. Malheureusement, il a péri sous les bombardements russes.
