Comptines magiques : le pouvoir secret des petites chansons sur les enfants
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L’école maternelle est un lieu privilégié pour transmettre le patrimoine culturel que constituent les comptines et les chansons enfantines.
Quels sont les objectifs pédagogiques de cet enseignement et en quoi les comptines sont-elles utiles au développement des petits ?
Des rythmes qui aident à la mémorisation
Tout le monde a en tête ces ritournelles chantonnées dès le plus jeune âge. Pomme de reinette et sac à papier, Am Stram Gram, Meunier tu dors…
Ces comptines traditionnelles accompagnent les premiers apprentissages des plus jeunes. Issues des racines « compter » et « conter », elles mêlent chansons mimées, jeux de doigts et courts airs que les enfants reprennent en chœur avec enthousiasme.
Et pour cause : outre le plaisir de la répétition en groupe, ces mélodies procurent celui de fredonner des suites de syllabes sortant de l’ordinaire.
Surtout, leurs rythmes et leurs rimes aident à la mémorisation, atout primordial pour des notions aussi complexes que les mots ou les chiffres. Au-delà des contenus spécifiques assimilés, les comptines constituent donc un excellent exercice de gymnastique mentale pour les jeunes élèves.
Un patrimoine culturel de l’enfance
Bien qu’omniprésentes dès le plus jeune âge, les comptines trouvent leur origine… à l’école maternelle ! C’est au milieu du XIXe siècle, sous l’impulsion de pionnières comme Marie Pape-Carpentier, que les pratiques enfantines sont institutionnalisées pour la première fois. Salles d’asile, puis les écoles maternelles deviennent ainsi les gardiennes d’un patrimoine transmis de génération en génération.
Enrichi des créations du XXe siècle et sans cesse retravaillé, ce fond culturel a traversé les programmes éducatifs successifs. Sa plasticité et cette filiation historique expliquent la pérennité des comptines. Notamment sur Internet où elles trouvent un nouveau souffle. Leur hybridité, entre tradition populaire et transmission académique, assure la passerelle entre éducation enfantine et culture scolaire.
Des atouts cognitifs et relationnels
Au-delà de la mémorisation, quel est l’intérêt pédagogique de ces ritournelles ? Si le plaisir compte, la gestion de classe n’est pas en reste : resserrer les liens d’un groupe autour d’une activité fédératrice, recentrer l’attention quand elle se disperse… Les comptines s’avèrent de précieux outils pour les enseignants.
Côté apprentissage, c’est en maternelle que se jouent les premiers pas décisifs dans le langage. Discrimination des sons, enrichissement du vocabulaire, sensibilisation aux rimes : les comptines stimulent toutes les dimensions du développement langagier chez le petit enfant. En famille comme à l’école, elles sont un formidable tremplin vers le maniement du langage oral… Et à terme, de l’écrit.
Véritable transition entre l’univers enfantin et les exigences scolaires, la pratique des comptines repose donc sur une complexe alchimie.
Rythmes entrainants et paroles ludiques assurent la connivence avec la culture de cour de récréation ; contenus éducatifs et activité de groupe préparent aux rituels de la classe. Cette alliance des contraires, conjuguant plaisir et efforts, signe la recette magique de ces indémodables ritournelles.
En conclusion, de la crèche à l’école maternelle, les comptines sont bien plus qu’un simple divertissement pour bambins. Héritières d’une longue tradition populaire dont elles sont devenues le fer de lance. Ces ritournelles chantées jouent un rôle capital dans l’éveil des tout-petits.
En stimulant les sens et la mémoire des enfants via des formules musicales ; elles offrent un terrain d’exploration privilégié du langage et de ses subtilités. À la fois divertissement et instrument d’apprentissage. Plaisir immédiat et promesse de lendemains studieux, les comptines portent en elles tous les paradoxes de l’enfance.
