Il gagne 90 000€ grâce à un bug informatique
Imaginez un instant découvrir une faille dans le système de votre banque, vous permettant de retirer de l’argent à volonté sans que cela affecte votre solde. Tentant, n’est-ce pas ?
C’est précisément ce qui est arrivé à un homme en Belgique, qui, profitant d’un bug technique chez BNP Paribas Fortis, a réussi à retirer la somme astronomique de 90 000 euros sans que cela soit débité de son compte. Cette histoire, digne d’un film, nous rappelle que parfois, la réalité dépasse la fiction.
À lire aussi : Une femme met le feu à une banque après un refus de retrait d’argent
Un bug à 90 000 euros
Tout commence lorsque cet homme de 24 ans, par un heureux hasard, découvre que les retraits d’argent qu’il effectue ne sont pas enregistrés par sa banque. Plutôt que d’alerter sa banque, il décide de pousser sa chance plus loin.
En effet, au lieu d’un, il effectue 46 retraits, accumulant au total 90 000 euros. Ce qui est fascinant, c’est sa défense : il affirme ne pas avoir consulté son compte souvent et ne pas avoir réalisé immédiatement que les retraits n’étaient pas enregistrés. « Je ne consulte pas souvent mon compte, je ne savais pas, à ce moment-là, que le retrait d’argent n’était pas enregistré« , se défend-il.
L’homme ne s’arrête pas là. Après avoir constaté le bug, il continue de retirer de l’argent, non pas pour s’enrichir personnellement, mais pour aider un ami à financer sa fête de mariage. Une noble cause, pourrait-on dire, si ce n’était pas pour le fait qu’il utilisait de l’argent qui ne lui appartenait pas.
« Mon client voulait aider un ami à financer sa fête de mariage. Cela coûtait beaucoup d’argent, c’est pourquoi il a augmenté les limites de son compte en banque« , explique son avocat. Un geste généreux, certes, mais qui le place aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Gand, risquant jusqu’à 18 mois de prison et le remboursement des 90 000 euros.
Un autre cas
Un cas similaire qui a captivé l’opinion publique est celui de Dan Saunders. En 2011, cet Australien a découvert une faille dans le système de sa banque, lui permettant de transférer de l’argent illimité entre ses comptes via un distributeur automatique de billets (DAB). Cette faille était active pendant un créneau horaire spécifique, lorsque le système de la banque ne pouvait pas vérifier le solde de son compte en temps réel.
Saunders a commencé par transférer de petites sommes, mais rapidement, il a augmenté les montants, finissant par dépenser environ 1,6 million de dollars australiens (environ 1,1 million d’euros) en moins de quatre mois. Il a utilisé cet argent pour mener une vie de luxe, organisant des fêtes extravagantes, achetant des cadeaux coûteux pour ses amis et consommant de grandes quantités d’alcool haut de gamme.
Contrairement à l’homme belge qui a retiré 90 000 euros pour aider un ami, Saunders a dépensé l’argent principalement pour lui-même, bien qu’il ait également partagé son nouveau « revenu » avec ses amis et connaissances. Sa démesure a finalement attiré l’attention, et quand la banque a découvert la faille, Saunders a été arrêté.
Il a été jugé et condamné à une peine de prison pour fraude. Ce cas souligne non seulement les vulnérabilités potentielles dans les systèmes bancaires, mais aussi la rapidité avec laquelle une personne peut être tentée de profiter d’une telle situation pour son propre bénéfice.
Tout comme dans le cas belge, l’affaire de Dan Saunders met en lumière les conséquences légales et morales de l’exploitation des failles techniques pour un gain financier personnel.
À lire aussi : Un arrière-grand-père a perdu 45 000 € en virant de l’argent sur le mauvais compte en banque
La morale de l’histoire
Cette histoire nous amène à réfléchir sur la tentation de l’argent facile et les conséquences de nos actions. L’homme, qui a dépensé l’intégralité de la somme en donnant 30 000 euros à son ami pour son mariage et le reste dans des dépenses personnelles, se retrouve dans une situation délicate.
Le ministère public réclame non seulement une peine de prison, mais aussi le remboursement total de la somme, une tâche qui s’annonce compliquée étant donné que l’argent a déjà été dépensé.
L’histoire de cet homme nous rappelle que, dans un monde où l’argent est roi, la tentation de profiter d’une faille peut sembler irrésistible. Cependant, elle souligne également l’importance de l’intégrité et des conséquences de nos choix.
Alors que le verdict n’a pas encore été rendu, cette affaire nous laisse en suspens, nous faisant nous demander jusqu’où nous serions prêts à aller si nous nous trouvions dans une situation similaire. Une chose est sûre : dans la danse entre la moralité et la tentation, chaque pas compte.
Et vous, que feriez-vous si vous découvriez un tel bug ? La ligne entre le bien et le mal est-elle aussi claire qu’on le pense, ou est-elle plus floue qu’il n’y paraît ?
À lire aussi : « Ils m’ont volé 9000 euros » : la banque N26 accusée de fermer les comptes et garder l’argent de ses clients