Amour : 15% des hommes souffrent de ce trouble étrange
Les hommes sont nombreux à souffrir d’alexithymie. Il s’agit d’une incapacité à identifier et exprimer ses émotions. C’est un trouble relativement fréquent qui toucherait 15% de la population dont la majorité serait des hommes. Pas d’inquiétude à avoir si votre compagnon n’exprime jamais ses sentiments !
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Qu’est ce que l’alexithymie ?
On a tous à un moment de notre vie ressenti une gêne au moment d’avouer nos sentiments, par pudeur ou par peur. Mais les personnes atteintes d’alexithymie ne savent même pas décoder leurs propres émotions, il s’agit d’un « trouble de la régulation des émotions » . En effet, la fonction qui permet de comprendre nos émotions est défaillante voire absente pour ces personnes.
Ainsi, une personne souffrant de ce trouble ne saura pas exprimer ses émotions verbalement, aura tendance à résoudre les conflits par des faits. De plus, pour parer cette absence d’expression émotionnelle, elle va davantage décrire les faits, les événements, tous les éléments physiques.
Certains développent ainsi des douleurs physiques, des troubles du comportement ou des conduites addictives. La psychothérapeute Déborah Mézani explique ce phénomène : « L’émotion est un mouvement vivant, dynamique, physiologiquement actif. On aura beau tenter de la couper face à la difficulté de l’exprimer, elle passera par une autre voie d’écoulement » .
L’origine de ce trouble
L’alexithymie est souvent due à des négligences émotionnelles durant l’enfance. « Dans un environnement familial où les ressentis ne sont pas les bienvenus, voire réprimés, certains vont voir leur émotion les déborder, d’autres vont s’en couper » . Le trouble peut aussi subvenir suite un événement choquant. Un stress post-traumatique peut déclencher de l’alexithymie.
Il est assez facile de repérer ce trouble chez un individu. Les expressions verbales et faciales sont pauvres. Les personnes atteintes de ce trouble s’expriment « au moyen de phrases courtes et peu imagées, les interactions sont orientées sur des faits plus que sur des ressentis » , explique la psychothérapeute.
Il est donc difficile de nouer de vraies relations d’intimité avec ces personnes. Mais ce n’est pas impossible si la personne concernée a conscience de son trouble et y travaille. La solution d’après Déborah Mézani est « de travailler à reconnecter le corps, l’émotion et la pensée » .
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