« Au moins dix coups de feu » : le récit glaçant des derniers instants de la femme tuée par balles lors d’un contrôle de police
Le samedi 4 juin, une femme est décédée après avoir été tuée par balles lors d’un contrôle de police. Ibrahima, l’un des passagers du véhicule, a pris la parole. Découvrez son témoignage glaçant, qui conteste la version des faits des forces de l’ordre.
« Ils voulaient se déchaîner »
Le contrôle de police a viré au drame. Le week-end dernier, une jeune femme est décédée après avoir reçu plusieurs balles dans la tête. L’un des témoins a livré le déroulé des faits à nos confrères de RTL.
Ibrahima se trouvait à l’arrière du véhicule. Il explique qu’il était avec un ami et des copines, présentes pour être raccompagnées chez elles après une soirée en boîte de nuit. Il raconte : « on était à un feu rouge et un policier à vélo est venu taper à la vitre du conducteur pour lui demander de se mettre sur le côté pour un contrôle. Mon ami a bougé la tête comme s’il disait ‘oui, je vais me mettre sur le côté’, a avancé un peu et ne s’est pas arrêté » .
PARIS – La police ouvre le feu après un refus d’obtempérer.
2 blessés graves dont un à la tête et un au thorax : pronostic vital engagé. pic.twitter.com/sVyU0LcpeK
— Clément Lanot (@ClementLanot) June 4, 2022
Face à ce refus d’obtempérer, la police aurait alors braqué leur arme sur la voiture et ordonné « sortez » , « coupez le contact » et « éteignez le moteur » . Ibrahima confirme que le conducteur ne souhaitait pas s’arrêter car « il n’a pas de permis et est en semi liberté » .
« On était tous en panique, on a tous crié, moi j’ai crié ‘baissez-vous, baissez-vous!’. Après on a entendu que les coups de feu, les vitres qui pètent, au moins dix coups de feu » , poursuit-il. Ibrahima découvre ensuite l’impensable : sur le siège passager, une jeune fille a été grièvement touchée à la tête : « après ça, on est sorti de la voiture et on a vu que la fille devant était pleine de sang, inconsciente » . Malgré les efforts des policiers pour la secourir, elle a succombé à ses blessures le lendemain.
La police conteste cette version
Ce témoignage vient décrédibiliser la version des faits des policiers. D’après leur avocat Me Laurent-Franck Liénard, ils ont utilisé leur arme pour se défendre « ils disent : ’si nous n’avions pas tiré, il y aurait eu de toute façon des blessures graves voire des morts dans nos rangs’. Face à cette équation, ils ont décidé de tirer » .
"Trois tirs dans l'année, c'est une honte! L'État met des jeunes gens armés sur la voie publique, […] alors qu'ils ne sont pas suffisamment formés"
Le coup de gueule de l'avocat des policiers ayant causé la mort de la passagère d'un véhicule, samedi dernier à Paris ⤵ pic.twitter.com/BOepbf0QWM
— BFMTV (@BFMTV) June 6, 2022
De son côté, Ibrahima affirme que le conducteur n’a pas tenté de percuter l’un des policiers : « on connaît des histoires pour de vraies choses, la personne qui aurait essayé de foncer dedans, qui aurait mis les gens en danger. Mais il n’y avait rien de tout ça » . Deux enquêtes sont en cours pour tirer au clair ce drame.