Inflation : faut-il vraiment s’attendre à un mars rouge ?
D’après de nombreux économistes, le mois de mars sera le pire en termes d’inflation en France. Une hausse des prix de 10 % approche. Après le prix de l’eau, mais aussi le prix du carburant, la hausse des prix continue son cours dans nos supermarchés. Et la situation ne va pas s’arranger dans les prochaines semaines.
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Les prix vont encore augmenter dès ce mois de mars
Sur vos factures, au passage en caisse… les prix grimpent en flèche, semaine après semaine. Et la situation ne va pas s’arranger au mois de mars. Déjà en janvier, l’inflation des prix avait fait monter le montant moyen du panier de 13 % en un an. Cela avait même atteint 15 % de plus pour la viande. En mars 2023, les experts en économie redoutent un mois « rouge » , encore pire que le mois de janvier et que le mois de février que nous venons de vivre.
La raison ? Ce 1er mars prendront fin les négociations annuelles entre industriels et distributeurs. Elles avaient débuté le 1er novembre dernier. Lors de ces négociations, les prix de nos produits alimentaires ont été rediscutés et donc ils vont très certainement encore augmenter à l’issue de cette discussion annuelle, donc ce 1er mars. C’est en tout cas ce que présagent déjà les spécialistes.
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Inflation 2023 : une hausse des prix en supermarchés de 10 %
D’après Olivier Dauvers, expert de la grande distribution, ces négociations auront des conséquences dramatiques sur le prix des courses des Français. La principale raison qui pousserait les industriels à augmenter les prix, c’est l’augmentation du prix de production auquel ils font fasse (les énergies, transports, les salaires, etc). Une hausse de 8 %. Du côté des producteurs, c’est le même constat. D’après le président des enseignes Super U, ces chiffres sont évocateurs et présagent forcément une augmentation des prix en magasin. Selon lui, 10 % d’augmentation sont à prévoir en mars.
Grégory Caret, directeur de l’Observatoire de la consommation, pense néanmoins que cette augmentation sera encore pire en raison de la concurrence entre les marques d’industriels. Et a contrario, certaines marques pourraient ne pas jouer le jeu de l’augmentation afin de gagner en clientèle. « En augmentant de 10 % son prix, un fournisseur risque de perdre en parts de marché pour gagner en marge. Il y a un arbitrage à faire entre les deux » , a-t-il souligné.
Il n’y aura donc pas vraiment de changement notable dès les premiers jours de mars, selon les spécialistes. Néanmoins, les effets sur votre panier de courses devraient se faire sentir dans quatre à six semaines, le temps pour les industriels d’écouler leurs stocks, explique encore Olivier Dauvers.
Dominique @schelcher, président de @ULesCommercants : "Jusqu'à présent, le chiffre de l'inflation alimentaire est entre 14 et 15%. Mon pronostic malheureusement pour les mois qui viennent est de 10% supplémentaires, malgré tous nos efforts." #le7930inter pic.twitter.com/OoPl8JzTGE
— France Inter (@franceinter) February 27, 2023
« Il faut faire le deuil des tickets de caisse du début de l’année 2022 »
« Ce n’est pas que le mois de mars qui va être rouge » , s’inquiète néanmoins Lionel Maugain, journaliste pouvoir d’achat pour 60 Millions de consommateurs. D’après le reporter, c’est le printemps entier qui se placera sous le signe de l’inflation. Un « printemps rouge » qui pourrait s’étendre à une année « 2023 rouge » .
« On a eu une année 2022 rouge et le début 2023 suit le même chemin. En effet, les prix ont augmenté toute l’année » , soulignait Grégory Caret, directeur de l’Observatoire de la consommation. « Il faut faire le deuil des tickets de caisse du début de l’année 2022 » , conclut-il.