Maison de l’horreur : Une jeune femme séquestrée par sa mère et sa soeur pendant 3 ans
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Depuis 2018 en Charente-Maritime, une jeune femme de 25 ans était séquestrée par sa mère et sa soeur. Elle a réussi à s’échapper et fuir le calvaire enduré pendant ces trois années.
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Des fenêtres barricadées par des planches en bois
Le 24 août dernier marque la fin de la détention forcée de Gaëlle Boulestin. En pleine nuit, les gendarmes reçoivent un appel d’une femme, habitant à Bignay. Elle témoigne avoir recueilli une jeune femme très sale, amaigrie et affamée en culotte, venant d’une maison voisine à la sienne. La jeune femme raconte qu’elle vient de s’échapper de la maison où sa mère et sa soeur l’ont séquestré pendant trois ans.
Gaëlle Boulestin a réussi à sortir en sautant par une fenêtre du rez-de-chaussée, barricadée par des planches en bois clouées. Elle a ensuite couru vers la première maison éclairée la plus proche. Arrivés rapidement sur place, les gendarmes remarquent que le corps de la jeune femme est recouvert de coups et de griffures.
Une chambre remplie d’excréments
Dans cette maison de l’horreur, les enquêteurs découvrent la chambre de la jeune femme. Celle-ci est remplie d’ordure et d’excréments. Les fenêtres sont aussi barricadées.
Lorena Rodriguez-Cortez, la mère et Audrey Boulestin, la soeur âgée de 26 ans, sont rapidement interpellées et mises en examen pour séquestration et violences volontaires avec arme et en réunion. Rapidement, la mère est internée en hôpital psychiatrique. Selon La Nouvelle République, elle aurait été entendue par les enquêteurs, qui auraient ordonné son internement. La soeur, elle, est incarcérée à la prison de Gradignan. Audrey Boulestin n’a pas encore prononcé un mot sur les faits.
À cause d’une conversion religieuse ?
Alors qu’Audrey Boulestin ne s’est pas montrée loquace face aux enquêteurs, la mère s’est montrée plus coopérative. Cette dernière reconnaît avoir séquestré sa fille mais affirme que sa réclusion était volontaire.
A ce stade de l’enquête, la raison qui a poussé à de telles atrocités reste inconnue. Il semble que la conversion religieuse au mennonitisme de la mère et de la soeur a eu un impact sur le mode de vie des trois femmes. L’avocat de la victime a déclaré : « On n’est pas dans un cas de secte, mais il y a une problématique soit religieuse, soit mystique entre trois personnes qui ont des niveaux intellectuels élevés. La mère, notamment, a fait des études de psychiatrie » .
Entre 2015 et 2016, Gaëlle était encore inscrite à la fac de droit. Un an plus tôt, sa soeur se présente aux élections municipales du village. Très rapidement, les trois femmes se terrent dans cette maison, privée d’eau et d’électricité. Elles ne sortaient que pour faire les courses ou se rendre à la messe. Au début à trois puis à deux, sans Gaëlle.
Les gendarmes s’étaient déjà rendus sur place
Une voisine affirme qu’elle n’a jamais vu personne dans cette maison et la croyait abandonnée. Une autre voisine avait alerté les forces de l’ordre en 2020. Les trois femmes ont été interrogées par les gendarmes. Leur rapport est transmis au parquet mais rien n’y fait. Il faudra attendre près d’un an avant de découvrir les horreurs qui s’y passaient.
Prise en charge par les services sociaux, Gaëlle a porté plainte contre sa mère mais pas contre sa soeur. Cette dernière a pourtant été accusée de l’avoir frappé en donnant des coups de bâton. La maison est sous scellés depuis le 24 août.
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