Violences conjugales : un bébé remis à son père violent après une erreur judiciaire
Ivana file le parfait amour avec son conjoint. Alors, ils décident de se lancer dans la parentalité. Mais au lieu de renforcer leurs liens et de rendre leur histoire encore plus belle, cette décision va plonger la jeune femme dans un véritable cauchemar rythmé par les violences domestiques.
Ivana, une jeune mère désabusée
La vie n’a pas épargné Ivana. Du haut de ses 31 ans, la Française a dû fuir son foyer belge pour se protéger d’un conjoint violent. Un conjoint qu’elle craignait de voir s’attaquer à leur bébé, Anur. Le corps couvert de marques, la jeune femme se réfugie chez ses parents.
Malgré la distance, elle tente toutefois de maintenir le lien entre l’homme et son bébé. Selon ses propres dires, elle a organisé plusieurs visites. De brèves rencontres au cours desquelles l’homme a tenté de la convaincre de revenir. En vain. Après plusieurs mois passés à encaisser et à garder le silence, elle ne veut et ne peut plus retourner auprès de lui.
Lassée de ses avances, elle soumet sa situation au juge des affaires familiales. Vexé de ne pas obtenir ce qu’il veut, le père d’Anur porte plainte à son tour. Il exige que son fils soit immédiatement ramené en Belgique.
Le procureur classe l’affaire
« Il veut me prendre toutes les petites choses qu’il peut me prendre », rapporte Ivana dans les colonnes du Parisien. Mais elle n’est pas au bout de ses surprises. Quelque temps après avoir sollicité le juge, Ivana apprend que son affaire a malencontreusement été classée sans suite par le procureur. « Classée sans suite par erreur », reconnaît-il. Un véritable déchirement pour la jeune mère de femme.
Conséquence : impossible de transmettre l’affaire de violences conjugales à la justice Belge et Ivana se voit obligée de ramener Anur à son ex-compagnon. « Il a vécu de manière stable en Belgique, avec ses parents, de sa naissance à son départ en France en juin 2023, sa résidence habituelle se situe donc en Belgique », précise la justice française.
Dès le 23 juin, Anur a ainsi regagné le domicile de son père. « Elle renvoie la maman dans la gueule du loup : elle préférera prendre des coups plutôt que d’être coupée de son fils », explique l’avocate d’Ivana. « Pour qu’il n’y ait pas de retour dans le pays, il faut démontrer que l’enfant est exposé à un grand danger au côté du parent qui demande le retour », apprend-on encore.
Une victime souriante : la justice belge conclut à une absence de coups
Toujours dans les colonnes du Parisien, Ivana décrit un ex-conjoint adepte de jeux d’argent, qui avait tendance à avoir la main lourde. Il ne souhaitait pas entendre le bébé pleurer, ce qui valait à Ivana des salves de coups, conséquences de sa colère.
Interrogé à ce sujet, l’homme nie tout fait de violence. Appuyé par son avocat, il indique que sur certaines photos où Ivana montre ses bleus, cette dernière affiche un sourire. Selon les magistrats, ces sourires soulignent l’absence de coups.
En attendant, Ivana redoute le pire pour son fils. Affaire à suivre.