Procès des attentats : les propos troublants des veuves des frères Kouachi
Izzana H. et Soumya B., veuves de Chérif et Saïd Kouachi, ont pris la parole devant la cour d’assises spéciale de Paris. Les femmes ont affirmé que les frères Kouachi n’ont rien laissé transparaître de leur projet d’attentats.
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Les veuves des frères Kouachi prennent la parole
Le 7 janvier 2015, les frères Kouachi ont signalé à leurs femmes qu’ils allaient « faire les soldes » à Paris. Quelques heures plus tard, ils assassineront douze personnes, au sein des bureaux de Charlie Hebdo et sur le boulevard Richard Lenoir.
Ce vendredi, devant la cour d’assisses spéciale de Paris, les veuves des deux frères, Izzana H. et Soumya B. ont affirmé n’avoir « rien décelé » d’anormal dans le comportement de leurs maris.
Izzana H. est mariée depuis 7 ans à Chérif Kouachi lorsque les attentats ont lieu. « Pour moi, il y avait beaucoup d’amour. C’est très dur pour moi de parler de ma vie avec Chérif. Chérif, moi je lui faisais confiance, » explique-t-elle. « J’ai beau refaire le film, j’ai du mal à savoir à quel moment, qu’est-ce que j’ai pas vu… » Elle indique avoir « des projets en commun, fonder une famille, déménager. »
De plus, Izzana H. raconte : « Quand il y a eu les caricatures de Charlie Hebdo, je voyais qu’il était sensible à ça, ça le touchait. Mais jamais il n’a émis quoi que ce soit comme menace. » L’avocate de la partie civile l’a interrogé à propos des paroles antisémites attribuées à Chérif Kouachi, elle souligne : « Il n’a jamais tenu ce genre de propos, en tout cas jamais en ma présence. »
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« On vivait comme un couple normal »
De son côté, la veuve de Saïd Kouachi, Soumya B. explique : « On vivait comme un couple normal. Chez nous, il n’y avait rien de spécial. (…) Il n’a pas changé dans son comportement. Il est resté le même tout le temps, identique à l’homme que j’avais rencontré en 2007. »
Elle se souvient de sa réaction en apprenant les événements : « Je suis sous le choc, j’avais l’impression que c’était irréel, c’était pas possible. C’est pas la personne avec laquelle j’ai vécu qui a fait ça. » Elle raconte que Saïd était quelqu’un qui aimait « rigoler », « jouer à la playstation. » De plus, elle ajoute : « Le Saïd que j’ai rencontré n’a rien à voir avec la personne qui a osé faire ça. Avec moi, il était doux, attentionné, gentil : il me faisait ma toilette [Soumya B. a une maladie, ndlr], on se faisait des soirées cinéma. »
À propos de la religion, les deux femmes soulignent que les frères Kouachi avaient une pratique de l’islam rigoureuse. Toutefois, cette pratique n’était pas radicale.
« Avec le 7 janvier, avec ce qu’il s’est passé, oui je pense que Chérif était dans l’islam radical. Depuis le 7 janvier 2015, j’ai perdu une partie de mon identité. Pour tout le monde, je reste madame Kouachi, la ‘veuve de’. On s’est aimés mais ma vie s’arrête le jour où il a décidé de sortir avec des armes, » conclut Izzana H..