Une ado de 17 ans maltraitée par ses parents avait le poids d’une enfant de 9 ans
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Malgré les faits qui leur sont reprochés, la jeune femme continue de prendre la défense de ses parents et endosse l’entière responsabilité de son état.
Une adolescente dans la peau d’une enfant de primaire
Ils la traitaient comme une enfant de neuf ans. Pourtant, après analyse, les médecins ont réussi à établir que la jeune australienne était âgée de 17 ans au moment des faits. Tout commence avec les signalements de ses professeurs de danse. À l’époque, ces derniers se disent inquiets de l’apparence et du poids de cette élève qu’ils pensent alors âgée de 15 ans.
Très peu de personnes ont l’occasion de la croiser. Pour cause, elle fait l’école à la maison et passe le plus clair de son temps enfermée avec ses parents. Autour d’elle, beaucoup pensent qu’elle est âgée d’une dizaine d’années. La raison ? Au moment de son hospitalisation, elle ne pèse que 27 kilos. Une apparence chétive que les parents justifient par une alimentation végane, expliquant par ailleurs que leur fille est « naturellement petite pour son âge ».
Les signalements des professeurs de danse poussent les services sociaux à se pencher sur le cas de la famille. Et après une première intervention empêchée par le père, ils parviennent finalement à obtenir une visite médicale (en 2021) au cours de laquelle ils apprennent que la patiente est en danger de mort à cause de son poids trop faible.
Carences psychosociales et retard de développement
« Selon le médecin, elle était amaigrie. Elle était pâle. Elle ne présentait aucun signe de puberté. Ses cheveux étaient cassants et fins. Sa peau était sèche et s’écaillait. Son rythme cardiaque était élevé. Le médecin a dit qu’il fallait faire un ECG (un électrocardiogramme). Et vous avez tous les deux refusé », explique la juge au cours du procès qui se tenait en janvier dernier. Elle indique également qu’ils avaient modifié son acte de naissance sur lequel ils l’avaient rajeuni de deux ans.
Face au comportement des parents, l’adolescente est placée sous la responsabilité des services sociaux qui valident sa prise en charge médicale. Par la suite, elle passe 54 jours en soins au cours desquels elle reprend du poids. Un séjour qui est l’occasion pour le personnel soignant de noter de sévères carences psychosociales et un retard de développement.
Alors qu’elle avait 17 ans, ses centres d’intérêts étaient les princesses Disney, Dora l’exploratrice ou encore les Télétubbies. Ils précisent par ailleurs qu’elle était incapable de se rendre seule aux toilettes et que sa mère avait pour habitude de la coiffer et de l’aider à s’habiller. « Vous avez isolé votre fille, vous l’avez empêchée de grandir, vous l’avez empêchée de se développer comme elle le devrait. Vous l’avez maintenue à l’état de petite fille bien au-delà de l’âge auquel elle aurait dû l’être », s’offusque encore la juge.
Retour au bercail
Aujourd’hui âgée de 20 ans, la jeune femme qui avait été placée sous la tutelle de proches est retournée vivre avec ses parents. Si elle a souhaité être présente au moment du procès, elle a été victime d’une crise de panique. Elle a toutefois pris la défense de ses géniteurs au travers d’une lettre adressée à la Cour.
« Je suis entièrement dépendante de mes parents. Tous mes frais de subsistance sont payés par mes parents, y compris les vêtements, la nourriture et l’argent dont j’ai besoin. Mes frais d’inscription à l’université sont payés par mes parents. J’aime beaucoup mes parents. Ils sont les personnes les plus importantes dans ma vie. Si mes parents vont en prison, je ne pense pas que je pourrai m’en sortir », explique-t-elle.
Malgré sa volonté de les disculper, son père a écopé de 6 ans et 6 mois d’emprisonnement, tandis que sa mère passera 5 ans derrière les barreaux. Elle ne s’est pas exprimée depuis le verdict rendu le 31 janvier dernier.
