« Omar m’a tuer » : Le jardinier accusé d’avoir tué son employeuse innocenté ? Des traces ADN relancent l’affaire
Accusé du meurtre de sa riche employeuse, son jardinier, Omar Raddad a été reconnu coupable, puis peu de temps après, gracié. Aujourd’hui, Omar Raddad n’a toujours pas été innocenté par la justice, mais la découverte de l’ADN d’un inconnu pourrait bien relancer l’affaire.
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« Omar m’a tuer », des lettres de sang qui sont rentrées dans l’histoire
Cette affaire est digne des meilleurs romans policiers. En 1991, le corps sans vie d’une riche veuve est découvert à son domicile, dans une cave à Mougins (Alpes-Maritimes). C’est celui de Gislaine Marchal. Sur le lieu du crime, deux messages sont inscrits à l’aide du sang de Gislaine : « Omar m’a tuer » et « Omar m’a t. »
Ces inscriptions ont conduit Omar Raddad à être désigné comme coupable. Ce dernier est le jardinier de la riche dame. Pourtant, Omar Raddad, immigré marocain de 27 ans, n’a aucun déboire avec la justice. En effet, il n’est pas connu de la police. De plus, il est décrit comme un père de famille aimant. En 1994, Omar Raddad est condamné pour homicide volontaire. Deux ans plus tard, il est gracié par Jacques Chirac, alors président de la République.
Un ADN inconnu retrouvé 35 fois
Nouveau rebondissement dans cette affaire. L’avocate d’Omar Raddad, Sylvie Noachovitch, a déposé, ce jeudi 24 juin, une demande de révision du procès. La date n’a pas été choisie au hasard. Effectivement, le corps ensanglanté de Gislaine Marchal a été retrouvé le 24 juin 1991.
Cette nouvelle action en justice intervient après que Le Monde est révélé, lundi, l’existence d’un rapport d’ADN mené par un expert en 2019. Selon ce dernier, un ADN inconnu et masculin a été découvert dans les inscriptions avec le sang de la victime. Cet ADN ne correspond pas à celui du jardinier. En tout, il a été retrouvée à 35 reprises dans le sang. Rien que ça.
Omar Raddad : un bouc émissaire, innocent ?
L’expert pense que cet ADN correspond à des « hypothèses de transfert primaire direct ou indirect au moment des faits » . En d’autres termes, l’ADN récupéré serait potentiellement celui de l’auteur du message et de ce fait, du meurtrier cherchant peut-être à désigner un bouc émissaire. Il semblerait que ce soit ce que Sylvie Noachvitch, l’avocate d’Omar Raddad veut croire. Cette dernière a toujours crié l’innocence de son client.
Aujourd’hui, si la requête est acceptée par la justice, elle sera examinée par une commission. Celle-ci devra ensuite rendre un avis d’ici la fin de l’année.
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Source : L’OBS