Affaire Mazan : « Elle a apprécié », un accusé explique pourquoi il est retourné violer Gisèle Pélicot
Dominique Pélicot aurait convaincu un accusé de revenir, lui assurant que sa femme Gisèle avait « apprécié » la vidéo de sa première agression.
Affaire Mazan : Profil de Vincent C., l’accusé qui a violé Gisèle Pélicot à deux reprises
Nouveau jour d’audience dans l’affaire des viols de Mazan. Une affaire éprouvante, donnant à entendre des témoignages toujours plus révoltants. Au centre de cette perverse machination, Dominique Pélicot apparaît comme un homme déviant, dont le comportement au quotidien ne laissait rien présager de ses loisirs malsains.
Appelé à la barre ce 9 octobre, l’un des cinquante accusés attire l’attention pour s’être présenté deux fois au domicile de Dominique et Gisèle Pélicot. Face à la Cour, il en explique la raison. Des confidences qui n’ont pas manqué de bouleverser la victime, qui a préféré quitter la salle pour reprendre ses esprits.
On apprend ainsi que Vincent C., 42 ans, est alcoolique depuis l’adolescence et adepte de libertinage. Sur Wikipédia, il est également indiqué qu’il a été condamné pour violences conjugales sur son ex-compagne. Il a rencontré Dominique Pélicot à deux reprises : une première fois en 2019 et une seconde en 2020. Une deuxième visite motivée par un échange avec le retraité, qui lui a alors assuré que sa femme avait « apprécié » visionner la vidéo de son agression.
« Elle a apprécié »
« Viens, elle a pris son somnifère, on va aller la réveiller », lui lâche Dominique Pélicot le jour de leur première rencontre. Les deux hommes se dirigent vers la chambre où Gisèle Pélicot git sur le lit, inerte. Une situation qui ne semble pas perturber les deux hommes, qui se livrent à de multiples pénétrations sur la victime.
« Sur le moment, je trouve ça bizarre, mais je me sens en confiance, je pensais être invité par le couple. Jamais je ne me serais imaginé qu’il puisse faire ça dans son dos », explique l’accusé.
Trois mois plus tard, il échange de nouveau avec le retraité sur le site coco.fr. « Je lui fais remarquer que je suis déjà venu et que j’ai trouvé ça bizarre. Il me dit ‘Non, on a regardé la vidéo et elle a apprécié’. Ça a fermé les portes du doute ». Encouragé par les dires de Dominique Pélicot, il retourne donc à Mazan et retrouve une Gisèle, toujours inerte sur le lit conjugal. De profonds ronflements attestent d’ailleurs de son état d’inconscience sur la seconde vidéo.
Dominique Pélicot, honteux durant la diffusion des enregistrements
« Vous n’avez pas eu un flash que quelque chose n’allait pas ? », le questionne le président de la Cour. Ce à quoi l’accusé répond : « En vérité, je ne réfléchis pas à ce moment-là ». Il ajoute que s’il reconnaît la matérialité des faits, il n’admet pas avoir commis de viol ou l’avoir vécu comme tel sur le moment.
La phrase de trop pour Gisèle Pélicot qui s’est alors précipitée hors de la salle. « Je ne supporte pas ça ! », a-t-elle lâché.
Elle reviendra quelques minutes plus tard, au moment de la diffusion des enregistrements sur lesquels sont identifiables son ex-époux et Vincent C. Curieusement, Dominique Pélicot refuse de visionner cette vidéo qu’il stockait pourtant avec application sur son ordinateur. Assis à quelques mètres de celle qui a partagé sa vie plus de cinquante ans, il se cache les yeux et se bouche les oreilles pendant la projection.
