Surprise funéraire : une femme déclarée morte respire
Constance Glanz, une femme de 74 ans du Nebraska, a vécu une expérience unique : elle a été déclarée morte. Puis retrouvée en train de respirer quelques heures plus tard.
Cet évènement a bouleversé les esprits et soulevé de nombreuses questions sur la certitude des diagnostics de décès. Comment une pareille faute peut-elle se produire ? Quels sont les protocoles en place pour éviter de telles situations ? Cet article explore cette histoire incroyable et les implications plus larges de ces erreurs médicales.
Une surprise dans le funérarium
Imaginez la scène : on déclare morte Constance Glanz dans une maison de retraite, puis on amène son corps dans un salon funéraire. Quelques heures plus tard, un employé découvre avec stupéfaction qu’elle respire encore. Après l’avoir rapidement réanimée, on la transporte à l’hôpital local où elle survit encore quelques heures avant que l’on la considère officiellement décédée pour la seconde fois.
Des cas similaires ont été rapportés dans le monde, illustrant les erreurs possibles dans la certification de décès. En Équateur, on a retrouvé vivante dans son cercueil une femme de 76 ans, victime d’un accident vasculaire cérébral, lorsqu’on a voulu lui changer ses vêtements. De même, on a découvert haletante une résidente de l’Iowa, initialement considérée comme morte, dans un sac funéraire peu après son transfert au funérarium. Ces incidents montrent que, malgré les avancées médicales, la définition de la mort reste un processus complexe et parfois faillible
Les zones grises de la mort
Sa détermination repose sur l’arrêt des fonctions vitales telles que la respiration, le rythme cardiaque et la circulation sanguine. Cependant, ces critères ne sont pas infaillibles. Aujourd’hui, la majorité des neurologues s’accordent à dire que la mort cérébrale est le meilleur indicateur de la fin de vie biologique. Cette approche est devenue prépondérante. Notamment depuis l’adoption de l’Uniform Determination of Death Act aux États-Unis. Qui définit le décès comme l’arrêt irréversible des fonctions circulatoires et respiratoires, ou de toutes les fonctions cérébrales.
Pourtant, la mort reste une « zone grise », un concept entouré de débats entre médecins, philosophes et juristes depuis des millénaires. Historiquement, des pratiques comme la conclamatio romaine ou les cercueils de sécurité allemands du XIXe siècle étaient employées pour éviter les enterrements prématurés. Ces dispositifs, bien que rudimentaires, témoignent de la peur ancienne et persistante d’enterrer quelqu’un vivant.
Les cas de personnes déclarées mortes par erreur ne sont pas nouveaux. Déjà dans l’Antiquité, les Grecs et les Romains utilisaient diverses méthodes pour s’assurer qu’une personne était réellement décédée. Comme couper un doigt ou verser de l’eau chaude sur le corps. Au XIXe siècle, la peur d’être enterré vivant a conduit à l’invention des « cercueils de sécurité », équipés de dispositifs permettant à une personne enterrée vivante de signaler qu’elle était encore en vie.
Les implications éthiques et médicales
Les erreurs de certification de décès soulèvent des questions éthiques et médicales profondes. Comment gérer les patients en état de mort cérébrale prolongée qui continuent de présenter certaines fonctions corporelles ? Que faire des organes de ces patients ? Ces questions sont d’autant plus pressantes avec les avancées technologiques et les besoins en dons d’organes.
Le Dr Joseph Eble, président de la Guilde de Tulsa de la Catholic Medical Association, souligne l’importance d’une rigueur et d’une formation approfondies pour ceux qui prononcent les décès. Surtout dans des environnements comme les maisons de retraite où ces décisions peuvent devenir routinières. Il insiste sur la nécessité d’une grande humilité et d’une prudence extrême face à la mort.
La reconnaissance de la mort cérébrale comme indicateur principal de la fin de vie biologique a des implications importantes pour les dons d’organes. Les organes doivent être prélevés avant que le corps ne commence à se décomposer. Ce qui signifie que les procédures d’extraction sont souvent réalisées peu après la déclaration de mort cérébrale. Cela pose des questions éthiques sur le moment exact où une personne est considérée comme réellement morte et sur le respect dû aux patients en fin de vie.
L’histoire de Constance Glanz est un rappel frappant des incertitudes qui entourent le processus de certification de décès. Malgré les avancées médicales, la mort demeure une frontière floue entre la vie et l’au-delà. Cette zone grise exige des professionnels de santé. Une vigilance et une rigueur constantes pour éviter des erreurs aux conséquences potentiellement dramatiques. Cette histoire nous pousse à reconsidérer nos certitudes sur la mort et à reconnaitre la complexité inhérente à ce dernier acte de l’existence.