Sulivan, 19 ans, tué par une policière après un refus d’obtempérer
Sulivan, 19 ans, est décédé dans la nuit du 9 au 10 juin après avoir reçu un tir mortel à la poitrine. Il prenait alors la fuite d’un véhicule soumis à un contrôle de police, à Cherbourg-en-Cotentin. La policière à l’origine du coup de feu a été mise en examen.
Sulivan, 19 ans, mort sous les tirs d’une policière
Affligée, la mère de Sulivan a décidé de porter plainte. Aujourd’hui encore, elle ne s’explique pas comment un jeune homme désarmé, qui prenait la fuite à pied, a pu perdre la vie. La policière à l’origine des coups de feu a été placée en garde à vue et mise en examen pour homicide volontaire.
Une enquête a été ouverte afin de déterminer les circonstances précises du drame. Pour sa part, la famille de Sulivan ne souhaite qu’une chose : « que justice soit faite ».
Il est aux alentours de 23 h 40 quand trois policiers tentent de contrôler un véhicule roulant à une vitesse excessive. Le conducteur n’est pas de cet avis et prend la fuite. « Le véhicule d’un second équipage de police a alors contraint le véhicule à s’arrêter et ses trois occupants ont pris la fuite à pied », détaille Pierre-Yves Marot, procureur de la République de Cherbourg-en-Cotentin. Sur les trois personnes qui ont pris la fuite, une s’enfuit et la deuxième est interpellée puis placée en garde à vue. Les policiers avaient en effet établi qu’il s’agissait d’un véhicule volé.
La fonctionnaire placée sous contrôle judiciaire strict
Le troisième individu, Sulivan, prend la fuite dans la direction opposée. Il se retrouve alors nez à nez avec deux agents de police. Il les bouscule avant de prendre la fuite.
C’est alors que l’un des policiers décide de faire usage de son arme à impulsion électrique, tandis que sa collègue sort son arme à feu et tire. Un tir qui « touche mortellement [Sulivan] à la poitrine », indique encore le procureur.
L’auteure du coup de feu a été placée en garde à vue pour homicide volontaire avant d’être mise en examen. « Le fonctionnaire de police a été placé sous contrôle judiciaire strict », ajoute le procureur de Coutances, Gauthier Poupau. Ce dernier lui interdit d’exercer, mais aussi de se soumettre à des mesures d’examen, de traitement ou de soins et de ne pas détenir ou porter une arme. Elle a également interdiction de se rendre à Cherbourg.
« Tout ce qu’elle a fait est horrible »
Interrogée par la presse, la famille de Sulivan cohabite désormais avec la peine. Sa tante, qui s’est exprimée au micro de BFMTV, déclare : « Ce n’est pas parce qu’on met sa main dans sa poche que, aussitôt, il représenterait un danger pour elle. Il faut que justice soit faite. Il faut que cette policière arrête de travailler dans la police, elle ne doit plus avoir d’arme sur elle. Tout ce qu’elle a fait est horrible« .
La nuit suivante, les jeunes du quartier des Provinces, à Cherbourg-en-Cotentin, sortent dans les rues. En colère, ils expriment leur mécontentement envers la police durant plusieurs heures. Le lendemain matin, des traces des affrontements étaient encore visibles dans les rues.