Prétextant reconstituer un viol, un policier condamné pour agression sexuelle
Jugé par le Tribunal correctionnel de Montpellier, un policier de Béziers a été reconnu coupable d’agression sexuelle et condamné à 2 ans et demi de prison dont 10 mois ferme.
Le policier aurait demandé une reconstitution
Les faits ont eu lieu en février 2021. Le policier serait venu au domicile de la victime dans le cas d’une affaire de viol impliquant le mari de la plaignante. Au moment d’examiner le dossier de la plainte, le policier demande une reconstitution de la scène.
Selon la jeune femme, il lui aurait demandé de mettre un jogging pour « être plus à l’aise ». Il lui demande aussi d’être à quatre pattes sur le canapé. La femme lui fait confiance et s’exécute. Seulement, elle se retrouve avec le pantalon baissé et aurait senti le sexe du policier se frotter contre elle. Cette version est quant à elle nié par ce dernier qui reconnait néanmoins s’être masturbé.
De plus, un signalement avait déjà été déposé contre ce même policier. En effet, il se serait enfermé avec la victime pour prendre des photos d’elle et de ses poils pubiens pour comparer avec la description du dossier. Il avait seulement été rappelé à l’ordre, aucune sanction n’avait été prononcée.
L’avocat refuse de parler d’agression sexuelle
La jeune femme dépose plainte neuf mois plus tard. L’IGPN, la police des polices, avait été demandée sur ce dossier. Pour l’avocat du policier, Julien Sicot, « l’agression sexuelle n’est pas constituée » car « il n’y a aucun élément permettant d’indiquer qu’elle n’était pas consentante », avait-il rapporté au Parisien suite au jugement.
Selon lui, la plaignante et le policier avait créé une relation « de confiance ». Il se serait échangé des textos et s’offraient des viennoiseries. Il avait évoqué « un jeu malsain entre deux personnes consentantes » auprès de France 3 Occitanie.
Le policier et l’avocat compte faire appel
Les arguments n’ont cependant pas été entendus. « Le policier a profité de sa fonction d’OPJ (Officier de police judiciaire) pour une pseudo-reconstitution du viol dont était accusé son mari incarcéré » rapporte l’avocat de la victime.
Le procureur de la République avait requis cinq ans de prison ainsi que l’interdiction définitive d’exercer les fonctions de policier. La peine a été prononcée à 2 ans et demi dont 10 mois ferme. L’interdiction d’exercer n’est en vigueur que pendant trois ans.
L’avocat songe à faire appel. Précisons que ni le policier ni la victime n’était présent à l’audience.