Alerte : Mort d’Émile… cette grosse erreur dans l’enquête qui vient de tout faire basculer
Ces dernières semaines, l’affaire Émile a connu de nombreux rebondissements qui ont relancé l’enquête. Mais les investigations pourraient prendre un nouveau tournant puisque plusieurs témoignages clés sont aujourd’hui remis en question. L’enquête pourrait bien repartir de zéro, on vous raconte.
Une disparition qui a bouleversé tout le pays
Pour tout comprendre de cette affaire, faisons un bond dans le passé, au moment de la disparition d’Émile. C’est le 8 juillet 2023 que l’affaire débute. C’est ce jour-ci que le petit garçon âgé de deux ans et demi disparait dans la commune du Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Le jeune garçon venait d’être déposé en vacances par ses parents dans la maison secondaire de ses grand-parents maternels, Philippe et Anne Vedovini. Émile n’était pas seul avec ses grands-parents dans cette maison puisque le couple accueillait aussi huit de leurs enfants.
Malgré la présence de nombreux adultes, quelques minutes d’inattention auraient suffi pour que l’enfant disparaisse vers 17h. Émile est aperçu par deux voisins aux alentours de 17 h 15. La gendarmerie est alertée vers 18h.
Tout s’enchaîne ensuite très vite. Une enquête avec un appel à témoins débute le lendemain, sans succès. Durant les premiers jours, de nombreux moyens seront mis en œuvre : battues, fouille des maisons, audition des habitants… D’importants dispositifs qui ne paieront malheureusement pas.
À partir de mi-juillet, des investigations plus poussées ont lieu. Les enquêteurs se lancent alors dans un précieux travail d’analyse de données. Les données téléphoniques de toutes les personnes ayant borné près du lieu de la disparition sont analysées. Le 25 juillet, des équipes cynophiles spécialisées dans la détection de restes humains et des drones sont également déployés pour tenter de retrouver Émile.
Malgré cette mobilisation importante, le petit garçon ne sera malheureusement pas retrouvé. Quelques mois après sa disparition, une terrible découverte mettra fin à tous les espoirs.
Les ossements et les vêtements du petit garçon découverts
Malgré des recherches qui ne donnaient rien depuis plusieurs mois, les proches d’Émile espéraient toujours le retrouver vivant. Mais cet espoir a pris fin le 30 mars 2024 lorsqu’une randonneuse découvre un crâne et des dents à moins de deux kilomètres du hameau où l’enfant avait disparu. Les enquêteurs découvrent ensuite des vêtements et de nouveaux ossements.
« Les analyses d’identification génétique ont permis de conclure qu’il s’agissait des ossements de l’enfant Émile Soleil », indique alors le procureur d’Aix-en-Provence. Malgré cette découverte, la famille du petit garçon a dû faire face à une autre épreuve. Le corps ne pouvait pas lui être restitué tant que toutes les analyses nécessaires à l’enquête n’étaient pas réalisées.
Ce n’est qu’après plusieurs mois que les ossements d’Émile ont pu être remis à ses parents. Les obsèques du petit garçon ont ainsi pu avoir lieu le 8 février 2025 à la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, en présence de toute la famille.
Alors que l’on pensait l’enquête au point mort depuis la découverte des ossements, de nouvelles investigations ont eu lieu récemment. Lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 27 mars, le procureur a fait de nouvelles révélations, notamment sur les ossements découverts.
« Les ossements ont été transportés et déposés peu de temps avant leur découverte. Ils permettent aussi d’affirmer que le corps de l’enfant ne s’est pas décomposé dans les vêtements retrouvés dans la forêt« , apprend-on. Ce qui laisse penser que le corps d’Émile aurait été caché quelque part avant d’être placé dans la nature, certainement pour faire penser à la piste accidentelle. Son corps aurait en effet été déplacé à trois reprises.
Mort d’Emile : «Les vêtements et les ossements ont été transportés et déposés peu de temps avant leur découverte» explique le procureur d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon pic.twitter.com/RwTxMMJ9DH
— CNEWS (@CNEWS) March 27, 2025
Des révélations qui confirment la piste de l’intervention humaine, mais aussi une possible mise en scène ayant conduit à la découverte des ossements. Jean-Luc Blachon souligne aussi que les stigmates anatomiques sur le crâne sont « évocateurs d’un traumatisme facial violent« .
Ces révélations du procureur interviennent plusieurs jours après que l’affaire Émile ait connu plusieurs rebondissements.
Des rebondissements récents dans l’affaire Émile
Les recherches ont repris le 18 mars dernier après un témoignage anonyme qui a guidé les enquêteurs vers la chapelle du Haut-Vernet. Plusieurs auditions ont eu lieu et une jardinière a été saisie, sur laquelle des traces de sang ont été trouvées, dont l’origine n’était pas connue. Le procureur a toutefois précisé que cette jardinière « ne comportait aucun élément de nature à faire progresser les investigations« .
Le mardi 25 mars, l’affaire a connu un autre rebondissement majeur avec le placement en garde à vue pour « homicide volontaire » et « recel de cadavre » de quatre personnes, dont les grands-parents d’Émile. Les deux autres personnes sont deux des enfants majeurs des grands-parents. Mais l’identité exacte des oncles ou tantes du petit garçon n’est pas connue.
Les gardes à vue ont été levées le jeudi 27 mars après 48 heures. Le procureur a confirmé que tous les gardés à vue avaient répondu à l’ensemble des questions qui leur ont été posées. Concernant ces gardes à vue et les auditions de témoins, elles s’inscrivent dans une phase d’enquête « où il devenait nécessaire d’affronter, d’éclairer les personnes les plus concernées avec les résultats issus de l’ensemble des investigations », indique-t-il.
Dans le même temps, une perquisition de près de quatre heures a également eu lieu au domicile des grands-parents d’Émile. Un van servant pour les chevaux a été saisi par les enquêteurs ainsi que la voiture 4×4 du grand-père. Des véhicules qui ont été ramenés à La Bouilladisse, au domicile des grands-parents.
La famille du petit garçon dans le viseur des enquêteurs
Que sait-on vraiment des grands-parents du petit garçon qui sont les principaux suspects dans cette affaire. Anne et Philippe Vedovini résident à La Bouilladisse, près d’Aix-en-Provence. Âgé de 58 ans, le grand-père du garçon est ostéopathe et exerce depuis 1989. Le couple a dix enfants, dont l’aînée, Marie Vedovini, qui est la mère d’Émile. Marie et Colomban, son époux, ont deux autres enfants, Alaïs, 3 ans et un garçon né après la disparition d’Émile.
Le père d’Émile est membre du mouvement catholique Chrétienté-Solidarité. Un mouvement qui se décrit comme défendant « les valeurs menacées de la civilisation chrétienne et de l’identité française ».
Les grands-parents d’Émile vivent encore avec plusieurs de leurs enfants, certains étant à peine majeurs. La famille du petit garçon est très croyante. En juillet 2023, la maire de La Bouilladisse parle d’une famille « très croyante, très discrète, qui vivait un peu en autarcie ».
Le profil du grand-père a beaucoup intrigué les enquêteurs. Il est en effet cité dans une affaire de violences sur mineurs survenus dans les années 90 dans la communauté religieuse de Riaumont, un pensionnat de garçons dans le Pas-de-Calais, alors qu’il était encadrant. Des anciens élèves ont d’ailleurs livré des témoignages glaçants à son sujet.
« Je passe pour un dominateur qui terrorise tout le monde […] Tout cela est faux, mais je m’en moque. La presse nous fait du mal, mais les gens autour de nous sont vraiment extraordinaires ! La preuve que Dieu existe, c’est la bonté qui nous est témoignée chaque jour », a réagi le grand-père en septembre 2024.
Depuis le drame, des tensions familiales seraient nées. Des écoutes téléphoniques, mises en place par les enquêteurs, ont révélé l’existence de fortes hostilités entre les parents et les grands-parents d’Émile. Outre ces différends familiaux, les enquêteurs ont à nouveau étudié les témoignages des témoins au moment de la disparition du garçon et des conrtradictions ont été révélées.
Des contradictions mises en lumière dans les témoignages
Si l’enquête a connu une avancée considérable ces dernières semaines, les circonstances exactes de la mort du petit Émile n’ont toujours pas été élucidées. Près de deux ans après sa disparition, certains éléments relevés le jour de sa disparition sont désormais remis en question.
Pour rappel, le jour de la disparition d’Émile, deux voisins ont assuré avoir vu le garçon dans le village du Haut-Vernet. Dans leurs témoignages, ils indiquent l’avoir vu dans la rue principale du hameau. Mais d’après les journalistes de La Provence, « l’hypothèse d’une confusion ne serait pas à écarter ».
À la fin du mois de mars 2024, 17 personnes dont 10 membres de la famille ont été convoquées par les juges d’instruction pour une mise en situation organisée au hameau du Haut-Vernet. Elles avaient toutes un point commun : leur présente le jour de la disparition d’Émile.
Parmi les personnes présentes : les deux voisins qui avaient indiqué avoir vu le garçon entre 16h45 et 17h. Mais un détail interpelle, les deux témoignages des voisins sont contradictoires. En effet, l’un dit avoir vu l’enfant descendre la rue quand l’autre assure l’avoir vu la remonter.
Les enquêteurs se questionnent donc sur ses deux témoignages. Se pourrait-il que les voisins aient vu un autre enfant qu’Émile ? C’est possible puisqu’ils n’avaient pas vu Émile depuis un an. Au loin, le garçon aurait très bien pu être confondu avec un autre garçon.
« Après tout, sont-ils sûrs d’avoir parfaitement identifié un enfant âgé de deux ans et demi qui revenait dans le village, un an après y avoir séjourné lors des précédentes vacances d’été ? En l’espace d’un an, est-on certain de reconnaître tout à fait un enfant que l’on n’a plus vu depuis tout ce temps ? Auraient-ils pu le confondre avec un autre enfant blond, même âge d’un ou deux ans de plus ? », se questionnent nos confrères.
Face aux contradictions des témoignages, les déclarations des deux voisins ont été reconsidérées avec la suspicion d’une erreur d’identification. Cette possible erreur changerait beaucoup de choses dans l’enquête.
Si jamais Émile n’était pas dans la rue à ce moment-là, ça veut dire que les enquêteurs sont parties dans la mauvaise direction dès le départ. Ça pourrait donc relancer certaines hypothèses écartées comme une disparition plus précoce, un accident domestique ou une implication familiale.
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