Mort de Nahel : Vitesse du véhicule, coups, tir… Les expertises ont enfin parlé
C’est un décès qui avait suscité une vive émotion en France. Il y a tout juste un an, Nahel, un jeune adolescent de 17 ans décédait après un refus d’obtempérer.
Les circonstances de son décès étaient encore très floues et ce jeudi 4 juillet 2024, nos confrères de BFM TV viennent de dévoiler le rapport d’enquête et les expertises sont claires et nettes.
Un an après la mort de Nahel
Un an après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle à Nanterre le 27 juin 2023, BFM TV a révélé les résultats d’une reconstitution judiciaire menée début mai. Le rapport de plus de 150 pages éclaire les circonstances de ce drame.
Il confirme que Nahel a redémarré volontairement la voiture alors que les policiers le tenaient en joue, mais que le policier qui a tiré n’était pas en situation de « danger imminent ».
L’expert en accidentologie explique que « la mise en mouvement du véhicule ne présentait pas de danger imminent pour les fonctionnaires de police ». Il précise que « le volant n’a pas été tourné vers eux », qu' »il n’y avait pas de risque d’écrasement », et que « l’accélération a été de faible intensité ».
Maître Laurent-Franck Liénard, avocat du policier mis en examen pour homicide volontaire, a réagi en regrettant que l’évaluation du danger ressenti par un fonctionnaire expérimenté ne relève pas de la compétence de l’expert automobile.
Encore quelques zones d’ombre
La reconstitution confirme que Nahel a redémarré volontairement. Les allégations selon lesquelles Nahel aurait été frappé au visage par un policier, le rendant sonné, sont également examinées. Le médecin légiste n’a constaté « aucune ecchymose du visage ni du crâne, ni aucune plaie ». Si des coups ont été portés, ils n’ont pas laissé de traces visibles et n’ont pas pu le sonner au point de lui faire perdre le contrôle de ses gestes.
Le rapport indique aussi que, durant la course-poursuite, Nahel a conduit de manière dangereuse, avec une vitesse moyenne de 69,5 km/h en agglomération, atteignant six fois plus de 90 km/h et une vitesse maximale de 116 km/h.
Malheureusement, il reste encore quelques zones d’ombre concernant un point clef de l’affaire. Dans une vidéo, une voix dit « balle dans la tête », mais aucun des policiers ne reconnaît l’avoir prononcée. Plusieurs témoins affirment avoir entendu « shoot », tandis que les policiers assurent avoir dit « coupe » en référence au moteur. Les expertises sonores n’ont pas permis de trancher cette question, affaire à suivre…