Tarifs pour se recueillir, cercueils déplacés au transpalette : la morgue temporaire de Rungis choque
Comme de nombreuses morgues, celle de Rungis est débordée. Le site Mediapart a révélé la photo d’une morgue temporaire, installé dans un entrepôt réfrigéré du marché de Rungis.
La morgue de Rungis choque
D’après les informations de Mediapart, plus de 1 300 corps sont passés par cette morgue temporaire. Cela permet d’éviter les saturations des structures funéraires d’ÃŽle-de-France. Mais le hangar fait l’objet de plusieurs polémiques.
Le hangar est tout d’abord interdit à la presse. Aussi, les cercueils sont déplacés en transpalette dans l’un des entrepôts du marché de Rungis.
En effet, l’opérateur privé OGF gère la morgue temporaire. Il a reconnu avoir utilisé un transpalette pour déplacer les cercueils. La société admet : « C’est une image très violente. Mais ça ne dure que 15 mètres, le temps de la première prise en charge et de la désinfection des cercueils. Vous imaginez la bombe sanitaire qu’on a créée à Rungis? »
« Si on n’avait pas Rungis, on se serait retrouvés avec des images qu'on ne pouvait pas voir de cercueils qui s'entassent dans les couloirs des Ehpad et des hôpitaux… » https://t.co/APBzdhfDOs
— Renaud Creus (@RenaudCreus) April 25, 2020
Des visites payantes pour se recueillir
L’opérateur OGF a également fait des tarifs pour que les familles se recueillent auprès de leur proche décédé. La société prévoit un « forfait de 6 jours » à 159 euros pour « l’admission et le séjour en condition de conservation du cercueil fermé et scellé. » Chaque journée supplémentaire est facturée à 35 euros. Aussi, un espacement de recueillement a été mis à disposition des familles, au prix de 55 euros pour « une heure maximum. »
Christophe Castaner a pris la parole devant la mission d’information de l’Assemblée nationale. Il indique : « Il me semble anormal que les contraintes liées à la situation de confinement et à des mortalités massives soient imputées financièrement aux familles. »
Aussi, le ministre de l’Intérieur a souligné que « la morgue de Rungis [était] gérée par un opérateur privé ». Il expliquait alors qu’en découvrant « les tarifs » pratiqués par ce dernier, il avait « demandé un contrôle. »Â