Mariages blancs : Elles épousent des Algériens contre de l’argent et pour leur offrir un titre de séjour
Sur Reims, en France, plusieurs femmes sont accusées dans un grand réseau de mariages blancs, elles épousaient des personnes algériennes en situation irrégulières contre de l’argent. En échange, elles leur permettaient d’avoir un titre de séjour.
Un réseau de mariages blancs démantelé à Reims
Après le démantèlement de cet important trafic de corps revendus 1200 euros, les forces de l’ordre ont réussi à intercepter un réseau de mariages blancs en France, et plus précisément à Reims.
Peu de temps après l’histoire du « mariage du siècle » à Paris, la police a frappé fort en interceptant un important réseau de mariages blancs au niveau de la ville de Reims dans la Marne en région Champagne-Ardenne.
Un mariage blanc désigne l’union entre deux personnes pour les papiers, pour des raisons autres que la vie commune.
Dans ce cas des accusées, elles ont épousé des hommes en situation irrégulière pour leur permettre d’avoir un titre de séjour en France. En contrepartie, elles empochaient une belle somme d’argent.
Ce mardi, au tribunal correctionnel, plusieurs femmes étaient jugées pour avoir épousé des algériens en situation irrégulière. Ces mariages blancs auraient été organisés par deux hommes, entre 2015 et 2018.
Onze femmes, d’environ 30 ans à 61 ans, étaient convoquées pour le procès, mais elles ne sont pas toutes venues au jugement. La majorité d’entre elles ont admis avoir accepté des mariages blancs contre de l’argent.
« Ce dossier, c’est celui de la misère humaine »
En échange d’une rémunération, afin de sortir de la galère financière, elles devaient donc épouser des personnes en situation irrégulière pour leur permettre d’avoir un titre de séjour sur le sol français.
Les rémunérations étaient différentes selon les cas, mais généralement, cela correspondait à 10 000 euros. La femme touchait 5000 euros lors du mariage puis 5000 euros lorsque son époux recevait les papiers.
C’est grâce à l’ex de l’une des accusées que les forces de l’ordre ont été mises au courant. Et, après enquête, les mariages blancs ont été confirmés. Notamment, le nom des maris n’apparaissait jamais sur les contrats de logement et ils n’habitaient même pas avec leurs épouses.
L’avocate Me Marine Cens, qui défendait certaines prévenues, a assuré qu’elles avaient toutes accepté ce deal afin de se sortir de gros problèmes financiers. « Ce dossier, c’est celui de la misère humaine », a-t-elle expliqué.
« Elles n’avaient pas la notion de ce réseau. Dans ce dossier, leur place est sur le banc des parties civiles », ajoute-t-elle. De ce fait, le tribunal devrait être clément avec les accusées, mais punies quand même.
Les accusé(e)s condamné(e)s au tribunal correctionnel
« Elles ont quand même accepté des sommes conséquentes. C’est répréhensible », explique la procureure. L’avocate a réclamé un stage de citoyenneté. Apparemment, une des femmes accusées est même tombée amoureuse de son mari.
Finalement, le tribunal a accepté la demande et elles ont écopé d’un stage de citoyenneté. Une des accusées a été condamnée en supplément à une amende de 3000 euros pour avoir organisé certains mariages.
Les deux organisateurs du réseau, natifs algériens, ont aussi été condamnés. L’un d’eux a eu droit à 15 mois de prison avec sursis et une interdiction du territoire français pendant cinq ans. Quant au second, il a été condamné à 9 mois de prison, sans interdiction du territoire national.
Pour rappel, ce n’est pas la première fois qu’une telle affaire éclate sur Reims.