Lina : La cause de sa mort bientôt connue ? Ces analyses en cours qui pourraient bientôt lever le mystère
Après la découverte du corps de Lina, vient désormais le moment d’établir les circonstances de sa mort.
Disparition de Lina : Dénouement dramatique ce 16 octobre
Il aura fallu un an. Une année entière durant laquelle les proches de Lina ont retenu leur souffle, espérant apprendre une bonne nouvelle. Malheureusement, le 16 octobre dernier, les enquêteurs retrouvent le corps sans vie de l’adolescente. Il se trouve dans la Nièvre, immergé dans un cours d’eau « situé en contrebas d’un talus », rapporte le parquet de Strasbourg.
Un dénouement dramatique à cette affaire qui a captivé l’opinion publique une année entière. Mais alors que la famille et les amis de l’adolescente entament une douloureuse période de deuil, les recherches se poursuivent. En effet, les enquêteurs cherchent à présent à établir les circonstances exactes de son décès. Un exercice qui s’annonce ardu au vu des conditions dans lesquelles le corps a été retrouvé.
Interrogé ce 23 octobre sur CNews, Jean-Baptiste Ballot-Gaconnet, médecin légiste exerçant à l’Institut médico-légal de Metz, a détaillé les étapes à venir. Des analyses qui permettront de déterminer depuis combien de temps l’adolescente est décédée, si son corps présente des blessures ou des coups ou encore si elle a ingéré des médicaments, de l’alcool et des drogues.
Les analyses à venir
« Le médecin légiste fait l’interface entre le monde médical et le monde de la justice. […] Il fait l’autopsie, mais travaille également sur les lieux de découverte du corps. […] La découverte du corps ne se fait pas toujours dans des conditions météorologiques satisfaisantes. On va donc faire un nouvel examen du corps sur la table de l’autopsie. Cela commence par l’examen du revêtement cutané pour voir s’il y a des traces de violence », explique-t-il.
Le corps ayant été retrouvé dans un lieu « peu fréquenté », les examens externes ont pu être réalisés dans les « meilleures conditions ». Toutefois, les expertises scientifiques s’annoncent compliquées, le corps ayant été retrouvé dans l’eau. « C’est la problématique des corps qui ont séjourné longtemps dans l’eau. L’élément déterminant, dans ce cas, c’est l’état du corps. Si cela fait un an que Lina est décédée, le corps va être extrêmement dégradé« , poursuit le médecin légiste.
« Ainsi, les analyses ne pourront pas factuellement montrer grand-chose. Si cela fait plus de 15 jours que Lina est décédée, les phénomènes de putréfaction vont rendre les analyses très difficiles. Pour ne pas dire impossibles. Le médecin légiste va pouvoir observer plus de choses sur un corps frais que sur un corps putréfié ».
Des résultats attendus dans plusieurs mois
Par la suite, non seulement Lina devra subir des analyses toxicologiques, mais aussi une anatomopathologie. « L’anatomopathologie permettra de dater avec précision les lésions, et ce, en prélevant des ‘lésions d’intérêt’. Il peut y avoir un éclairage de faits sur l’affaire Lina, mais tout dépendra de l’état du corps », explique encore Jean-Baptiste Ballot-Gaconnet.
« Cela peut être très rapide, sauf pour l’anatomopathologie. Il y a un délai de fixation dans le formol des pièces qui est incompressible. Il faut que le formol pénètre vraiment au cœur des tissus. Cela peut prendre plusieurs mois. L’anatomopathologie est tenue par ce délai. Mais, symboliquement, on a un premier délai de rendu sur de la toxicologie qui peut être quasiment instantané, par exemple pour l’alcoolémie. Mais tout cela dépend de la charge de travail de l’expert », conclut-il.
Les conclusions du médecin légiste peuvent donc prendre encore quelques mois. Une attente qu’on imagine insoutenable pour les proches de Lina.
