Ils se font passer pour Jean-Yves Le Drian et empochent 50 millions d’euros
Sept suspects comparaissent depuis mardi 4 février devant le tribunal correctionnel de Paris pour s’être fait passer pour Jean-Yves Le Drian. Au total, ils sont parvenus à soutirer 50 millions d’euros à de riches personnalités en utilisant des techniques inimaginables.
C’est une affaire d’escroquerie hors norme. Ce mardi 4 février 2020 s’est ouvert le procès de sept personnes suspectées d’avoir extorqué 50 millions d’euros à de riches personnalités en se faisant passer pour le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Jugés pour « association de malfaiteurs » , « escroquerie en bande organisée » et « prise du nom d’un tiers » , les suspects vont devoir s’expliquer devant le tribunal correctionnel de Paris jusqu’à mercredi 12 février, rapporte le 20 minutes.
Pour parvenir à soutirer un maximum d’argent, les arnaqueurs avaient mis au point des techniques inimaginables. L’enquête a montré qu’ils passaient des appels « confidentiels » à différents ministres et diplomates étrangers et leur envoyaient de faux documents.
Plus surprenant encore, ils sont accusés d’avoir passé des appels vidéos où l’un d’entre eux portait un masque en silicone imitant les traits du ministre. Des escroqueries qui ont débuté à l’été 2015 et qui ont continué pendant plus d’un an…
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Affaire du « faux Jean-Yves Le Drian » : de nombreuses riches personnalités sont tombées dans le piège des escrocs
C’est en juillet 2015 que les enquêteurs ont commencé à se pencher sur cette affaire après avoir été alertés. Cette année-là, le président de la République du Gabon, Ali Bongo, reçoit plusieurs appels étranges de la part du « faux Jean-Yves Le Drian » lui demandant de verser 10 millions d’euros dans le cadre d’une opération top secrète.
Quelques jours avant, c’est le ministère tunisien de la Défense qui reçoit plusieurs documents étranges à propos d’une vente d’hélicoptères Tigre. Sur ces papiers, il est inscrit que la Tunisie doit 19 millions d’euros en échange de quatre appareils.
Mais la première personne à tomber dans le piège a été Karim Aga Khan IV, le chef spirituel des musulmans chiites ismaéliens, âgé de 79 ans au moment des faits. Au total, celui-ci a envoyé 20 millions d’euros sur des comptes en Pologne et en Chine. Aujourd’hui, 7,7 millions de cette enveloppe sont toujours dans la nature.
Coup de théâtre, quelques mois plus tard, c’est l’une des plus grandes fortunes turques, Inan Kirac, qui se fait avoir. Appelé pour réunir une rançon afin de sauver deux journalistes otages en Syrie, il a fini par envoyer 47,4 millions de dollars soit 45 millions d’euros à l’époque.
En tout, trois victimes de cette escroquerie hors norme ont été identifiées, mais plus de 150 cibles auraient été approchées.
Les sept suspects risquent jusqu’à 10 ans de prison pour les faits qui leur sont reprochés.