Découverte révolutionnaire ou simple erreur : Jack l’Éventreur enfin démasqué ?
Depuis plus d’un siècle, Jack l’Éventreur continue de fasciner et d’intriguer. Ses crimes sanglants à Whitechapel en 1888 ont laissé un sillage de terreur et de mystère dans Londres. L’identité du meurtrier, cependant, reste un sujet de débat.
Ces dernières années, des avancées savantes, notamment grâce à l’analyse ADN, ont semblé apporter un autre éclairage sur ce sombre dossier. Mais peut-on vraiment soutenir que l’affaire est close ? Ou ces nouvelles « preuves » reposent-elles sur des fondements trop fragiles pour être crédibles ?
L’auteur Russell Edwards, convaincu d’avoir percé le mystère de l’identité de Jack l’Éventreur, a secoué la communauté scientifique en affirmant que le célèbre tueur était en réalité Aaron Kosminski, un coiffeur polonais. Mais ces découvertes, basées sur un châle récupéré près du corps de Catherine Eddowes, sont vivement contestées par les experts.
Les analyses ADN sur le châle : preuves solides ou erreurs fondamentales ?
La clé de cette identification repose sur un châle retrouvé près du cadavre de Catherine Eddowes, l’une des victimes de Jack l’Éventreur. Ce morceau de tissu, selon Edwards, aurait été en possession d’un policier présent sur la scène du crime avant d’être vendu aux enchères.
Edwards l’a ensuite soumis à des tests ADN qui ont révélé des traces de sang et de semence. Le liquide écarlate correspondrait à un descendant d’Eddowes. Tandis que le sperme aurait été attribué à un parent éloigné d’Aaron Kosminski.
À première vue, cela semble être une avancée majeure dans l’identification du tueur en série le plus célèbre de l’histoire. Toutefois, de nombreux spécialistes contestent la fiabilité de ces résultats. Andrew Smith, expert dans l’affaire, a déclaré dès 2014 qu’il était « hautement improbable » qu’un ADN aussi ancien puisse être employé sans être contaminé. D’autres chercheurs ont pointé du doigt les multiples manipulations du châle au fil des années, rendant toute étude ADN pratiquement impossible.
De plus, des maladresses dans les techniques d’analyse utilisées par Edwards ont été relevées. Un certain nombre d’experts en ADN ont critiqué les conclusions tirées par Edwards, affirmant qu’il y avait eu une erreur de nomenclature dans la vérification, ce qui aurait conduit à associer le châle à « plus de 99 % des Européens ». Ces incohérences mettent en lumière les limites des preuves avancées.
Aaron kosminski : un coupable antérieurement connu ?
Aaron Kosminski n’est pas un anonyme dans l’affaire Jack l’Éventreur. Ce coiffeur d’origine polonaise faisait déjà partie des accusés principaux dans les années qui ont suivi les meurtres. Son comportement étrange et sa haine présumée envers les femmes en faisaient un suspect idéal aux yeux de la police. Mais jamais les preuves n’ont suffi à le condamner.
Dans son livre Naming Jack the Ripper, Edwards prétend que Kosminski est bel et bien le tueur, soutenant ses allégations par l’examen ADN du châle. Cependant, de nombreux historiens et experts restent sceptiques. Trevor Marriott, un autre spécialiste de l’affaire, a remis en question la provenance du châle. Affirmant que celui-ci datait de l’ère édouardienne, soit plusieurs années après les meurtres de Whitechapel. Si cela s’avère authentique, il n’aurait jamais pu se trouver sur la scène du crime et les analyses d’Edwards n’auraient donc aucune valeur.
Ce n’est pas la première fois que Kosminski est désigné comme le coupable. En 1888, la police avait déjà des inquiétudes sur lui. Mais à l’époque, les preuves manquaient pour l’inculper. Plus d’un siècle plus tard, la question reste la même : peut-on vraiment conclure que Kosminski est Jack l’Éventreur sur la seule base d’un châle et de traces d’ADN douteuses ?
La véritable identité de Jack l’Éventreur reste un mystère
L’affaire de Jack l’Éventreur est l’un des mystères les plus intrigants de l’histoire criminelle. Si l’avancée d’Edwards a captivé l’opinion publique, la prudence reste de mise. Les incohérences dans les indices ADN, les doutes sur l’authenticité du châle et les erreurs méthodologiques soulèvent de sérieuses questions.
Les découvertes d’Edwards ne sont pas les premières à revendiquer la détection de Jack l’Éventreur, et ne seront sans doute pas les dernières. Mais sans preuve irréfutable, l’ombre du tueur plane encore sur Whitechapel. Alors, Aaron Kosminski était-il vraiment le monstre qui terrorisait Londres en 1888 ? Ou bien la véritable identité de Jack l’Éventreur continuera-t-elle d’échapper aux chercheurs et enquêteurs ?
Il est probable que, même avec les avancées scientifiques les plus modernes, l’énigme de Jack l’Éventreur ne soit jamais complètement résolue. L’aura de mystère qui entoure cette figure macabre continue de fasciner et de susciter de nouvelles théories.