Fred Dewilde, dessinateur et rescapé du 13 novembre, a mis fin à ses jours : la lettre bouleversante de sa famille
Rescapé des attentats du 13 novembre 2015, Fred Dewilde peinait à se remettre de cet épisode traumatisant. Pour exorciser ses démons, il décide de dessiner sa souffrance et finit par en faire un ouvrage, puis deux. Seulement, ces tentatives pour se sortir l’attentat de la tête n’auront pas suffi. Il a mis fin à ses jours en ce début de mois de mai.
Fred Dewilde, un homme meurtri
Fred Dewilde n’est pas un inconnu. Après les attentats du 13 novembre, il fait partie des victimes qui ont pris la parole. Interrogé à plusieurs reprises, il a accepté de répondre aux questions de la presse. Sans langue de bois, il se confiait sur la noirceur qui l’a envahi depuis les attentats. Chaque jour, il devait composer avec des images traumatisantes et une envie irrépressible de mourir.
Mais il tenait bon. Pour surmonter son traumatisme, il a même l’idée de le coucher sur le papier. Ainsi, il dessine des scènes étonnamment réalistes du Bataclan, le soir du drame. Des scènes qui, mises bout à bout, finissent par constituer une histoire.
Une histoire qu’au fil des années, il consent à partager avec les autres. Son but, se délester de ce poids, mais aussi faire comprendre aux autres sa douleur, son sentiment de vide immense et surtout, son envie d’oublier.
« Ma vie est maintenant conduite par cette soirée »
« Ma vie est maintenant conduite par cette soirée », confiait-il sur le plateau de C politique, en septembre 2021. « Il se trouve que je me suis séparé de la mère de ma fille. J’ai perdu mon boulot. Je suis en pension d’invalidité. Et tous les jours, je suis quasiment sur ma table à dessins à dessiner en rapport avec le 13 ». Une routine qui aura eu raison de son envie de vivre.
Dans la presse et sur les réseaux sociaux, les hommages ne cessent d’affluer. Pour cause, Fred Dewilde est désormais connu. Notamment depuis la sortie de son livre Mon Bataclan (2016), puis de La Morsure (2018). Deux ouvrages dans lesquels il est question du drame, mais aussi de l’après et de la reconstruction après des événements d’une violence inouïe.
« Crois-moi quand je te dis que tes luttes seront les nôtres. Qu’on n’oubliera jamais tes câlins trop forts. Jamais, tes coups de crayons et surtout jamais ton sourire éternel », écrit sur X David Fritz Goeppinger, un autre rescapé des attentats.
Fred Dewilde n’est pas la seule victime collatérale des attentats. Deux ans après la tuerie, Guillaume Valette a aussi mis fin à ses jours. Il souffrait d’un sévère choc post-traumatique. La justice a estimé qu’il était la 131ᵉ victime du 13 novembre.