« Il vous est conseillé d’éteindre votre appareil et de vous en débarrasser immédiatement » : la grosse frayeur de ces inspecteurs de police quand ils ont entendu cela
Des enquêteurs de la gendarmerie française et néerlandaise ont mis la main sur un réseau de téléphonie cryptée de grande ampleur. Pour se faire, ils ont décodé les téléphones et ont tracé leurs détenteurs, pour comprendre leur organisation et démanteler ces chaînes criminelles. Retour sur la réussite de cette enquête conjointe européenne.
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Les enquêteurs décryptent un réseau ultra sécurisé
En 2017, les autorités françaises détectent les premiers téléphones cryptés lors d’interventions criminelles. Le nom du réseau surveillé : EncroChat. Il s’agit de téléphones hautement sécurisés vendus sur le marché noir pour la somme de 1000 euros. Les criminels les utilisent pour communiquer de manière anonyme, sans pouvoir être tracés.
Dans un premier temps, les enquêteurs découvrent que les serveurs utilisés par ces téléphones se trouvent dans le Nord de la France. C’est à ce moment précis que la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lille décide d’ouvrir une enquête pour approfondir cette affaire.
À côté, les techniciens du département Informatique Électronique de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) tentent de décrypter ces engins ultra codés. Après des mois de travail intensif, ils réussissent à lire les messages envoyés par les détenteurs de ces téléphones cryptés. Les informations sont alors transmises à des gendarmes, qui se rendent compte de leurs activités illégales : trafic de drogue, d’organes, enlèvement, meurtre.
C’est en 2020 qu’une équipe conjointe est créée avec les Pays-Bas. Les forces de l’ordres analysent solidairement plus de 100 millions de messages échangés par près de 10 000 personnes dans chaque pays.
Le réseau criminel est au courant de l’infiltration, des fuites ont eu lieu dans la police, l’enquête continue malgré tout
Dans la nuit du 12 au 13 juin 2020, le réseau criminel se rend compte de l’infiltration des forces gouvernementales. Les détenteurs des téléphones reçoivent alors un message automatique indiquant que le réseau a été « infiltré illégalement » par des « entités gouvernementales » , « il vous est conseillé d’éteindre votre appareil et de vous en débarrasser immédiatement » . C’est le choc, les enquêteurs ont été démasqués.
Suite à cette découverte, la cheffe de la police néerlandaise, Janine van den Berg, a affirmé que les investigations avaient révélé « des indices de fuite au niveau des services de police« qui sont prises ‘extrêmement au sérieux » .
Bien que le réseau de téléphone EncroChat a découvert l’infiltration des enquêteurs, les forces de l’ordre françaises et néerlandaises ont mis la main sur 100 suspects, ont saisi plus de 8000 kilogrammes de cocaïne, 1,2 tonne de méthamphétamine, des armes à feu, des montres et voitures de luxe, plusieurs millions d’euros en cash et enfin, ont démantelé 19 laboratoires de drogues synthétiques.
Grâce à une solidarité européenne, un personnel investit et compétent, un réseau ultra sécurisé a été infiltré. Malgré cette faille dans le système, l’enquête continue. C’est donc une affaire à suivre de près.
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