Il filme l’intérieur d’une voiture de police et finit en garde à vue (vidéo)
Le 26 septembre 2024, un employé de Speedy, célèbre chaine de garages automobiles, a suscité une vive polémique après avoir posté sur les réseaux sociaux une vidéo montrant l’intérieur d’une voiture de police banalisée. Ce geste lui a valu une garde à vue immédiate et a déclenché une enquête ouverte par les autorités.
Cet incident, largement relayé sur internet, remet en question le professionnalisme de l’employé ainsi que les pratiques de certains prestataires privés travaillant avec la police. Retour sur une affaire qui a secoué à la fois les forces de l’ordre et l’entreprise.
Une visite guidée inattendue dans une voiture de police
C’est dans un garage de Speedy, situé à Rueil-Malmaison, qu’un évènement pour le moins inhabituel s’est produit. Un véhicule de police banalisé, également surnommé « sous-marin » en raison de son utilisation pour des missions de surveillance discrète, y avait été déposé pour une révision de routine.
Ce qui devait être un simple entretien a pris une tournure plus surprenante lorsqu’un des garagistes a décidé de filmer l’intérieur du véhicule.
Dans la vidéo, diffusée sur les réseaux sociaux, l’employé en question commente et montre des éléments sensibles comme une caméra cachée dans le feu stop du véhicule. Ou encore une autre surprise moins technique, mais tout aussi marquante : « une chiotte pour pisser », s’exclame-t-il, amusé, devant la caméra.
Cette diffusion a rapidement fait le tour d’internet, atteignant des milliers de personnes. Ce qui aurait pu rester un acte isolé est devenu une affaire publique, indignant les autorités.
La réaction des autorités et de l’entreprise Speedy
Les images montrent même la plaque d’immatriculation du véhicule, révélant des informations potentiellement compromettantes pour les forces de l’ordre. Ce détail a déclenché une réaction immédiate des autorités, avec l’ouverture d’une enquête pour diffusion d’informations sensibles. Un enquêteur du SDPJ 92 a dénoncé un « manque total de professionnalisme et surtout de sérieux » de la part de l’employé en question.
L’entreprise Speedy n’a pas tardé à réagir. Par l’intermédiaire de son compte officiel sur X (anciennement Twitter), Speedy France a publié un communiqué le 3 octobre 2024. Condamnant fermement cet acte isolé, qualifié de non professionnel et contraire aux valeurs de l’entreprise.
Speedy France a rapidement mis en place les mesures appropriées à l’égard du collaborateur, a précisé l’entreprise. Tout en réaffirmant son engagement à coopérer pleinement avec les forces de l’ordre. Si Speedy regrette cet incident, elle n’a pour l’instant pas dévoilé les mesures précises prises à l’encontre de l’employé concerné.
Les pratiques des prestataires privés sous la loupe
Cet incident met en lumière une autre question de fond : la délégation de certaines tâches, comme l’entretien de véhicules de police, à des prestataires privés. Si la préfecture de police effectue encore certains travaux sur ses véhicules.
D’autres sont confiés à des garages privés pour des raisons de couts. Ce transfert de responsabilités vers des entreprises privées, comme Speedy, soulève des préoccupations quant à la sécurité et la confidentialité des informations traitées dans ces contextes.
En effet, les garagistes ont accès à des bases de données sensibles. Comme le Système d’immatriculation des véhicules (SIV), qui leur permet de consulter certaines informations personnelles sur les clients. La question est donc posée : dans quelle mesure ces prestataires privés sont-ils formés et sensibilisés aux enjeux de confidentialité. Surtout lorsque les véhicules en question appartiennent aux forces de l’ordre ?
Cet incident pourrait bien entrainer une réévaluation des procédures de sécurité entourant les prestataires privés travaillant avec des véhicules de police.