Drame : un patient laissé sur un brancard depuis 10 jours se donne la mort
Après avoir passé dix jours sur un brancard aux urgences psychiatriques, un patient s’est donné la mort ce 14 février. Il était hospitalisé au CHU de Purpan, à Toulouse.
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Un patient en grande détresse
Nouveau drame dans le milieu hospitalier. Alors que le personnel des hôpitaux se plaint depuis plusieurs années d’un manque d’effectif et de matériel, les patients en subissent les conséquences. Ainsi, ce 14 février, un homme pris en charge aux urgences psychiatriques s’est donné la mort.
Il a été découvert aux alentours de 8 h 30, et un médecin qui se trouvait à proximité a essayé de le réanimer, en vain. « Malgré tous les efforts déployés, le patient n’a pas pu être sauvé », explique l’établissement dans un communiqué, précisant que « son transfert vers une structure d’aval était en cours ».
Selon les informations relayées par 20 Minutes, il se trouvait dans un box de consultation depuis dix jours. Des conditions rudes et non adaptées à la prise en charge d’un patient, en psychiatrie ou ailleurs.
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Les syndicats s’indignent
Dès qu’ils ont appris la triste nouvelle, les syndicats du CHU sont montés au créneau. « Il était en fait dans un box de consultation séparé d’un autre par un rideau et qui fait normalement office de bureau. Sans sanitaires, puisque ce n’était pas une chambre. Donc, pire qu’une prison« , s’est indigné Julien Terrié, secrétaire CGT du CHU auprès de 20 Minutes.
Le patient décédé se trouvait en effet dans une pièce de 3 m². Une situation que beaucoup ne s’expliquent pas. « Ce n’est pas normal que l’on n’ait pas pu trouver une place d’hospitalisation. Les patients qui nécessitent une hospitalisation en psychiatrie sont en grande souffrance, on les stocke dans des lieux qui ne sont pas prévus pour ça alors qu’on a fermé huit lits qui sont toujours vides », rapporte Isabelle Prono, représentante du syndicat Sud Santé Sociaux au CHU de Toulouse.
« Aujourd’hui, des patients restent et meurent aux urgences ! », lance-t-elle.
Accumulation d’événements traumatisants
Sous le choc, plusieurs membres du personnel sont rentrés chez eux. Pour cause, les conditions de travail sont de plus en plus pénibles dans la structure. « Après un incendie, deux vi*ls et cinq agressions envers les soignants la semaine dernière, il y a un grave souci au service des urgences en psychiatrie », précise Sébastien Gaussy, représentant syndical de la CGT.
Inquiet de l’état de santé de ses collègues, il évoque un « danger imminent ». « Travailler dans ces conditions relève de la maltraitance pour les patients, ce que ne supporte pas le personnel soignant », ajoute-t-il face aux journalistes de France 3 Occitanie.
De son côté, l’établissement a indiqué prendre des mesures, en concertation avec l’agence régionale de santé. Le tout « pour améliorer la fluidité de la prise en charge des patients relevant de soins psychiatriques ». Il a également indiqué prendre un « psychiatre supplémentaire le week-end », pour les urgences et « redéployer des effectifs d’absentéisme ».
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