« Des patates dans… » : Le grand-père d’Émile dans la tourmente après le témoignage d’un ancien élève
Objet de toutes les curiosités depuis sa garde à vue, Philippe Vedovini voit ressurgir des pans honteux de son passé au pensionnat de Riaumont (Pas-de-Calais).
Philippe Vedovini, un homme sans foi ni loi ?
Un homme violent. La garde à vue des grands-parents d’Émile et de deux de leurs enfants a relancé les rumeurs autour de la famille. Seraient-ils responsables de la mort du garçonnet ? Face au silence du procureur de la République et des enquêteurs, les doutes se renforcent. D’autant que les membres de la famille ont été auditionnés durant 48 heures. De quoi éveiller les soupçons.
S’il est ressorti libre et sans poursuites, l’arrestation de Philippe Vedovini met en lumière son passé violent. L’homme a en effet exercé au pensionnat de Riaumont. En charge de la discipline, il ne reculait pas devant les corrections et préférait les coups aux mots. Un caractère agressif que n’ont pas honte d’évoquer les anciens pensionnaires.
Interrogé par La Provence, un pensionnaire du nom du Bruno se souvient d’un homme brutal « gratuitement ». Un récit qui fait froid dans le dos…
« Ce n’était pas parce qu’on avait fait des betises »
« C’était celui qu’on ne voulait surtout pas croiser dans les couloirs en fin de journée. Ou après avoir pris la douche. Quand on devait rentrer dans les chambrées. Il ne valait mieux pas le croiser lui s’il était de garde. Parce qu’il était très très mauvais. On pouvait être trois ou quatre. Soit c’était le coup de pied au cul. Soit c’était la claque qui arrivait derrière », se rappelle-t-il.
Il reprend : « Parfois, il te chopait devant les collègues et il te disait : ‘Alors, il est sympa votre collègue !’ en nous frottant la tête. En sachant qu’on avait le crâne rasé. Toutes les semaines, c’était ça gratuitement. Ce n’était pas parce qu’on avait fait des bêtises. Sa spécialité, c’était le coup de pied de toute façon. Dès qu’on entendait la soutane se lever, on savait que ça allait tomber ».
« Des fois des patates dans l’épaule. Il ne mettait pas de patate dans les visages. Il ne voulait pas que ça se voit. Mais les claques derrière la tête ça ne se voit pas. Il s’en foutait que ce soit un enfant de sept ans. Ou un gamin de 15 ans. C’était comme si on était des prisonniers chez lui. Je m’étais plaint à ma mère qu’il me tapait. Donc ma mère a appelé le père Argouarc’h, qui lui a fait une brimade », détaille encore Bruno.
Cependant, les alertes lancées auprès des adultes ne suffisent pas à dissuader Philippe Vedovini. « Forcément, il est revenu me voir, il m’a mis une volée : ‘La prochaine fois que tu te plains à ta mère, ce sera le double’. J’avais des copains aussi. Ça nous arrivait ne nous voir en dehors de Riaumont. Les parents se rejoignaient et on parlait de ça : ‘Le frère Philippe a la main lourde, il nous tape comme ça gratuitement’. Les parents étaient montés au créneau. Mais c’est passé comme si vous aviez pissé dans un violon« .
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