Delphine Jubillar : Quatre ans après sa disparition, ses enfants sortent du silence
Cela fait quatre ans maintenant que Delphine Jubillar a disparu, sans laisser de traces. Son mari Cédric est toujours enfermé et suspect numéro un dans cette affaire, bien qu’aucun indice n’ait été trouvé.
Ce mercredi 2 octobre 2024, les enfants du couple sont enfin sortis du silence par le biais de leur avocat, comme le rapporte France 3 Occitanie.
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Delphine Jubillar toujours portée disparue
Delphine Jubillar, infirmière de 33 ans et mère de deux enfants, a disparu mystérieusement dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn. Selon les déclarations de son mari, Cédric Jubillar, elle serait partie de leur domicile entre 23 h et 4 h du matin sans laisser de traces.
Très vite, l’affaire a pris un tournant dramatique, avec l’inculpation de Cédric Jubillar en juin 2021 pour homicide volontaire. Depuis cette date, il est placé en détention provisoire, et malgré plusieurs demandes de remise en liberté, celles-ci ont toujours été refusées.
Le 26 septembre 2024, une nouvelle étape a été franchie avec la décision de la cour d’appel de Toulouse de renvoyer Cédric Jubillar devant la cour d’assises du Tarn pour le meurtre présumé de son épouse.
En dépit de l’absence de corps, de scène de crime, ou même d’aveux, la justice estime avoir suffisamment de preuves pour qu’un procès ait lieu au printemps 2025.
Placé en détention depuis le 18 juin 2021, le père de famille va faire l’objet d’un renvoi devant la cour d’assises. L’occasion pour lui de — peut-être – se décider à changer de version. Si l’initiative du parquet de Toulouse n’est plus un secret, la date du procès reste encore inconnue.
Quoi qu’il en soit, s’ils n’ont ni preuves, ni témoins, ni scène de crimes, les enquêteurs sont persuadés de la culpabilité du mari. Peu avant sa disparition, Delphine Aussaguel — épouse Jubillar – avait indiqué son envie de divorcer. Une décision qui a entraîné des tensions au sein du couple, comme l’indique un des enfants. En effet, ce dernier affirme avoir surpris une violente dispute le soir de la disparition de la jeune infirmière.
Ces éléments qui accablent le suspect
De curieuses conversations téléphoniques soulèvent également des questionnements. Notamment un échange enregistré le 18 janvier dernier entre un détenu et sa mère. Celui-ci y évoquait le nom de trois personnes citées au cours de l’enquête. Et la mère de conclure : « S’ils savaient ». Une conversation dont la teneur soulève de nouveaux doutes…
Parmi les autres preuves qui accableraient Cédric Jubillar, sont évoqués « les témoignages qui font état du caractère impulsif et violent du suspect, les lunettes brisées de l’infirmière retrouvées dans la maison, les analyses téléphoniques qui démontrent une utilisation inhabituelle du smartphone de Cédric ». Bref, autant d’éléments qui seraient la preuve de sa culpabilité.
Par ailleurs, les magistrats affirmaient qu’au cours de ses différentes auditions, le père de famille « n’avait cessé de mentir […], d’éluder les questions gênantes, notamment en prétextant avoir perdu la mémoire, de modifier ses versions en s’adaptant aux éléments d’investigations rapportés et en rejetant la faute sur les autres, qui soit se trompent, soit sont contre lui s’ils ne vont pas dans son sens ».
Les autres hypothèses possibles
L’hypothèse de la disparition volontaire
- Contexte personnel : Certains proches de Delphine ont évoqué la possibilité qu’elle ait souhaité disparaître volontairement. Cependant, cette hypothèse a été rapidement mise en doute en raison de l’absence d’indices concrets et du fait qu’elle n’a pas donné de nouvelles depuis.
- Liaisons amoureuses : Bien qu’elle ait eu une relation avec un autre homme, les enquêteurs n’ont trouvé aucune preuve qu’elle aurait tenté de fuir avec lui. Aucun retrait bancaire ou indice de départ volontaire n’a été constaté.
L’hypothèse de l’enlèvement ou d’une agression par un tiers
- Piste d’un agresseur inconnu : La possibilité qu’un tiers ait enlevé ou agressé Delphine reste étudiée. Des recherches autour de la maison n’ont cependant pas mis en évidence de traces de lutte ou de présence étrangère.
- Absence de traces et de témoignages : Aucun témoin n’a signalé de comportements suspects aux alentours la nuit de sa disparition, ce qui rend cette hypothèse difficile à confirmer.
Les enfants du couple sortent du silence
Quatre ans après la disparition de leur mère, Louis et Elyah, les deux enfants de Delphine, ont pour la première fois fait entendre leur voix par l’intermédiaire de leur avocat, Me Laurent Boguet. Âgés de 10 et 5 ans, ils sont les premières victimes collatérales de cette tragédie. « La difficulté à laquelle on est confronté, c’est qu’eux ont déjà dû subir l’absence, la souffrance d’une séparation brutale d’avec une mère aimante », a déclaré leur avocat à France 3 Occitanie.
Ces enfants vivent avec une double perte : d’un côté, la disparition de leur mère ; de l’autre, leur père, qui est en détention depuis trois ans et accusé du meurtre de leur maman. « Ils attendent ce procès avec l’impatience des adultes, mais aussi parce qu’ils ont simplement besoin de réponses pour pouvoir continuer à se construire », explique Me Boguet.
Dans ce contexte, la famille de Delphine Jubillar les entoure avec amour et soutien, mais la situation reste extrêmement difficile. « Ils vont comme ils peuvent. Ils ont la chance d’être très très entourés », souligne leur avocat.