Découverte des ossements d’Émile : des incohérences mettent la puce à l’oreille
La découverte des ossements du petit Émile affole les médias. Mais plusieurs éléments questionnent. Par exemple, on sait que la zone dans laquelle le garçonnet a été découvert a déjà été fouillé lors de battues citoyennes. Alors comment gendarmes, bénévoles, drones et chiens ont-ils pu passer à côté du corps sans le remarquer ? Les experts répondent.
Émile, retrouvé dans une zone escarpée et difficile d’accès
L’enquête autour de la disparition d’Émile a fait une avancée significative au cours des dernières 48 heures. Pour cause, les restes du garçonnet ont été retrouvés par une randonneuse. Une issue dramatique pour la famille, mais aussi pour les habitants du Haut-Vernet et les milliers de Français qui suivaient l’affaire avec attention.
Même après huit mois, certains ne désespéraient pas de revoir le garçonnet en vie. Un espoir anéanti en quelques heures. Quarante-huit heures après la reconstitution du jour de la disparition.
Mais alors que les enquêteurs ont confirmé que les ossements retrouvés étaient bien ceux d’Émile, une question subsiste. Pour cause, la zone en question avait déjà fait l’objet de battues. Battues au cours desquelles des dizaines de bénévoles, des gendarmes et des chiens avaient été mobilisés, mais qui s’étaient avérées infructueuses.
Comment se fait-il que les ossements du garçonnet y soient retrouvés plusieurs mois après ? Certains pointent également du doigt le fait qu’ils ont été découverts quelques jours après la reconstitution.
Les experts expliquent
Interrogés sur BFMTV, des experts ont répondu aux interrogations. Ils mettent notamment l’accent sur la géographie du lieu. Une zone « escarpée » dont ils disent qu’elle n’avait pas été exploitée dans sa totalité à l’époque. La porte-parole de la gendarmerie parle d’un « terrain complexe, escarpé qui a pu évoluer en fonction de la météo. Ce qui explique peut-être qu’une partie des ossements ait bougé ».
Un ancien juge d’instruction précise : « Dans les régions de montagne, on s’aperçoit qu’on peut passer à côté du corps d’une personne qui est décédée accidentellement. Un corps se dégrade très vite, les couleurs passent, ça devient terreux, ça se confond très vite avec la nature environnante ».
« Ça peut être une zone escarpée dans laquelle on n’a pas fait passer les chiens. Il faut différencier la zone où est retrouvé le crâne du lieu où peuvent rester et être les restes de l’enfant », indique François Daoust, ex-directeur de l’institut de recherche criminelle de gendarmerie, sur BFMTV. Il indique par ailleurs : « Une des raisons principales serait que le lieu où l’on retrouve le crâne n’est pas le lieu où il est perdu et décédé ».
Pour l’heure, l’enquête se poursuit afin de déterminer les circonstances exactes du décès du petit Émile. Une centaine d’enquêteurs et de chiens spécialisés en recherche de cadavre et de restes humains ont été mobilisés. L’objectif : déterminer si les « ossements ont séjourné durablement » dans la zone.